Hernie discale chez le chien
Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !
La hernie discale chez le chien est une affection de la colonne vertébrale relativement fréquente et potentiellement grave chez le chien. Elle se produit lorsqu’un disque intervertébral (le « coussin » situé entre deux vertèbres) se déplace ou se rompt et vient comprimer la moelle épinière. Cela provoque généralement une douleur intense et, dans les cas sévères, des troubles neurologiques allant jusqu’à la paralysie. Une hernie discale nécessite une consultation vétérinaire rapide, car plus elle est prise en charge tôt, meilleur est le pronostic pour le chien !
Fiche maladie : hernie discale chien
L'essentiel à retenir en un coup d’œil sur la hernie discale chez le chien
Cause : dégénérescence du disque intervertébral
Symptômes : douleurs au dos ou au cou, difficultés à marcher, faiblesse des pattes, paralysie partielle ou totale...
Transmission : non
Transmissible à l’homme : non
Facteurs de risque : races prédisposées, âge, surpoids, sauts fréquents, traumatismes
Traitement : médical ou chirurgical selon la gravité
Vaccin : non
Pronostic sans traitement : mauvais à très mauvais : risque de paralysie permanente
Pronostic avec traitement : bon à excellent si pris en charge tôt : 80–90 % de récupération aux stades précoces
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Mon tarif personnaliséHernie discale chez le chien : c’est quoi exactement ?
Une hernie discale chez le chien correspond à la sortie anormale d’une partie d’un disque intervertébral, qui vient comprimer le système nerveux à l’intérieur de la colonne vertébrale (moelle épinière et/ou racines nerveuses). Normalement, les disques intervertébraux amortissent les chocs entre les vertèbres, mais diverses causes peuvent les endommager.
Types de hernies discales chez le chien en fonction du mode d’apparition
Retrouvez au sein du tableau ci-dessous les types histopathologiques de hernie discale chez le chien, c’est-à-dire les différents mécanismes d’apparition de la hernie, indépendamment de la zone touchée.
| Type de hernie | Nom courant | Mécanisme | Races concernées | Âge typique d’apparition | Évolution |
|---|---|---|---|---|---|
| Type I | Hernie aiguë | Rupture brutale de l’anneau fibreux avec extrusion du noyau calcifié | Chiens chondrodystrophiques (Teckel, Bouledogue, Shih Tzu, etc.) | Jeune adulte : 2 à 6 ans | Début soudain, très douloureux |
| Type II | Hernie chronique | Protrusion lente de l’anneau fibreux épaissi | Grandes races (Berger, Labrador, Rottweiler, etc.) | Chien adulte à senior : 6 à 10 ans | Progressif, discret au début |
| Type III | Hernie traumatique | Extrusion violente de matériel discal sain à la suite d’un choc | Toutes races (souvent chien actif/sportif) | Tout âge, souvent < 6 ans | Début très brutal, post-trauma |
Types de hernies discales chez le chien en fonction de sa localisation
On peut également distinguer 3 grands « types » de hernies discale chez le chien, selon leur localisation, indépendamment de leur mode d’apparition, comme vu dans le tableau juste avant.
| Type de hernie discale | Zone vertébrale concernée | Localisation anatomique | Symptômes typiques |
|---|---|---|---|
| Hernie cervicale | C1 à C7 | Cou | Douleur cervicale, tête basse, raideur du cou, faiblesse ou paralysie des 4 membres (tétraparésie/tétraplégie), parfois troubles respiratoires si compression sévère |
| Hernie thoraco-lombaire | T11 à L3 (souvent T12–T13) | Milieu du dos | Douleur dorsale, faiblesse ou paralysie des pattes arrière, perte de coordination (ataxie), incontinence possible selon gravité |
| Hernie lombo-sacrée | L7 à S1 | Base du dos / bassin | Douleur lombaire basse, faiblesse postérieure, douleur à l’arrière-train, incontinence urinaire/fécale, difficulté à sauter ou à se tenir assis longtemps |
Quels sont les différents stades de hernies discales chez un chien ?
La gravité des symptômes permet de classer la hernie discale en différents stades cliniques de I à V. Cette notion est importante pour évaluer le pronostic. Les 5 stades sont :
- Stade 1 : seule une douleur est présente. Le chien a mal au dos ou au cou, couine, tremble, reste prostré...
- Stade 2 : on constate léger déficit moteur léger (parésie). Le toutou est faible des pattes mais peut encore marcher ;
- Stade 3 : il y a une paralysie partielle. A ce stade, le chien n’arrive plus à marcher tout seul, mais il conserve des mouvements volontaires des membres et réagit à la douleur (on parle de parésie non ambulatoire).
- Stade 4 : on constate une paralysie complète des membres atteints. Le chien ne peut plus du tout bouger ses pattes paralysées, mais le chien ressent encore la douleur dans ces membres).
- Stade 5 : la paralysie est complète et s’accompagne d’une perte de la sensation de douleur dans les zones touchées. C’est le stade le plus grave, souvent accompagné d’une incontinence urinaire et fécale.
La localisation influe sur l’étendue des symptômes : par exemple, une hernie cervicale pourra affecter les quatre membres (pattes avant et arrière), alors qu’une hernie plus basse n’atteindra que les membres postérieurs
Quatre facteurs de risques de la hernie discale chez le chien
Plusieurs facteurs peuvent prédisposer un chien à développer une hernie discale :
- La race : certaines races sont prédisposées à avoir une hernie discale. Ce sont notamment les chiens de petit gabarit à dos allongé (chondrodystrophiques), comme les Teckels, Corgis, Bassets Hounds, Beagles, Shih Tzu, Pékinois, Lhassa Apso, Bouledogues français. Leur colonne vertébrale subit plus de contraintes et leurs disques tendent à dégénérer plus précocement : une hernie discale peut survenir dès l’âge de 3–6 ans ! À l’inverse, les grandes races (Berger allemand, Labrador, Rottweiler…) sont plus souvent concernées par des hernies tardives (après 6–7 ans) liées à l’usure progressive des disques.
- L’âge : le vieillissement naturel des disques intervertébraux les rend moins souples et plus fragiles. Plus un chien avance en âge, plus le risque de hernie discale augmente du fait de cette dégénérescence progressive.
- L’obésité (surpoids) : il impose une contrainte supplémentaire sur la colonne vertébrale du chien. Cela peut favoriser les hernies discales en accélérant la détérioration ou la rupture des disques sous la pression accrue.
- Les traumatismes et efforts intenses : un choc important (chute, accident…), un violent saut ou même un mouvement brusque peut endommager un disque et déclencher une hernie discale aiguë.
Peut-on prévenir la hernie discale ?
Certains chiens étant prédisposés génétiquement à avoir une hernie discale, il n’est pas possible de totalement prévenir ce trouble. En revanche, il est possible de limiter les risques d’en déclencher une ou d’une récidive en adoptant de bonnes habitudes :
- Utiliser un harnais plutôt qu’un collier lors des promenades avec votre toutou permet d’éviter les tractions directes sur les vertèbres cervicales.
- Éviter les escaliers pour les chiens prédisposés
- Limiter les sauts et les exercices brutaux : lorsque le chien sort de la voiture, lors des moments de jeux…
- Éviter le surpoids, afin de limiter les contraintes sur la colonne vertébrale
Hernie discale chez le chien : des symptômes variables selon les cas
Les symptômes d’une hernie discale chez le chien dépendent :
- de la localisation de la lésion
- et du stade de la hernie.
Comme évoqué précédemment, les symptômes de la hernie discale chez le chien peuvent aller d’une simple gêne jusqu’à une paralysie complète. Voici les principaux signes cliniques à surveiller :
- Douleur au cou ou au dos : c’est souvent le premier symptôme. Le chien manifeste sa douleur par des gémissements, des cris, une posture anormale (dos voûté), une raideur de la nuque, ou un refus de bouger et de se laisser manipuler. Il peut sembler abattu et chercher à éviter l’activité.
- Difficultés à se déplacer : le chien peut avoir du mal à se lever, à sauter ou à monter les escaliers. On peut noter une faiblesse des pattes (arrière notamment), avec une démarche lente ou vacillante, le chien peut aussi trébucher ;
- Perte de coordination : si la moelle épinière est comprimée, le chien peut présenter un défaut de coordination des mouvements. Le chien peut tituber, sembler désorienté ;
- Paralysie partielle ou totale : dans les cas les plus graves, il y a une paralysie des membres situés en aval de la hernie. Par exemple, dans le cadre d’une hernie cervicale, le chien peut être tétraplégique (paralysie des quatre pattes). Cela peut s’accompagner souvent d’incontinence.
- Comportements inhabituels : certains chiens expriment leur douleur de manière moins directe : léchage, mordillement de la région douloureuse, perte d’appétit, agressivité si l’on manipule la zone sensible.
Diagnostic de la hernie discale chez le chien
Pour diagnostiquer une hernie discale, votre vétérinaire va commencer par un examen clinique et neurologique. Cela lui permet de tester les réflexes, la sensibilité à la douleur profonde, la coordination, et recherchera les zones douloureuses le long de la colonne. L’histoire clinique (race, âge, apparition soudaine ou progressive des symptômes, traumatisme éventuel…) peut aussi orienter le premier diagnostic.
Cet examen permet souvent de soupçonner une hernie discale et de localiser approximativement l’endroit de la colonne où se situe la compression.
Pour confirmer le diagnostic et visualiser précisément la hernie discale, une IRM ou un scanner s’avèrent indispensables. Ces examens d’imagerie permettent de localiser le disque intervertébral en cause et d’évaluer l’étendue de la compression sur la moelle.
Cela est réalisé sous anesthésie générale. A noter que des analyses sanguines peuvent être effectuées dans certains cas pour écarter une maladie inflammatoire ou infectieuse mimant les symptômes.
Traitement de la hernie discale chien : comment le soigner ?
Le traitement d’une hernie discale canine dépend de la gravité des lésions et des symptômes du chien. Deux approches principales sont possibles : le traitement conservateur (médical) ou le traitement chirurgical. Dans tous les cas, plus la prise en charge est précoce, meilleures sont les chances de récupération du chien :
- Traitement médical : possible pour les hernies peu sévères de stade 1, voire stade 2. L’objectif, via les anti-inflammatoires notamment, est de réduire l’inflammation et la douleur pour permettre au disque de cicatriser progressivement. Durant cette période, le chien doit rester au repos pendant quelques semaines pour éviter toute sollicitation de la colonne afin que la portion de disque déplacée ne provoque pas plus de dommages et que l’inflammation se résorbe. On estime que dans les hernies de stade 1, environ 90% des chiens peuvent récupérer complètement avec le seul traitement médical strict.
Attention cependant, ce traitement ne « répare » pas physiquement la hernie !
Le disque abîmé reste en place. Le succès dépend donc de la capacité du chien à compenser et de l’absence de nouvelle aggravation. La zone atteinte restera fragile toute la vie du chien, avec un risque de récidive ou d’aggravation ultérieure. Malheureusement, si les symptômes empirent ultérieurement, il faudra passer au traitement chirurgical.
- Traitement chirurgical : la chirurgie est indispensable pour les hernies discales sévères. L’intervention chirurgicale a pour but de décomprimer la moelle épinière en retirant le fragment discal ou le matériel qui appuie sur les nerfs. Cette opération se pratique sous anesthésie générale. Dans certains cas de hernies, la moelle épinière peut avoir subi des dommages irréversibles, entraînant des séquelles. Heureusement, dans la majorité des cas aigus, la chirurgie offre d’excellents résultats.
Et après l’opération ?
Après l’opération, le chien est généralement hospitalisé quelques jours. Une période de convalescence avec un repos strict est de mise pour que le chien puisse se remettre sur pattes.
- Rééducation fonctionnelle : en particulier après une chirurgie, une prise en charge en physiothérapie vétérinaire (kiné, électrostimulation…) est souvent recommandée pour renforcer les muscles affaiblis pendant la paralysie, améliorer la coordination et accélérer la récupération neurologique.
Prix du traitement et tarif de l’opération d’une hernie discale chez le chien
Les coûts du traitement d’une hernie discale chez le chien peuvent être élevés. En cas de chirurgie, le tarif de l'opération d'une hernie discale chez le chien s'élève à environ 1500 - 3000 €. A ce tarif s'ajoute d'autres frais vétérinaires. Voici un ordre d’idée des frais :
| Acte vétérinaire | Coût |
|---|---|
| Consultation initiale (examen) | 50–100 € |
| Imagerie (scanner ou IRM) | 300–700 € |
| Traitement médicamenteux (anti-inflammatoires, antalgiques…) | 50–150 € |
| Chirurgie (décompression du disque) | 1 500–3 000 € |
| Hospitalisation et soins post-opératoire | 100–200 € |
| Séances de rééducation | 50–200 € par séance |
Ces montants sont donnés à titre indicatif.
Malgré un tarif qui peut sembler élevé, si votre chien présente des signes de hernie discale, n’attendez pas pour consulter : plus l’intervention est faite tôt, plus les chances de succès sont grandes.
Chien qui a une hernie discale : quel pronostic ?
Le pronostic d’une hernie discale chez le chien dépend de la gravité des lésions, ainsi que de la rapidité d’intervention. Le taux de réussite d'une opération d'une hernie discale chez le chien peut être bonne, plus de 80% environ, si elle est réalisée rapidement. En revanche, lors de cas plus graves (paralysie complète et perte de sensibilité), le taux de réussite de l'opération de la hernie discale chez le chien est beaucoup plus bas :
- 50% si elle est réalisée sous 24 à 48h après le stade de la paralysie complète et de la perte de sensibilité,
- 10% ou moins si elle est réalisée plus tard.
| Stade | Description clinique | Pronostic | Taux de réussite estimé | Remarques |
|---|---|---|---|---|
| Stade I | Douleur seule (pas de déficit moteur) | Excellent | 80–90 % | Repos strict + médicaments suffisent souvent. Faible risque de séquelles. |
| Stade II | Faiblesse légère | Très bon | 80–90 % | Possible sans chirurgie si bien pris en charge. |
| Stade III | Parésie non ambulatoire (ne peut plus marcher seul) | Bon si chirurgie rapide | Environ 80 % après chirurgie | Chirurgie fortement conseillée. Récupération souvent bonne, avec parfois légère ataxie. |
| Stade IV | Paralysie complète, mais sensibilité à la douleur intacte | Réservé | 60–75 % après chirurgie | Chirurgie. Une part non négligeable de chiens peuvent garder des séquelles importantes. |
| Stade V | Paralysie complète + perte de sensibilité profonde | Très mauvais | 50 % si chirurgie < 24-48 h, <10 % après | Pronostic sombre, récupération rare si > 48 h sans douleur. |
Notez que ce ne sont que des statistiques générales ; le rétablissement peut varier selon l’âge du chien, l’emplacement de la hernie, et la présence d’autres complications.
Quelle est l’espérance de vie d’un chien qui a une hernie discale ?
Une hernie discale n’est pas en soi une maladie mortelle. Un chien qui récupère bien de sa hernie (que ce soit avec un traitement conservateur ou après chirurgie) pourra vivre aussi longtemps qu’un autre chien, sans réduction de longévité. Il devra simplement éviter les situations à risque pour ne pas subir de nouvelle hernie, mais il peut tout à fait mener une vie heureuse et active plusieurs années après.
En revanche, si la hernie cause des dommages neurologiques permanents, l’espérance de vie peut être indirectement compromise. Un chien qui reste paralysé des membres postérieurs devra recevoir des soins constants et sa qualité de vie sera fortement altérée.
Hernie discale chien : l'euthanasie peut-elle être envisagée ?
Si le chien souffre ou n’a plus du tout d’autonomie, l’euthanasie peut malheureusement être envisagée en dernier recours pour abréger ses souffrances, en accord avec le vétérinaire. Ce choix déchirant n’est considéré que lorsque le bien-être de l’animal n’est plus acceptable et qu’aucune solution ne permet d’améliorer sa condition.
