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La chlamydiose féline
Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !
La chlamydiose féline est une infection bactérienne contagieuse qui touche principalement les chats. Elle provoque surtout des conjonctivites. C’est une des maladies du complexe du coryza, qui comprend aussi le calcivirus félin ou encore la rhinotrachéite virale féline. Généralement bénigne si elle est prise en charge, la chlamydiose du chat peut néanmoins être très inconfortable pour l’animal. Heureusement, un traitement antibiotique efficace existe et un vaccin est même disponible pour les chats à risque.
L'essentiel à retenir en un coup d’œil sur la chlamydiose chez le chat
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Mon tarif personnaliséLa chlamydiose du chat est une maladie infectieuse due à une bactérie appelée Chlamydia felis, un germe qui vit et se multiplie à l’intérieur des cellules de l’hôte, ce qui la rend fragile en dehors de l’organisme1.
Elle cible principalement les muqueuses oculaires du chat (conjonctivite) et fait partie des causes du « coryza » du chat, au même titre que le calcivirus félin ou la rhinotrachéite virale féline. La chlamydiose du chat est d’ailleurs l’une des principales causes de conjonctivite chez les matous.
Chlamydiose féline… y’a-t-il un lien avec la chlamydiose humaine ?
Absolument pas ! Il ne s’agit pas du tout de la même souche que la chlamydiose humaine (infection sexuellement transmissible), ici on parle d’une bactérie spécifique aux félins domestiques.
La chlamydiose est très contagieuse entre chats : elle se transmet facilement par contact étroit, notamment via les sécrétions oculaires infectées, principal vecteur de contamination1. Le partage de gamelles, de litières ou encore les toilettages mutuels augmentent énormément les risques de contamination si un des chats est malade.
La bactérie ne survit pas longtemps dans le milieu extérieur : moins de deux jours hors de l’organisme hôte. La transmission indirecte de la maladie via des surfaces ou objets contaminés est donc assez limitée, même si cela peut arriver.
La période d’incubation de la chlamydiose du chat se situe entre 3 et 10 jours environ.
Comme cela a été démontré dès 1986 par Wills J.M.2, un chat infecté non traité peut rester contagieux pendant pendant plusieurs mois après l’infection (jusqu’à 215 jours !), pouvant ainsi contaminer d’autres chats sains s’il vit en groupe. Des porteurs asymptomatiques existent également : environ 3 % des chats en bonne santé pourraient héberger la bactérie Chlamydia felis de façon latente3. D’où l’intérêt de la vaccination pour les chats vivant en collectivité…
Tous les chats peuvent attraper la chlamydiose, mais certains facteurs augmentent le risque :
La chlamydiose féline n’est pas vraiment une zoonose (transmissible à l’être humain). Pour autant, la transmission à l’Homme n’est pas impossible, même si c’est très rare. Quelques cas isolés de conjonctivite chez l’homme attribués à Chlamydia felis ont été rapportés, comme le montre cette étude scientifique4 de Hughes, L. (2024)
Pas de panique :
Les symptômes de la chlamydiose chez le chat touchent majoritairement les yeux et, dans une moindre mesure, le système respiratoire supérieur. Parmi les principaux signes observés :
Le vétérinaire peut rapidement suspecter une chlamydiose féline en se basant sur les signes cliniques (conjonctivite persistante, avec écoulement) et le contexte de vie du chat (vie en collectivité, absence de vaccination, antécédents de coryza, etc.).
Toutefois, la chlamydiose n’est pas la seule cause possible de conjonctivite : d’autres infections (herpèsvirose, calicivirose, mycoplasmes), des causes environnementales (irritants, poussières), ou encore certaines maladies systémiques (comme la leucose féline) peuvent être en cause.
Pour confirmer le diagnostic, le vétérinaire réalise généralement un prélèvement conjonctival destiné à une analyse PCR, permettant de détecter spécifiquement l’ADN de Chlamydia felis.
Le traitement de la chlamydiose chez le chat se fait avec des antibiotiques prescris par le vétérinaire. Cela permet d’éliminer efficacement la bactérie responsable de l’infection.
En général, le traitement dure aux alentours de 4 semaines, voire un peu plus. On le répète, mais même si le chat vous semble rétabli, il est important d’aller au bout du traitement.
Si vous avez plusieurs chats chez vous, tous devront avoir le traitement, même ceux qui ne montrent pas de symptômes ! Cela permet d’éviter qu’ils ne se contaminent entre eux en permanence.
Le vétérinaire peut également prescrire un collyre antibiotique ainsi que des nettoyants pour les yeux afin de le soulager.
Pendant le traitement :
En suivant le traitement du vétérinaire, les symptômes de chlamydiose devraient rapidement s’améliorer en quelques jours.
Sans traitement, la maladie évolue sur plusieurs semaines, et peut persister. Les symptômes oculaires sont très présents environ 9 à 13 jours après leur apparition, avec des yeux très rouges et irrités. Sans traitement, les signes peuvent commencer à s’atténuer après deux ou trois semaines, mais cela ne signifie pas que l’animal est guéri : la bactérie peut rester présente dans son organisme.
Le chat peut rester porteur chronique de la bactérie et avoir des symptômes qui durent des mois, avec des rechutes régulières, sans parler du très grand inconfort et des douleurs que cela peut lui procurer.
Avec un traitement antibiotique adapté, l’amélioration de sa santé est visible en quelques jours, avec une diminution des écoulements et des yeux en bien meilleur état. En général, les chats ne présentent plus de symptômes à la fin du traitement. En suivant correctement la prescription du vétérinaire, les récidives sont évitées.
La chlamydiose féline n’est pas une maladie mortelle : c’est une infection des yeux qui ne met pas sa vie en danger, même si elle est très inconfortable. Avec un traitement, les complications graves sont rares mais attention, sans traitement, la chlamydiose peut entraîner des lésions oculaires, en endommageant la cornée ou provoquer des ulcères. A terme, cela peut conduire à une perte partielle de la vision.
Aussi, si la bactérie n’est pas éliminée, le chat a plus de chance d’être porteur chronique et d’avoir régulièrement des rechutes.
Le pronostic d’un chat atteint de chlamydiose est excellent dès lors qu’il reçoit le traitement approprié : la grande majorité des chats guérissent complètement grâce aux antibiotiques, et n’ont pas de séquelles.
Le pronostic peut être un peu moins bon si :
Un chat qui attrape la chlamydiose féline, s’il est correctement soigné, aura la même espérance de vie qu’un chat qui n’a jamais eu cette infection.
Oui, il existe un vaccin félin contre Chlamydia felis, mais il ne fait pas partie du vaccin « essentiel » RCP administré aux chatons, qui protège contre le typhus et deux agents pathogènes du coryza (Rhinotrachéite et Calicivirose).
Le vaccin contre la Chlamydiose féline n’est pas systématiquement proposé car la maladie reste moins sévère que d’autres maladies comme le typhus ou le coryza viral (dont le chat est protégé avec le vaccin RCP).
Le vaccin peut tout de même être utile si le chat vit en collectivité (élevages, refuges, chatteries)
Aussi, il faut savoir que le vaccin contre la chlamydiose féline ne prévient pas à 100 % l’infection, loin de là. La protection n’est pas optimale à ce jour, et son rôle principal est de réduire la gravité des symptômes. C’est par exemple ce qu’avait montré des études expérimentales1 de Wills, J., Gruffydd-Jones et al. (1987), qui avait déjà démontré à l’époque que la vaccination contre Chlamydia felis (anciennement C. psittaci) permet de réduire la sévérité des symptômes, notamment la conjonctivite, chez les chats exposés à la bactérie.
Un chat vacciné peut ainsi quand même attraper la chlamydiose féline, mais la conjonctivite sera beaucoup plus légère et moins durable que s’il n’était pas vacciné. La vaccination diminuerait aussi l’excrétion et la transmission de la bactérie, ce qui renforce l’idée que la vaccination peut être utile en collectivité
1 Gruffydd-Jones, T., Addie, D., Belák, S., Boucraut-Baralon, C., Egberink, H., Frymus, T., Hartmann, K., Hosie, M. J., Lloret, A., Lutz, H., Marsilio, F., Pennisi, M. G., Radford, A. D., Thiry, E., Truyen, U., & Horzinek, M. C. (2009). Chlamydophila felis infection. ABCD guidelines on prevention and management
2 Wills, J. M. (1986). Chlamydial infection in the cat (thèse de doctoorat)
3 https://www.vet.cornell.edu/departments-centers-and-institutes/cornell-feline-health-center/health-information/feline-health-topics/respiratory-infections
4 Hughes, L., Visser, S., Heddema, E., de Smet, N., Linssen, T., Wijdh, R. J., & Huis in ’t Veld, R. (année). Zoonotic transmission of Chlamydia felis from domestic cats; A case series of chronic follicular conjunctivitis in humans.
1 Wills, J., Gruffydd-Jones, T., Richmond, S., Gaskell, R., & Bourne, F. J. (1987, novembre 1). Effect of vaccination on feline Chlamydia psittaci infection.