Calicivirose chat : cause, symptômes, traitement

Ville
Catégorie : Santé Chat
Article publié le 12/09/2025 et mis à jour le 12/09/2025

La calicivirose féline

Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !

La calicivirose est une maladie virale fréquente chez le chat. Elle est très contagieuse. Elle fait partie du complexe du coryza, souvent comparé à un gros « rhume », mais qui peut être beaucoup plus grave selon la souche virale. Bien qu’elle soit généralement bénigne, certaines formes sévères peuvent entraîner de lourdes complications, voire la mort.

Ce qu’il faut retenir

  • La calicivirose est une maladie virale très contagieuse transmise entre chats par contact direct (salive, éternuements) ou indirect (objets contaminés, mains, vêtements).
  • Elle provoque des symptômes typiques, dont les plus fréquents sont les ulcères buccaux, la fièvre, les éternuements, la fatigue et parfois une boiterie.
  • Dans la plupart des cas, la maladie se soigne en 2 à 3 semaines grâce à un traitement de soutien (antalgiques, antibiotiques en cas de surinfection, soins quotidiens).
  • Certaines souches très virulentes peuvent provoquer une mortalité élevée, même si ces formes restent rares.

La vaccination est la meilleure prévention : elle ne protège pas de toutes les souches, mais réduit fortement la gravité des symptômes et la contagion.

 Fiche maladie : Calicivirose chez le chat

L'essentiel à retenir en un coup d’œil sur la calicivirose féline

  •   Cause : infection par le calicivirus félin (FCV), virus respiratoire/buccal très contagieux ; formes virulentes rares
  •   Symptômes : ulcères buccaux, gingivite, éternuements, écoulements nez/yeux, fièvre, abattement, salivation, toux/gêne respiratoire, boiterie possible
  •   Transmission : très contagieuse ; contact direct (salive, éternuements) et indirect (objets, mains/vêtements)
  •   Transmissible à l’homme : non
  •   Facteurs de risque : chatons et non vaccinés, vie en collectivité (refuge/chatterie), stress, immunodépression (FIV/FeLV), sorties libres
  •   Traitement : antalgiques/anti-inflammatoires, antibiotiques si surinfection, collyres, nébulisation, hydratation/perfusion, réalimentation ; interféron oméga possible ; isolement et hygiène
  •   Vaccin : Oui (RCP) : réduit formes graves et contagion ; rappels 1–3 ans
  •   Pronostic sans traitement : douleur, déshydratation, surinfections, amaigrissement ; formes systémiques rares potentiellement mortelles
  •   Pronostic avec traitement : bon pour les formes aiguës (2–3 semaines) ; gestion au long cours des formes chroniques ; prévention par vaccination

Jusqu'à 100% de vos frais vétérinaires remboursés avec Santévet, en cas de maladies et d'accidents.

Mon tarif personnalisé

Calicivirose chez le chat : c’est quoi exactement ?

La calicivirose féline est une maladie virale très contagieuse, provoquée par le calicivirus du chat (FCV). Ce virus s’attaque principalement aux voies respiratoires supérieures et à la cavité buccale du chat, provoquant des symptômes comparables à un gros « rhume » félin mais en bien plus sévère. 

La calicivirose fait partie du complexe du coryza (ou syndrome coryza), un ensemble de maladies respiratoires (chlamydiose féline, rhinotrachéite)  du chat souvent comparé au rhume humain. Le coryza regroupe plusieurs agents infectieux très contagieux, dont principalement le calicivirus et l’herpèsvirus félin (responsable de la rhinotrachéite). 

Il existe de nombreux variants du calicivirus. La plupart entraînent des formes bénignes à modérées de la maladie, mais certaines souches très virulentes peuvent toucher les articulations ou les organes internes et entraîner des formes graves. Dans certains cas, la mortalité peut atteindre 33 à 50 % des chats infectés lors d’épisodes impliquant des souches très agressives¹. Heureusement, ces formes sont extrêmement rares.

Les symptômes de la calicivirose chez le chat

Les symptômes de la calicivirose peuvent varier en intensité selon la souche virale et l’état de santé du chat, mais certains signes cliniques sont très caractéristiques. Les principaux symptômes de la calicivirose chez le chat sont : 

  • Ulcères dans la bouche et gingivite : c’est un des signes les plus typiques de la calicivirose. On estime que près de 70 % des chats atteints présentent ce symptôme​​².  
  • Fièvre et fatigue générale : le chat paraît abattu, moins actif que d’habitude
  • Éternuements et écoulements des yeux et du nez : nez qui coule, larmoiements, éternuements, conjonctivite… 
  • Écoulement de salive : à cause des lésions buccales, le chat bave plus qu’à l’ordinaire, ce qui peut le conduire à souvent garder la bouche entrouverte
  • Toux - gêne respiratoire : le chat peut parfois tousser voire respirer avec difficulté 
  • Boiterie : certaines souches de calicivirus provoquent une inflammation des articulations : le chat peut alors boîter.  

Comment se transmet la calicivirose chez le chat ?

La calicivirose se transmet très facilement entre chats par contact direct ou indirect.

La transmission directe se fait lorsque les chats ont des contacts rapprochés, par exemple en se léchant, ou à cause d’éternuements à proximité. En effet, le virus est très présent dans les sécrétions d’un chat infecté (salive, écoulements nasaux et oculaires, gouttelettes lors d'un éternuement…) et se transmet très facilement. 

Il peut aussi y avoir une transmission indirecte par l’environnement car le virus peut survivre un certain temps sur les objets contaminés par les sécrétions infectieuses : 

  • un chat sain peut attraper la maladie en touchant des gamelles, une litière, des jouets, des couvertures ou tout autre objet qui a été contaminé par un chat malade.  
  • un humain, en caressant un chat porteur du virus, peut potentiellement le transmettre à un autre chat (le virus peut être sur vos mains, puis vos vêtements…) 

Existe-t-il des facteurs de risque ?

Tous les chats peuvent être atteints de cette maladie, mais il existe plusieurs facteurs de risque : 

  • les chats vivant en communauté : refuges, chatteries, élevages ou foyers comprenant plusieurs chats 
  • les chats qui sortent librement à l’extérieur, puisqu’ils ont plus d’occasions de rencontrer d’autres félins porteurs.
  • les chatons, dont le système immunitaire est immature,  
  • les chats non vaccinés ou affaiblis (immunodéprimés par le FIV/FeLV, stress, etc.)  

À l’inverse, un chat d’intérieur seul, vacciné et vivant dans un environnement sain a beaucoup moins de chances de rencontrer ce virus. 

Comment est diagnostiquée la calicivirose féline ?

Le diagnostic de la calicivirose repose avant tout sur l’examen clinique réalisé par le vétérinaire. Certains signes, en particulier la présence d’ulcères dans la bouche et d’une gingivite chez un chat présentant un syndrome coryza, orientent fortement vers une infection par le calicivirus. Le vétérinaire examinera donc attentivement la cavité buccale de l’animal, ainsi que ses yeux, son nez et son état général, pour rechercher ces symptômes évocateurs. 

Une fois l’examen clinique effectué, le vétérinaire peut recommander des tests en laboratoire pour confirmer la présence du calicivirus et écarter d’autres agents du coryza. Le test le plus courant est la PCR (réaction en chaîne par polymérase) réalisée sur des prélèvements (écouvillons) de salive, de gorge ou de sécrétions nasales.  

Comment soigner la calicivirose chez le chat ? 

Calicivirose du chat : quels sont les traitements possibles ? 

À ce jour, il n’existe pas de traitement antiviral spécifique et miraculeux contre le calicivirus félin. On ne dispose pas (encore) de médicament capable d’éradiquer directement ce virus une fois qu’il a infecté le chat. Soigner la calicivirose consiste donc à soulager le chat et à prévenir les complications le temps que son système immunitaire combatte le virus. 

Voici les principaux volets du traitement possibles : 

  • Des anti-inflammatoires et des analgésiques (antidouleurs) pour diminuer la douleur et l’inflammation 
  • Des antibiotiques pour traiter ou prévenir les surinfections bactériennes opportunistes.  
  • Des collyres (gouttes ophtalmiques) ou des pommades antibiotiques/anti-inflammatoires.
  • Un mucolytique ou des inhalations (nébulisation) pour aider à décongestionner les voies respiratoires et faciliter la respiration.

Il faut aussi s’assurer que le chat boive et mange suffisamment, car un chat qui a le nez bouché ou des ulcères dans la bouche peut avoir tendance à éviter la gamelle (d’eau ou de nourriture) et s’affaiblir rapidement. Pour l’aider, vous pouvez privilégier pendant cette période des pâtées ou aliments humides. 

Si nécessaire, nettoyez délicatement les yeux et le nez du chat avec du sérum physiologique pour enlever les éventuelles sécrétions qui le gênent.  

Quel est le temps de guérison ? 

Avec les soins appropriés, la forme aiguë de calicivirose se résorbe généralement en l’espace de 2 à 3 semaines. La majorité des chats s’en remettent complètement en quelques semaines si le traitement de soutien est mis en place rapidement.  

Quel est le prix du traitement de la calicivirose ?

Les frais vétérinaires pour soigner une calicivirose peuvent varier considérablement selon la gravité du cas : 

  • Pour une forme légère : environ 100€. Cela comprend une consultation et quelques médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, collyre…),
  • Pour une calicivirose sévère : plusieurs centaines d’euros, selon les cas. Cela peut inclure des hospitalisations, des perfusions, des soins intensifs… 

À titre d’exemple :

  • Une consultation coûte en moyenne 40 à 70 €
  • Un test PCR entre 50 et 150 €
  • Une cure d’interféron 200 à 400 €
  • Une journée d’hospitalisation 150 à 400 €

Ces prix varient selon les cliniques, mais plus on soigne tôt, plus le chat guérit vite et moins les frais sont élevés.

Calicivirose aiguë ou chronique : une incidence sur l’espérance de vie ?

En cas de calicivirose aiguë, l’espérance de vie du chat n’est pas impactée. Beaucoup de chats guéris éliminent le virus de leur organisme, mais certains le conservent de façon latente et peuvent potentiellement retomber malades ou le transmettre (porteurs sains).

En cas de calicivirose chronique, le virus n’est jamais complètement éliminé et persiste dans l’organisme du chat. Les symptômes reviennent régulièrement au niveau de la bouche et des gencives. Le chat porteur peut quand même vivre longtemps à condition d’être bien suivi. La calicivirose est contrôlable mais ne guérit pas.

Calicivirose : une forme très grave existe

Il existe une forme très rare de calicivirose : la « forme virulente systémique ». Elle touche tout l'organisme du chat développant un état clinique grave et généralisé. Cette forme extrême peut être mortelle de quelques jours à quelques semaines.

Toutefois, lors des épidémies provoquées par des souches très agressives de calicivirus (formes dites « systémiques »), le taux de mortalité peut atteindre 67 % chez les chats infectés²

Vacciner son chat contre la calicivirose : indispensable ou optionnel ?

Le vaccin contre la calicivirose fait partie du vaccin de base “RCP”. Vous pouvez le vacciner dès 2 mois avec 2 à 3 injections espacées de quelques semaines. Ensuite, tous les 1 ou 3 ans, un rappel est nécessaire pour garder l'immunité. 

La vaccination contre la calicivirose est très fortement recommandée même pour les chats qui ne sortent jamais. Il peut être apporté par les humains ou par des objets contaminés.

Le vaccin, pour quelles protections ? 

Le vaccin ne protège pas contre toutes les formes du virus car celui-ci peut muter. Mais il permet de limiter les formes graves et de défavoriser la contamination de son entourage. 

Vacciner votre chat permet donc de limiter des frais vétérinaires importants et préserve de la souffrance.

En plus du vaccin, de bonnes habitudes d’hygiène aident aussi à prévenir la maladie

  • Nettoyer les gamelles 
  • Désinfecter les surfaces 
  • Se laver les mains après avoir touché un autre animal.


Références

¹Pedersen, N. C., Elliott, J. B., Glasgow, A., Poland, A., & Keel, K. (2000). An isolated epizootic of hemorrhagic-like fever in cats caused by a novel and highly virulent strain of feline calicivirus. Veterinary Microbiology, 73(4), 281–300. https://doi.org/10.1016/S0378-1135(00)00154-9

²Zhang, X., Li, X., Zhao, Y., Sun, Y., & Wu, Z. (2022). Pathogenesis and Clinical Features of Feline Calicivirus: An Update. Viruses, 14(5), 937.

Vétérinaire
Auteur
Olivier Tondusson
Vétérinaire et co-fondateur de Animaute, leader du pet sitting en France.