L’hyperthyroïdie chez le chat : une maladie fréquente

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L’hyperthyroïdie chez le chat : une maladie hormonale fréquente

Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !

L’hyperthyroïdie est une maladie fréquente chez les chats âgés, liée à un dérèglement hormonal de la thyroïde. Elle provoque une accélération du métabolisme avec des signes visibles comme un amaigrissement ou une hyperactivité. Des traitements existent pour maintenir la meilleure qualité de vie possible du chat.

Ce qu’il faut retenir :

  • L’hyperthyroïdie touche surtout les chats de plus de 10 ans et est due dans 95 % des cas à une tumeur bénigne de la thyroïde.
  • Elle entraîne une surproduction d’hormones qui accélère le métabolisme de l’animal.
  • Symptômes typiques : perte de poids malgré un bon appétit, soif accrue, agitation, vomissements, poil terne.
  • Le diagnostic repose principalement sur une prise de sang (T4), complétée selon les cas.
  • Plusieurs traitements sont possibles : médicaments (environ 30 €/mois), iode radioactif (curatif,1000–2000 €), chirurgie, ou alimentation pauvre en iode.
  • Avec un traitement adapté, un chat (souvent déjà senior) peut vivre plusieurs années en bonne santé.
  • Sans traitement, la maladie évolue vers des complications graves (cœur, reins) et réduit l’espérance de vie.
  • La prévention passe par une bonne hygiène de vie et un suivi vétérinaire régulier pour détecter la maladie tôt.

hyperthyroïdie chez le chat

 Fiche maladie : Hyperthyroïdie chez le chat

L'essentiel à retenir en un coup d’œil sur l’hyperthyroïdie féline

  •   Cause : tumeur bénigne de la thyroïde dans 95 % des cas ; origine exacte encore mal connue
  •   Symptômes : amaigrissement, appétit accru, soif excessive, vomissements, agitation, poil terne, rythme cardiaque élevé
  •   Transmission : non contagieux
  •   Transmissible à l’homme : non
  •   Facteurs de risque : âge (chat senior), exposition environnementale, alimentation, causes multiples possibles
  •   Traitement : médicaments quotidiens, iode radioactif, chirurgie, ou alimentation appauvrie en iode
  •   Vaccin : Non
  •   Pronostic sans traitement : complications graves (hypertension, insuffisance rénale, cécité, décès)
  •   Pronostic avec traitement : très bon dans la majorité des cas, avec espérance de vie proche de la normale

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Hyperthyroïdie du chat : c’est quoi exactement ?

L’hyperthyroïdie est un dérèglement de la thyroïde. Concrètement, la glande thyroïde du chat se met à produire en excès des hormones thyroïdiennes (T3 et T4) qui régulent le métabolisme.

Dans environ 95% des cas, la cause est une tumeur bénigne de la thyroïde qui entraîne cette surproduction hormonale. Dans de rares cas seulement, l’hyperthyroïdie féline est due à une tumeur maligne.

L’hyperthyroïdie féline est la maladie hormonale la plus courante chez le chat âgé.

Qu’est-ce qui provoque l’hyperthyroïdie chez le chat ?

La cause précise de l’hyperthyroïdie féline est incertaine aujourd’hui encore.

Des recherches ont mis en évidence plusieurs facteurs environnementaux et alimentaires potentiellement impliqués dans le développement de l’hyperthyroïdie féline, mais aucun n’a été identifié comme cause unique.

Par exemple, une revue scientifique1 publiée en 2012 indique que l’exposition continue, tout au long de la vie, à des perturbateurs endocriniens présents dans l’environnement, l’eau ou certains aliments pourrait favoriser l’apparition de la maladie. L’origine de cette pathologie peut donc être liée à plusieurs facteurs combinés.

Aussi, selon une autre étude2 de 2022 :

  • les chats consommant exclusivement de la nourriture en boîte avaient deux fois plus de risques d’être touchés : attention cependant, car cette tendance demande à être confirmée.
  • aucun lien n’a été retrouvé avec les vaccins, les traitements antiparasitaires ou le mode de vie (chat d’intérieur ou d’extérieur).

Ces résultats renforcent l’idée que l’âge est un facteur de risque majeur, le développement de cette maladie pouvant résulter d’une exposition prolongée à un environnement propice.

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Hyperthyroïdie du chat : les symptômes

Les symptômes d’une hyperthyroïdie chez le chat sont nombreux… mais parfois discrets, surtout au début. Comme les hormones thyroïdiennes agissent sur tout l’organisme, la maladie provoque des symptômes variés qui tendent à s’aggraver avec le temps. Parmi les symptômes les plus fréquents à observer :

  • Amaigrissement malgré un bon appétit
  • Augmentation de la soif et des urines
  • Troubles digestifs chroniques : vomissements fréquents et/ou diarrhées
  • Pelage qui se dégrade
  • Rythme cardiaque anormalement élevé, même au repos.
  • Hyperactivité et nervosité
  • Fatigue et faiblesse globale, malgré la possible hyperactivité
  • Changements de comportement possibles (agressivité, irritabilité…)

Sans traitement, l’hypertension provoquée par l’hyperthyroïdie peut causer des complications graves, comme une cécité soudaine, des syncopes ou des paralysies dues à des caillots sanguins, une détresse respiratoire aiguë… Ces complications restent heureusement peu fréquentes.

Chaque chat peut présenter une combinaison différente de ces symptômes. Consultez si vous avez des doutes : mieux vaut diagnostiquer l’hyperthyroïdie tôt, avant que les complications graves ne surviennent.

hyperthyroïdie chez le chat

Comment est diagnostiquée une hyperthyroïdie chez le chat ?

Le diagnostic de l’hyperthyroïdie féline est relativement simple. En général, le vétérinaire peut procéder ainsi :

  • Bilan clinique : palpation du cou, écoute du cœur, mesure de la tension artérielle du chat…
  • Mesure du niveau des hormones thyroïdiennes, grâce à une prise de sang. c’est le test clé ! Un simple dosage de la thyroxine totale (T4) dans le sang suffit souvent à confirmer l’hyperthyroïdie, le taux de T4 étant nettement au-dessus de la normale dans la majorité des cas. Des analyses complémentaires sont possibles pour trancher.
  • Réaliser d’autres analyses : fonctionnement des reins, du foie, glycémie, numération formule sanguine… En effet, l’hyperthyroïdie touche souvent des chats âgés qui peuvent avoir d’autres maladies concomitantes (insuffisance rénale par exemple).
  • Imagerie si nécessaire : une échographie de la thyroïde peut être réalisée pour visualiser la glande et repérer un nodule. Cette étape n’est pas systématique pour diagnostiquer, mais peut aider à localiser la lésion si une chirurgie est envisagée.

Attention : l’hyperthyroïdie peut masquer une insuffisance rénale

L’hyperthyroïdie peut masquer une insuffisance rénale féline préexistante en augmentant temporairement la fonction rénale. Après traitement, l’insuffisance rénale peut apparaître ou s’aggraver. Selon l’étude2 de L. Yu, et al. (2022), un traitement mal dosé, provoquant une hypothyroïdie, peut même nuire aux reins. Un bilan rénal avant et après traitement est donc essentiel.

Comment soigner un chat atteint d’hyperthyroïdie ?

Plusieurs possibilités existent pour gérer l’hyperthyroïdie féline. Le choix dépend de l’état de santé du chat, de son âge, de la présence de maladies associées, mais aussi des moyens financiers du propriétaire. Dans tous les cas, l’objectif est toujours de normaliser le taux d’hormones thyroïdiennes afin de corriger les symptômes et prévenir les complications. Voici les principaux traitements disponibles :

  • Traitement médicamenteux (antithyroïdiens) :  des médicaments sont administrés quotidiennement pour bloquer la production de T4 et T3 par la thyroïde. Ce traitement ne guérit pas la cause sous-jacente (la tumeur reste présente), mais contrôle efficacement la maladie. Il doit être donné à vie et nécessite un suivi régulier chez le vétérinaire.

Coût : les médicaments coûtent environ 30 € par mois pour un chat. Cela peut représenter une somme conséquente sur le long terme. Et à cela s’ajoutent les bilans périodiques.

  • Iodothérapie (traitement à l’iode radioactif) : cela permet d’espérer une guérison définitive. Le principe : injecter une dose d’iode radioactif (I-131) qui va se fixer sélectivement sur le tissu thyroïdien malade et le détruire. Un seul traitement élimine généralement la source du problème. Cela évite de donner des médicaments à vie. Ce traitement n’est possible que dans un centre spécialisé.  

Coût : entre 1000 et 2000 € environ selon les centres. Il en existe peu en France.

  • Chirurgie (thyroïdectomie): cela consiste à enlever la partie (ou la totalité) de la glande thyroïde qui est anormale. Cela peut permettre une guérison si toute la zone hyperactive est retirée.

Coût : entre 1000 et 2000 € environ.

  • Alimentation appauvrie en iode : il existe des aliments vétérinaires spécialement formulés pour réduire l’apport en iode. Ce régime peut, dans de nombreux cas, contrôler l’hyperthyroïdie sans aucun autre traitement ! C’est ce qu’a montré l’étude3 de Scott-Moncrieff et al. (2015),: après 8 semaines de régime pauvre en iode, 7 chats sur 8 présentaient des taux d’hormones thyroïdiennes redevenus normaux, et tous les signes cliniques avaient disparu.

Coût : prix de croquettes vétérinaires, variable selon les marques.

L’espérance de vie d’un chat atteint d’hyperthyroïdie

Avec un traitement approprié, l’espérance de vie d’un chat hyperthyroïdien est généralement proche de celle d’un chat non malade. Bien sûr, la longévité réelle dépend :

  • de l’âge du chat au moment du diagnostic,
  • des éventuelles autres maladies (insuffisance rénale, cardiomyopathie…)
  • et du succès du traitement choisi.

Un chat plus jeune et ne souffrant que d’hyperthyroïdie a toutes les chances de vivre de nombreuses années une fois sa thyroïde stabilisée.

En revanche, sans traitement, l’hyperthyroïdie entraîne des complications à long terme, et qui finissent par réduire drastiquement l’espérance de vie du chat.

Comment prévenir l’hyperthyroïdie chez le chat ?

À ce jour, il n’existe pas de méthode infaillible pour prévenir l’hyperthyroïdie chez nos félins. C’est une maladie hormonale liée au vieillissement et à des facteurs encore mal compris, donc on ne peut pas garantir de l’éviter à 100 %.

Néanmoins, voici quelques bonnes pratiques susceptibles de réduire indirectement les risques :

  • Une alimentation équilibrée et de qualité
  • Un environnement sain : réduisez l’exposition de votre chat aux produits chimiques potentiellement toxiques ou perturbateurs endocriniens : produits ménagers difficiles d’accès, litière de bonne qualité…
  • Un bilan vétérinaire régulier : si vous le pouvez, faites examiner votre chat au moins une fois par an par le vétérinaire, d’autant plus s’il est senior (plus de 8 ans environ).


Références

1 Peterson, M. E. (2012). Hyperthyroidism in Cats. Journal of Feline Medicine and Surgery, November 1, 2012.

2 Hyperthyroid cats and their kidneys: a literature review - Published Jun 16, 2022 · L. Yu, L. Lacorcia, T. Johnstone

3 Scott-Moncrieff, J. C., Heng, H. G., Weng, H.-Y., & Dimeo, D. (2015). Effect of a limited iodine diet on iodine uptake by thyroid glands in hyperthyroid cats. Journal of Veterinary Internal Medicine, 29(5), 1322–1328.