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Enquête - Abandon d’animaux en France : le parcours d’adoption en question
L’abandon d’un animal domestique est considéré comme un acte de maltraitance et un délit selon l’article 521-1 du Code pénal1 : « Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. […] », suivi de « […] Est également puni des mêmes peines l'abandon d'un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité […].
On entend par là que l’abandon consiste à se séparer volontairement et de manière définitive d’un animal dont on a la responsabilité, en le laissant sans soins ni protection.
Si l’abandon entraîne la mort de l’animal, les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende
Dans la pratique, la notion d’abandon recouvre plusieurs réalités. La représentation la plus flagrante est celle d’un animal laissé attaché à un arbre ou errant sur la voie publique sans eau ni nourriture – situation dans laquelle le propriétaire laisse son animal sans soins, sans possibilité de s'alimenter ni de s'abreuver.
Cependant, un animal peut aussi être abandonné lorsqu’il est confié à un refuge, un particulier ou à une fourrière par son propriétaire. Juridiquement, remettre volontairement son animal à un refuge n’est pas assimilé à un abandon délictuel (puisque l’animal continue de recevoir soins et protection).
Néanmoins, ces animaux “donnés” aux refuges sont comptabilisés dans les statistiques d’abandon au sens large du terme. Ainsi, l’Observatoire national OCAD retient qu’un chien ou chat est compté comme abandonné lorsqu’il entre en fourrière puis est transféré en refuge, ou bien lorsqu’il est directement cédé à un refuge par un particulier.
Par ailleurs, un animal trouvé en état de divagation (errance) est récupéré par la fourrière : si le propriétaire ne le réclame pas sous 8 jours, l’animal est considéré comme abandonné et peut être proposé à l’adoption par un refuge.
Dans la pratique, on englobe sous le terme abandon aussi bien les animaux laissés sur la voie publique que ceux déposés en refuge par leurs maîtres, ainsi que les animaux non réclamés en fourrière.
Pour simplifier, l’abandon d’un animal pourrait être classée selon trois catégories :
Au total, sur l’année 2023, environ 44 844 animaux abandonnés ou maltraités ont été recueillis au sein des refuges SPA. Il s’agit de chiffres officiels provenant des refuges SPA uniquement. Parmi ces 44 844 animaux abandonnés ou maltraités, on retrouve 28 652 chats, 13 124 chiens et 3 068 NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie), équidés et animaux de ferme. Plus de 40 000 abandons par an, cela paraît énorme. Pourtant, on ne parle ici que de chiffres provenant des refuges SPA.
En 2021, le CNR BEA2 (Centre National de Référence pour le Bien-Être Animal) a quant à lui a recensé 206 907 abandons de chiens et de chats (147 547 chats et 59 360 chiens), en se basant sur les données du fichier d’identification national (I-CAD). C’est un nombre plutôt stable sur ces dernières années. Ce chiffre reste une estimation, car :
En effet, toujours selon l’étude2 du CNR BEA, environ 84% des abandons enregistrés concernent des animaux non identifiés récupérés. Cela inclut donc les chats errants qui ne sont pas directement abandonnés par des propriétaires (les chats errants pouvant provenir d’autres chats errants).
Essayons de nous recentrer sur le cœur de notre étude : les abandons d’animaux identifiés. Toujours selon, l’étude de CNR BEA2 :
Essayons de comprendre pourquoi ces trois catégories d’abandons représentent à elles seules au moins 30 000 animaux chaque année.
La saison estivale est souvent pointée du doigt comme un pic d’abandons. Les refuges constatent en effet un afflux chaque été : par exemple, la SPA3 (Société Protectrice des Animaux) a accueilli 16 894 animaux entre mai et août 2021. Toutefois, les données nationales indiquent que si les abandons de chats culminent en été (corrélés aux naissances de chatons du printemps), les abandons de chiens, eux, restent relativement constants toute l’année. Autrement dit, le “pic d’été” pourrait en partie être dû à l’arrivée massive de chatons non désirés en juin-juillet, tandis que l’abandon de chiens est un phénomène régulier tout au long de l’année.
Pourquoi certains propriétaires abandonnent leur chien ou leur chat ? Nous avons recensé les principales raisons évoquées, bien que cette liste ne soit pas exhaustive. À ce jour, il semble qu’aucune étude ne quantifie précisément l'importance de chaque cause dans le total des abandons.
Chaque situation est unique, mais beaucoup d’abandons pourraient probablement être évités avec une meilleure anticipation et plus d'informations avant l’adoption.
Si l’on reprend la liste des raisons évoquées précédemment pour « justifier » l’abandons d’animaux, on se rend vite compte que la majorité d’entre elles (les abandons involontaires étant à part) traduisent surtout un vrai manque d’anticipation, de recul, de réflexion avant l’adoption.
Portées non voulues, difficultés financières (sauf cas exceptionnels), manque de temps, ennui ou désintérêt, déménagement, séparation, problèmes de comportements… toutes ces questions peuvent être anticipées et mieux préparées avant l’adoption.
Deux pistes sont possibles :
Les deux pistes sont bien sûr liées : une meilleure sensibilisation conduirait sans aucun doute à une meilleure anticipation, une plus grande responsabilisation des futurs propriétaires.
Pour garantir une adoption réfléchie, le cédant (particulier, éleveur, refuge) doit s’assurer que l’adoptant a signé ce certificat au moins sept jours avant l’acquisition de l’animal. Si le cédant ne s’assure pas que l’acquéreur a bien signé le certificat d’engagement et de connaissance relatif à l’espèce animale qu’il acquiert, il peut être puni d’une amende prévue pour les contraventions de 3e classe (450 €). Une des limites à ce dispositif est que le certificat n’a pas de date de validité. Aussi, selon cet article14, sur les foires et salons, certains professionnels n’hésiteraient également pas à antidater ce CEC pour éviter aux acheteurs la règle des 7 jours de réflexion.
Les structures telles que les refuges ou les élevages peuvent mettre en place leurs propres procédures afin de préparer et sensibiliser les futurs propriétaires. Par exemple :
Malheureusement, toutes ces conditions et procédures ne sont généralement pas mis en place lors d’une cession entre particulier (sauf le certificat d’engagement qui est obligatoire), ce qui favorise sans aucun doute les adoptions coup de cœur et les risques d’abandon.
Notre enquête visait à mieux comprendre le parcours d’adoption des propriétaires de chiens et de chats, en analysant :
L’idée est de pouvoir identifier des facteurs et parcours les plus à risque de difficultés afin de prévenir les abandons.
1479 réponses obtenues via un questionnaire diffusé aux utilisateurs de la plateforme Animaute.
L’enquête se concentre uniquement sur le dernier animal adopté par le répondant :
Deux profils d’adoptants :
Lieu d’adoption : 3 principaux canaux (85 % des adoptions) :
2.1 Niveau d’expertise (d’expérience) perçue avec l’espèce avant de l’adopter
2.2 Délai de réflexion* avant l’adoption
* Délai de réflexion : correspond au temps entre le souhait d’adopter un animal et la décision concrète de passer à l’action. Le délai peut être subjectif, surtout si l’adoption est ancienne. Il ne prend pas en compte le temps d’attente éventuel avant l’arrivée effective de l’animal au sein du foyer.
3.1 Avant l’adoption : une préparation encore trop incomplète
Auto-évaluation sur le niveau de renseignement de l’adoptant sur 6 thématiques liées à la vie de l’animal, avant son adoption : alimentation, soins vétérinaires, temps / charge au quotidien, budget annuel, comportements possibles de l’animal, organisation pendant les absences
Primo-adoptants : les moins bien préparés
Les 3 thématiques les moins maîtrisées par les primo-adoptants avant adoption
3.2 Anticiper les imprévus de la vie ? Un vrai défi
6 événements de la vie (plutôt rares mais susceptibles de se produire au moins une fois au cours d'une vie) proposés au répondant : Séparation ou divorce ; Difficultés financières / perte d’emploi ; Problèmes de comportement de l’animal ; Accident / hospitalisation / longue maladie / handicap ; Déménagement ; Vieillesse de l’animal.
Le répondant devait cocher les situations pour lesquelles il avait anticiper, avant l’adoption, la façon dont il s’organiserait pour son animal elles devaient un jour se produire.
27 % des répondants n’avaient envisagé, pour aucune des situations proposées, la façon dont ils s’organiseraient pour leur animal si elle venait à se produire (33 % chez les primo-adoptants)
Top 3 des situations les moins anticipées :
Suivi par : Accident / hospitalisation / longue maladie / handicap (61 %*), Déménagement (57 %*), Vieillesse de l’animal (54 %*)
* Pourcentage des répondants n’ayant pas réfléchi, avant adoption, à la manière dont ils s’organiseraient pour leur animal si cela devait arriver
3.3. Canal d’adoption : niveau d’information sur les responsabilités et engagements liés à l’adoption
Refuges & élevages : un bon niveau d’information
Entre particuliers : un gros déficit
4.1. Auto-évaluation de la facilité de gestion de l’animal au quotidien : la majorité s’en sort très bien
Les profils qui rencontrent le plus de difficultés au quotidien (dont la proportion de notes de 1-5/10 est supérieure à la proportion globale de 6 %) :
* Pourcentage se donnant une note de 1 à 5/10 concernant la facilité de gestion de leur animal au quotidien
4.2 Anticipation des besoins : l’expérience fait vraiment la différence
Auto-évaluation sur le niveau réel d’anticipation de l’adoptant sur les 6 thématiques liées à la vie de l’animal, avec le recul : alimentation, soins vétérinaires, temps / charge au quotidien, budget annuel, comportements possibles de l’animal, organisation pendant les absences
Sur chacune des 6 thématiques :
Top 3 des thématiques les moins anticipées par les primo adoptants :
4.3 Perception du coût annuel de l’animal : des attentes parfois dépassées
Un taux de satisfaction très élevé :
Une minorité plus incertaine : 3,1 % ne savent pas s’ils referaient ce choix
2,8 % regrettent leur adoption (auraient repoussé ou abandonné le projet).
Pour les répondants, les futurs adoptants sont-ils bien informés et sensibilisés sur ce qu’implique d’adopter un animal ?
Plusieurs idées d’actions visant à mieux préparer / sensibiliser les futurs adoptants étaient proposées aux répondants. Les actions les plus souvent choisies par les répondants étaient :
Les primo-adoptants auprès d’un particulier pourraient être particulièrement ciblés.
7.1. Être primo-adoptant
Etre primo-adoptant semble être un facteur de risque associé à des difficultés accrues.
Pourquoi ?
7.2. Adopter via un particulier
Les adoptions entre particuliers semblent être associées à un déficit d’information et de suivi.
Pourquoi ?
7.3. Adopter un chien plutôt qu’un chat
Même si la différence est moins marquée, l’adoption d’un chien pourrait être associée à des difficultés un peu plus fréquentes, notamment chez les primo-adoptants.
Pourquoi ?
Note : régulièrement au long de l’étude, nous distinguons les « primo-adoptants », dont l’animal adopté est le tout premier, des « adoptants expérimentés », qui ont déjà adopté au moins un animal auparavant. Attention : dans ce cadre, le terme « expérimenté » renvoie uniquement à une adoption antérieure, sans présumer du niveau de connaissance ou de compétence vis-à-vis de l’espèce adoptée.
Nous commençons par quelques questions générales pour connaitre le profil des répondants.
Sur les 1479 répondants au questionnaire :
Il y a une répartition assez équitable de l’âge des répondants :
L’échantillon est largement composé d’actifs salariés et de retraités (1 sur 4) :
Statut | Effectif | % |
---|---|---|
Ouvrier(e) | 27 | 2% |
Employé(e) | 426 | 29% |
Technicien(ne) / Agent de maîtrise | 79 | 5% |
Cadre / Ingénieur(e) | 252 | 17% |
Travailleur indépendant | 102 | 7% |
Chef d’entreprise | 41 | 3% |
Étudiant(e) | 107 | 7% |
Sans emploi | 108 | 7% |
Retraité(e) | 337 | 23% |
Total | 1479 | 100% |
Tous les répondants ont au moins un chat ou un chien. Certains ont un seul animal, d’autres plusieurs, dont parfois des NAC.
Le questionnaire porte uniquement sur le dernier animal adopté.
Nous avons demandé aux répondants « Combien d’animaux avez-vous actuellement ? » :
La répartition est alors la suivante :
Comme indiqué à la question précédente, toutes les questions posées par la suite concernent l’animal adopté le plus récemment : cette question permet donc de connaître la répartition chien / chat des réponses à ce questionnaire.
Au total :
A cette question, nous avions sous-estimé le nombre de répondants ayant adoptés des animaux trouvés chez eux, errants (dans leur jardin par exemple). Lors de l’analyse des réponses, nous avons alors créé une nouvelle catégorie « Trouvé / errant » pour qu’elle soit clairement distinguée.
Selon notre enquête, trois canaux d’adoption sont clairement privilégiés et représentent à eux seuls plus de 85 % des adoptions :
Cette partie a pour but de connaître le niveau d’expérience et de réflexion du répondant au sujet de l’adoption de son animal, avant qu’il n’adopte.
Cette question doit amener l’adoptant à s’auto-évaluer entre 1 et 10, rétrospectivement, sur son niveau d’expertise avec son animal adopté ; sachant que :
Note : ici, « expérience » doit être compris comme « compétence / connaissance / expertise », et non comme « a déjà adopté l’espèce dans le passé »
Avec une moyenne à 7,27 sur 10 et une médiane à 8, cela suggère que les répondants se sentaient, dans l’ensemble, suffisamment expérimentées (experts) avec l’espèce avant de l’adopter.
L’écart-type de 2,71 montre une dispersion modérée à forte autour de la moyenne, ce qui signifie qu’il existe à la fois :
Cela pourrait indiquer une certaine hétérogénéité dans le profil des adoptants.
En croisant les notes avec l’expérience du répondant (primo adoptant / adoptant expérimenté), nous obtenons le graphique suivant.
Les résultats confirment que l’expérience vécue influe fortement sur le sentiment de compétence (d’expérience) perçue au moment de l’adoption.
En croisant le score d’expérience perçue selon et l’expérience de l’adoptant et l’animal adopté, nous obtenons le graphique suivant.
Selon notre enquête, les primo adoptants de chats se sentent moins expérimentés avec l’espèce que les primo adoptant de chien, malgré l’image d’un animal peut-être un peu plus « facile » à s’occuper, puisque plus indépendant.
En revanche, les adoptants expérimentés se sentent particulière à l’aise avec les chats (moyenne de 8,34). Les scores chez les adoptants expérimentés de chiens sont plus modérés (7,09) : cela peut traduire une certaine prudence, une plus grande complexité à appréhender toutes les facettes de l’éducation et des besoins d’un chien.
En croisant le score d’expérience perçu selon l’âge du répondant, nous obtenons le graphique suivant :
Globalement, nous ne notons pas de différence radicale selon l’âge : on observe une légère hausse progressive de l’expérience/expertise avec l’âge.
Le délai de réflexion reste difficile à quantifier : il s'agit d'une notion subjective, souvent floue, en particulier lorsque l’adoption date de plusieurs années. Il correspond ici à la période qui s’étend entre le moment où l’on émet le souhait d’adopter un animal, jusqu’à la décision ferme et définitive d’adopter, celle qui déclenche une démarche concrète de recherche.
L’objectif était avant tout de tenter de « quantifier » le véritable délai de réflexion, en excluant la période entre le choix d'un animal et son arrivée effective au domicile. En effet, ce laps de temps peut parfois s’avérer long, notamment dans le cas d’adoptions auprès d’élevages professionnels.
Délai de réflexion | Effectif | Pourcentage |
---|---|---|
Moins de 1 semaine | 369 | 24,95% |
Entre 1 semaine et 1 mois | 279 | 18,86% |
Entre 1 et 3 mois | 287 | 19,41% |
Entre 3 et 6 mois | 173 | 11,70% |
Entre 6 mois et 1 an | 150 | 10,14% |
Plus de 1 an | 221 | 14,94% |
Total | 1479 | 100% |
Voici les résultats représentés graphiquement :
Un quart des répondants ont pris leur décision d’adopter leur animal en moins d’une semaine (24,95 %). Cela traduit :
Cela soulève la question du niveau de préparation de l’adoptant à ce qu’implique l’adoption d’un chien ou d’un chat.
Nous pouvons également voir que :
Chez les adoptants expérimentés, il est compréhensible que la décision d’adopter puisse parfois être rapide, voire très rapide, en raison de leur familiarité et de leur expérience avec l’animal :
A l’inverse, les primo adoptants sont plus nombreux à avoir pris un temps de réflexion très long : 22 % ont attendu plus d’un an avant d’adopter, contre 13 % des adoptants expérimentés.
L’écart est assez net : adopter un chien semble souvent perçu comme un engagement plus lourd, ce qui incite à réfléchir davantage en amont. À l’inverse, l’adoption d’un chat semble plus spontanée, avec une décision plus rapide.
Mécaniquement, les chats sont adoptés plus vite : près de la moitié des chats (343 répondants sur 687 = 49,9 %) adoptés ont fait l’objet d’un délai de réflexion de moins de 1 mois.
Comme évoqué précédemment, cela peut traduire :
Allons un peu plus loin dans les délais de réflexion selon les profils de répondants. Voilà un tableau qui récapitule ce délai selon :
Délai de réflexion | % Primo adoptant - Chien | % Primo adoptant - Chat | % Adoptant expérimenté - Chien | % Adoptant expérimenté - Chat |
---|---|---|---|---|
Moins de 1 semaine | 15% | 21% | 21% | 33% |
Entre 1 semaine et 1 mois | 13% | 18% | 20% | 19% |
Entre 1 et 3 mois | 16% | 24% | 21% | 18% |
Entre 3 et 6 mois | 12% | 17% | 11% | 11% |
Entre 6 mois et 1 an | 15% | 7% | 11% | 8% |
Plus de 1 an | 30% | 13% | 16% | 10% |
Total | 100% | 100% | 100% | 100% |
Voici également un graphique simplifié en gardant « 1 mois » comme délai témoin :
Parmi les 4 profils étudiés, les primo adoptants de chiens sont ceux qui semblent prendre le plus leur temps pour prendre leur décision : 72,7 % ont un délai de réflexion de plus de 1 mois. Avec une lecture inverse, on note que près de 30% de ces primo adoptants prennent leur décision d’adopter leur chien en moins de un mois.
Les primo adoptants de chats, quant à eux, semblent se décider bien plus rapidement :
Cela pourrait suggérer que le chat est perçu comme un animal plus facile à intégrer, ou moins engageant pour un novice.
Les adoptants expérimentés prennent leur décision d’adopter un peu plus rapidement, quel que soit l’animal :
Il ne semble pas y avoir de corrélation entre la note d’expérience (d'expertise) que s'était attribué précédemment le répondant, avec le délai de réflexion. Quelle que soit la note attribuée, environ 40-45 % des répondants semblent avoir pris leur décision d'adopter en moins de 1 mois.
On relève tout de même que pour les répondants s'étant attribués un score d’expérience de 10, ce sont 55 % d'entre eux qui avaient pris leur décision en moins de 1 mois.
L’attachement aux animaux est leur motivation principale : « Par amour des animaux » arrive largement en tête avec 1025 citations, soit 69 % des répondants environ. Elle surpasse nettement toutes les autres.
Il semble exister une forte « continuité », une certaine « habitude » chez les adoptants : en effet, 623 répondants – soit environ 42 % - ont indiqué "J’ai toujours vécu avec des animaux". Avoir un animal de compagnie peut ainsi traduire une forme d’héritage, de normalité, une évidence et tout simplement une habitude de vie.
Une dimension éthique importante pour les répondants : « Pour sauver un animal » a été choisi parmi les raisons principales d’adoption chez 512 personnes, soit environ 35 %.
Le bien-être et l’équilibre personnel semble aussi être une des principales raisons d’adoption d’un chien ou d’un chat : 490 répondants ont choisi cette raison, soit 39%.
On note également que :
Cette question devait inciter les répondants à s’auto évaluer sur leur niveau de connaissance sur les principales thématiques liées à la vie avec un chien ou un chat, avant de l'adopter :
Voici les résultats :
Thématique | Pas du tout renseigné | Peu renseigné | Assez renseigné | Bien renseigné | Très bien renseigné | Total |
---|---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 5% | 9% | 19% | 30% | 37% | 100% |
Soins vétérinaires | 3% | 7% | 16% | 28% | 45% | 100% |
Temps / charge | 3% | 6% | 18% | 31% | 42% | 100% |
Budget annuel | 6% | 9% | 20% | 29% | 36% | 100% |
Comportements | 4% | 7% | 18% | 29% | 42% | 100% |
Absences | 5% | 9% | 18% | 29% | 39% | 100% |
Ce type d’auto-évaluation étant très subjective, nous avons regroupé les résultats en 2 niveaux de connaissance :
Voilà les résultats sur le graphique suivant :
En croisant le niveau de connaissance avant adoption sur les différentes thématiques et le type d’animal, nous n’observons pas de réelles différences.
Il existe, chez les répondants, une nette différence de connaissance des besoins de l'animal selon l'expérience de l'adoptant.
Sur l’ensemble des 6 thématiques, les adoptants expérimentés déclarent systématiquement être mieux renseignés que les primo adoptants. En général, les adoptants expérimentés sont entre 69 % et 78 % environ à se sentir bien ou très bien renseignés sur les différentes thématiques, contre 48 % à 56 % environ chez le primo adoptants.
Mécaniquement, les primo adoptants sont bien plus nombreux à se sentir mal informés : sur tous les sujets, la proportion de primo adoptants qui déclarent se sentir pas ou peu renseignés est environ deux fois plus élevée que chez les expérimentés. Le niveau de méconnaissance chez les primo adoptants varie entre 17 % et 28 %, contre 7 % et 12 % environ chez les adoptants expérimentés.
Quelques résultats à retenir :
Attention : un répondant qui ne se sentait pas renseigné sur un sujet pouvait tout à fait se sentir bien ou très bien renseigné sur un autre !
Le répondant devait cocher toutes les situations pour lesquelles il avait réfléchi à la manière dont il s’organiserait pour son animal si elles devaient arriver. Les situations étaient les suivantes :
Le répondant pouvait également choisir : « Je n’avais anticipé aucune de ces situations avant l’adoption ».
Toutes ces propositions sont malheureusement des situations de la vie qui peuvent tout à fait se produit au moins une fois.
Les résultats sont les suivants :
Un quart des répondants (27 %) ont déclaré qu’ils n’avaient anticipé aucune de ces situations.
Pour chacune de ces situations de la vie, la majorité des répondants n’ont pas réfléchi, avant adoption, à la façon dont ils s’organiseraient si elle devait arriver :
En croisant le niveau d’anticipation de ces situations avant adoption et le type d’animal, nous n’observons pas de réelles différences.
Les écarts sont assez modestes, généralement autour de 2 à 4 points.
On constate un même taux d’anticipation pour :
La seule vraie différence concerne le déménagement, avec des adoptants de chats qui semblent plus l'anticiper : cela peut peut-être traduire le fait que les personnes plus susceptibles de déménager régulièrement (les étudiants par exemple), ont tendance à adopter un chat.
En croisant les niveaux d’anticipation des situations de la vie avec l’expérience de l’adoptant, nous constatons que les adoptants expérimentés semblent davantage anticiper toutes les situations, par rapport aux primo adoptants. L’écart varie de 4 à 9 points environ, par exemple :
Cela semble confirmer une meilleure préparation générale des adoptants ayant déjà eu un animal.
Aussi, les primo adoptants sont plus nombreux à... ne rien anticiper : 33 % des primo adoptants déclarent n’avoir anticipé aucune des situations, contre 25 % chez les expérimentés.
Cette partie avait pour but d’en savoir plus sur le niveau de sensibilisation que le répondant a reçu avant d’adopter son chien ou son chat.
A cette question :
En croisant le niveau d’information et sensibilisation reçu au moment de l’adoption de son animal et le type d’animal, on constate que :
L’écart est assez important : les chats étant plus souvent adoptés entre particuliers ou via des situations moins encadrées (trouvés, donnés…), cela pourrait expliquer ce manque d’informations et de sensibilisation à l'adoption.
Nous avons croisé le niveau d’information et de sensibilisation reçu à l’adoption d’un animal, en fonction des 3 principaux canaux d’adoption, qui représentent 1282 adoptions chez nos répondants, soit 87 % du total :
Les autres canaux d’adoption (animalerie - avant 2024, foire et salon, fourrière, animal errant / trouvé, et autres) représentent environ 13 % des adoptions chez les répondants.
Au sein des refuges :
Au sein des élevages professionnels :
Et enfin, entre particuliers :
Les refuges et associations semblent très bien informer les adoptants de chats et de chiens. Chez les répondants qui ont adopté leur animal au sein de ces structures :
Là encore, le niveau d’information et de sensibilisation à propos des responsabilités et engagements liées à l’adoption semble très correct.
Il existe assez peu de différences entre les chiens et les chats, même si les adoptants de chats au sein d’élevage professionnels sont plus nombreux à s’être sentis particulièrement informés.
On note tout de même que le taux d’adoptants via un élevage professionnel qui déclarent ne pas s’être sentis particulièrement informés à propos des responsabilités et engagements liées à l’adoption est plus élevé (16%) que via les refuges et associations (9% pour les chiens et 5 % pour les chats).
C’est le canal le plus problématique :
L'adoption d’un animal entre particuliers manque peut-être d'un cadre, permettant à l'adoptant d'être suffisamment sensibilisé aux responsabilités liées à cette adoption.
Le niveau d’information reçu varie donc fortement selon le canal d’adoption : si les refuges et les élevages semblent jouer un rôle clé de pédagogie, les adoptions entre particuliers semblent massivement défaillantes en matière de sensibilisation — particulièrement pour les chats.
Nous avons demandé aux répondants les moyens et supports éventuellement proposés ou mis à disposition des cédants, afin de préparer ou sensibiliser (au sens large) l'adoptant. Une liste a été proposée. Les résultats sont visibles sur le graphique suivant.
Le certificat d’engagement (25 %), obligatoire depuis 2022 pour certaines espèces (notamment chiens et chats) se place en quatrième position : beaucoup d'adoptions ont pu être actées avant octobre 2022, expliquant ce taux assez faible.
1 adoptant sur 4 environ (341 répondants) déclare n’avoir bénéficié d’aucun dispositif : évidemment, les animaux errants, trouvés, puis adoptés, « gonflent » les résultats.
Les supports écrits (guides, brochures...) demeurent assez peu utilisés : seuls 225 répondants (15 %) les mentionnent. Cela pourrait suggérer un manque d’outils standardisés
Nous avons comparé le recours aux différents supports d’information par les adoptants, selon les trois principaux canaux d’adoption.
Retrouvez ci-dessous le tableau complet de résultats.
Moyen / support d'information | Refuge et association (SPA, LPA…) | Refuge et association (SPA, LPA…) (%) | Élevage professionnel | Élevage professionnel (%) | Entre particuliers (amis, famille, annonces…) | Entre particuliers (amis, famille, annonces…) (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
Contrat d’adoption à signer avec le cédant | 304 | 74% | 197 | 60% | 69 | 13% |
Moment d’interaction obligatoire avec l’animal avant adoption | 186 | 45% | 130 | 40% | 174 | 32% |
Échange téléphonique avec le cédant | 108 | 26% | 164 | 50% | 169 | 31% |
Certificat d'engagement et de connaissance, signé et exigé | 180 | 44% | 133 | 41% | 34 | 6% |
Questionnaire ou formulaire d’adoption | 237 | 58% | 75 | 23% | 15 | 3% |
Visite physique à votre domicile | 88 | 21% | 61 | 19% | 133 | 24% |
Guides, brochures, vidéos ou fiches informatives sur l’animal ou sa race | 69 | 17% | 110 | 34% | 31 | 6% |
Je n’ai bénéficié d’aucun de ces dispositifs | 15 | 4% | 21 | 6% | 193 | 35% |
Je ne me souviens plus | 14 | 3% | 12 | 4% | 52 | 10% |
Le suivi après adoption est loin d’être systématique :
Nous avons regroupé les réponses en deux groupes :
Nous avons également analysé les chiffres selon les 3 principaux lieux d’adoption :
Le Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) est obligatoire pour toute nouvelle adoption de chien, chat, furet ou lapin depuis le 1er octobre 2022.
En France, l’adoption d’un animal errant (trouvé dans la rue, sans propriétaire identifié) ne peut se faire librement. Conformément au Code rural, tout animal trouvé doit être remis à la fourrière compétente de la commune. Il y est gardé pendant 8 jours ouvrés. Si, passé ce délai, aucun propriétaire ne s’est manifesté, l’animal peut alors être proposé à l’adoption par une structure habilitée (refuge, association, etc.).
C’est uniquement à ce stade que l’adoption peut être envisagée dans un cadre légal. Comme pour toute adoption formelle, la signature du Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) est obligatoire depuis le 1er octobre 2022. Ce document doit être signé au moins 7 jours avant l’adoption, y compris pour les animaux errants pris en charge par une structure.
Lorsqu’un particulier recueille un animal trouvé et l’identifie directement à son nom chez un vétérinaire, il semble qu’aucune vérification du CEC ne soit imposée au vétérinaire. Celui-ci peut informer l’adoptant de ses obligations, mais un transfert de propriété sans passage préalable par la fourrière sort du cadre légal.
C’est pourquoi, pour cette question, nous avons exclu les répondants ayant déclaré avoir adopté un animal errant ou abandonné, car il est possible qu’une partie d’entre eux n’a pas respecté la procédure de dépôt en fourrière — en particulier lorsqu’il s’agit de chat.
Voici les réponses à la question « Avez-vous signé le Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) pour adopter votre animal ? »
Seuls les 536 répondants ayant adopté leur animal après le 1er octobre 2022 pouvaient y répondre (hors animaux trouvés / errants).
Avez-vous signé le CEC ? | Effectif | Pourcentage |
---|---|---|
Oui, je l’ai signé spécifiquement pour cette adoption | 280 | 49,7% |
Je l’avais déjà signé pour un autre animal | 21 | 3,7% |
Non, je ne l’ai pas signé alors que j’aurais dû | 7 | 1,2% |
Non, je ne connaissais pas son existence | 97 | 17,2% |
Non, je ne savais pas qu’il était obligatoire | 52 | 9,2% |
Je ne sais pas / Je ne me souviens pas | 106 | 18,8% |
Pour analyser les réponses, nous avons :
Voici les résultats, pour les 457 répondants restants :
On constate qu’une majorité d’adoptants sont dans les règles. En excluant les cas “hors cadre” (animaux trouvés/errants) et les personnes ne se souvenant pas clairement avoir signé le CEC ou non, près de 2 adoptants sur 3 (66 %) ont bien respecté la loi en signant le CEC au moment de l’adoption.
Cela semble montrer une assez bonne sensibilisation, malgré le caractère récent de la mesure (entrée en vigueur fin 2022). Environ 1 tiers des répondants n’étaient pas en règle.
Nous avons croisé les réponses des adoptants (hors animaux trouvés/errants et adoptants incertains) après le 1er octobre 2022 avec les 3 principaux lieux d’adoption :
Pour analyser les résultats, nous avons filtreé pour ne conserver que les adoptions effectuées via les refuges/associations, les élevages professionnels et les particuliers. Nous avons également écarté les incertains.
Les résultats sont les suivants :
Réponse | Refuge et association (N) | Refuge et association (%) | Élevage professionnel (N) | Élevage professionnel (%) | Entre particuliers (N) | Entre particuliers (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
Oui, il me l’a demandé avant de finaliser l’adoption | 117 | 86,0% | 68 | 77,3% | 33 | 23,7% |
Non, il ne me l’a pas demandé alors qu’il aurait dû | 19 | 14,0% | 20 | 22,7% | 106 | 76,3% |
Total | 136 | 100% | 88 | 100% | 139 | 100% |
Il y a (logiquement) des chiffres très similaires entre la conformité des adoptants avec le CEC et le niveau de vérification de la signature de ce CEC par les cédants :
Nous avons voulu en savoir plus sur le niveau de notoriété de différentes campagnes de sensibilisation en lien plus ou moins proche de l’adoption d’un chien ou d’un chat. Les répondants pouvaient cocher les campagnes dont ils ont au moins « entendu parler ».
Les résultats sont visibles dans le tableau suivant :
Campagne mentionnée | Nombre de répondants | Pourcentage de répondants connaissant la campagne |
---|---|---|
#StopAbandon | 853 | 57,7% |
Journée mondiale contre l’abandon des animaux | 890 | 60,2% |
Sensibilisation à la stérilisation des chats | 652 | 44,1% |
Semaine de l’identification des animaux | 224 | 15,1% |
Non, aucune de ces campagnes | 273 | 18,5% |
Vous pouvez également visualiser les réponses sur le graphique ci-dessous.
Une majorité de répondants connaissent au moins une campagne :
Cette question, directement placée après la question sur les campagnes de sensibilisation, devait permettre d’évaluer si ces dernières semblent suffisantes pour les adoptants.
Les résultats sont les suivants :
Niveau perçu | Effectif | Pourcentage |
---|---|---|
Très bon | 163 | 11,0% |
Assez bon | 431 | 29,1% |
Moyen | 588 | 39,8% |
Faible | 213 | 14,4% |
Très faible | 84 | 5,7% |
Total | 1479 | 100,0% |
Nous passons maintenant à la dernière partie du questionnaire, qui doit permettre de faire un bilan sur la réalité de la vie avec l’animal (donc après l’adoption), les éventuelles difficultés rencontrées.
Le répondant s’auto-évalue de 1 à 10, de 1 = « Extrêmement difficile » à 10 = « Aucune difficulté, jamais ».
La gestion de l'animal au quotidien est perçue comme facile par une large majorité des répondants :
Nous avons regroupé ces notes selon 3 catégories.
Note | Nombre de réponses | Pourcentage |
---|---|---|
Notes de 1 à 5 | 88 | 6% |
Notes de 6 à 7 | 219 | 15% |
Notes de 8 à 10 | 1171 | 79% |
Cela traduit une gestion avec des difficultés assez marquées. Environ 6 % des adoptants déclarent avoir rencontré des difficultés réelles et récurrentes dans la gestion quotidienne de leur animal. Ces difficultés peuvent être de diverses natures : comportementales, organisationnelles, émotionnelles ou financières.
Cela traduit une gestion assez facile avec quelques difficultés possibles (15 %)
Pour 15 % des répondants, la gestion reste globalement positive, mais quelques petites difficultés ponctuelles semblent exister. Ces réponses pourraient traduire un équilibre fragile, sans pour autant générer de réelle frustration au quotidien.
Cela traduit une gestion très facile et épanouissante (79 %). La très grande majorité des adoptants indiquent ainsi une gestion très simple et agréable de leur animal au quotidien. Cela témoigne d’un fort niveau de satisfaction et d’une bonne préparation à l’adoption.
Ce tableau croise les niveaux de facilité de gestion quotidienne de l’animal (notes de 1 à 10) avec le statut d’adoptant (primo-adoptant vs adoptant expérimenté).
Notes | Primo adoptants | % Primo adoptants | Adoptants expérimentés | % Adoptants expérimentés |
---|---|---|---|---|
Notes de 1 à 5 | 29 | 9,5% | 59 | 5,0% |
Notes de 6 à 7 | 68 | 22,2% | 151 | 12,9% |
Notes de 8 à 10 | 209 | 68,3% | 963 | 82,1% |
Total | 306 | 100% | 1173 | 100,0% |
La majorité des répondants, quel que soit leur profil, jugent la gestion de leur animal facile.
Cependant, les primo-adoptants semblent rencontrer plus souvent de petites ou grandes difficultés :
Notes | Refuge et association | % Refuge et association | Élevage professionnel | % Élevage professionnel | Particuliers | % Particuliers |
---|---|---|---|---|---|---|
Notes de 1 à 5 | 21 | 5,1% | 15 | 4,6% | 39 | 7,2% |
Notes de 6 à 7 | 53 | 12,9% | 61 | 18,7% | 87 | 16,0% |
Notes de 8 à 10 | 336 | 82,0% | 251 | 76,8% | 419 | 76,9% |
Total | 410 | 100,0% | 327 | 100,0% | 545 | 100,0% |
Visuellement, nous obtenons ce graphique.
Globalement, la gestion quotidienne est très bien vécue dans l’immense majorité des cas, tous modes d’adoption confondus.
Nous avons croisé la note de difficulté au quotidien avec le lieu d’adoption et le profil de l’adoptant pour tenter d’isoler des profils potentiellement plus à risque. Attention cependant aux conclusions définitives, car un tel croisement réduit fortement la taille des effectifs.
Nous avons d’ailleurs volontairement écarté le profil "Élevage professionnel – Primo adoptant – Chat", en raison d’un effectif trop faible (n = 10), insuffisant pour en tirer simplement des tendances.
Lieu d'adoption | Expérience | Animal | Notes de 1 à 5 | Notes de 6 à 7 | Notes de 8 à 10 | Total | % Notes de 1 à 5 | % Notes de 6 à 7 | % Notes de 8 à 10 | % Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Entre particuliers | Primo adoptant | Chien | 10 | 8 | 37 | 55 | 18,2% | 14,5% | 67,3% | 100% |
Élevage professionnel | Primo adoptant | Chien | 6 | 25 | 33 | 64 | 9,4% | 39,1% | 51,6% | 100% |
Entre particuliers | Primo adoptant | Chat | 5 | 16 | 46 | 67 | 7,5% | 23,9% | 68,7% | 100% |
Entre particuliers | Expérimenté | Chien | 14 | 38 | 148 | 200 | 7,0% | 19,0% | 74,0% | 100% |
Refuge et association | Primo adoptant | Chat | 3 | 9 | 37 | 49 | 6,1% | 18,4% | 75,5% | 100% |
Refuge et association | Expérimenté | Chat | 9 | 17 | 146 | 172 | 5,2% | 9,9% | 84,9% | 100% |
Refuge et association | Expérimenté | Chien | 8 | 22 | 126 | 156 | 5,1% | 14,1% | 80,8% | 100% |
Entre particuliers | Expérimenté | Chat | 10 | 25 | 188 | 223 | 4,5% | 11,2% | 84,3% | 100% |
Élevage professionnel | Expérimenté | Chien | 8 | 30 | 169 | 207 | 3,9% | 14,5% | 81,6% | 100% |
Refuge et association | Primo adoptant | Chien | 1 | 5 | 27 | 33 | 3,0% | 15,2% | 81,8% | 100% |
Élevage professionnel | Expérimenté | Chat | 0 | 5 | 41 | 46 | 0,0% | 10,9% | 89,1% | 100% |
Selon les répondants, voici les profils semblant indiquer davantage de difficultés. Nous avons pour cela isolé les profils dont les notes de 1 à 5 sont supérieures à la moyenne globale (qui est de 6 % on le rappelle) :
Trois facteurs pourraient être associés à une proportion plus élevée de difficultés perçues dans la gestion quotidienne de l’animal :
Ces tendances ne devraient pas constituer une preuve irréfutable à ce stade. Elles sont issues de croisements sur des sous-groupes parfois limités en effectif, et doivent être interprétées avec précaution. Néanmoins, ils reflètent sans doute une tendance globale.
Nous avons étudié l’influence du délai de réflexion avant adoption (moins ou plus d’un mois) sur la perception d’une gestion difficile au quotidien, en croisant ces données avec le profil des adoptants (primo-adoptants ou expérimentés) :
Cette tendance reste discrète et doit être interprétée avec prudence ! Là encore, attention, il ne s’agit pas de preuves irréfutables, simplement une observation.
Cette question fait écho à celle de la partie 2 « Avant d’adopter votre animal, à quel point étiez-vous renseigné(e) sur les aspects suivants ? »
Le principe est que l’adoptant juge son niveau d’anticipation réel sur les différents aspects de la vie avec l’animal, après adoption.
Les résultats sont les suivants :
Thématique | J’avais fortement sous-anticipé | J’avais plutôt sous-anticipé | Anticipation moyenne | J’avais bien anticipé | J’avais parfaitement anticipé |
---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 1,8% | 2,5% | 9,2% | 41,5% | 45,0% |
Soins vétérinaires | 2,2% | 3,9% | 11,5% | 38,6% | 43,8% |
Comportements | 2,8% | 4,7% | 12,7% | 37,6% | 42,1% |
Budget annuel | 2,2% | 4,3% | 12,0% | 39,5% | 42,0% |
Absences | 3,7% | 5,2% | 13,8% | 35,6% | 41,7% |
Temps / charge | 1,9% | 3,7% | 12,5% | 40,3% | 41,7% |
Pour plus de clarté, nous avons regroupés les réponses :
Voici les résultats, présentés au sein d’un graphique.
De manière générale, les réponses montrent une bonne anticipation des différents aspects de la vie avec un animal. Sur l’ensemble des thématiques :
En croisant le niveau d’anticipation selon l’animal adopté, nous avons les résultats suivants :
Sujet | % Adoptant chien - "Bien" + "Parfaitement" anticipé | % Adoptant chat - "Bien" + "Parfaitement" anticipé | % Adoptant chien - "Plutôt" + "Fortement" sous-anticipé | % Adoptant chat - "Plutôt" + "Fortement" sous-anticipé |
---|---|---|---|---|
Alimentation | 86,6% | 86,5% | 4,8% | 3,6% |
Soins vétérinaires | 81,6% | 83,4% | 6,3% | 5,8% |
Temps / charge au quotidien | 79,2% | 85,2% | 6,7% | 4,2% |
Budget annuel | 81,7% | 81,2% | 7,3% | 5,5% |
Comportements (griffures, destruction…) | 78,3% | 81,4% | 8,7% | 6,3% |
Organisation pour les absences | 74,5% | 80,5% | 9,8% | 7,9% |
S’il existe quelques écarts entre les deux groupes, les différences restent globalement modérées. Les propriétaires de chats semblent légèrement plus nombreux à anticiper positivement chaque thème. Par exemple :
À l’inverse, certains sujets affichent des niveaux de sous-anticipation un peu plus marqués chez les propriétaires de chiens :
Nous avons croisé le niveau d’anticipation selon le profil d’adoptant : primo adoptant et adoptant expérimenté.
Voici les résultats :
Les adoptants expérimentés anticipent nettement mieux. Sur l’ensemble des six thématiques :
A l'inverse, les primo-adoptants déclarent plus fréquemment avoir sous-estimé tous les aspects (sauf pour l'alimentation). Le podium :
Nous avons croisé le nveau d’anticipation avec le profil de l’adoptant et le type d’animal adopté. Au sein du tableau :
Quel que soit le thème abordé, les adoptants expérimentés – qu’ils aient adopté en dernier un chien ou un chat – affichent des taux de bonne anticipation systématiquement plus élevés que les primo-adoptants.
L’alimentation ressort comme la thématique la mieux anticipée par tous les profils, avec plus de 77 % de bonne anticipation et peu de sous-anticipation (seulement 3 à 5 %).
Les primo-adoptants rencontrent plus de difficultés (hors alimentation).
Ces résultats suggèrent que les primo-adoptants, quel que soit l’animal, sont plus souvent surpris par les implications pratiques de l’adoption – notamment sur les sujets les plus exigeants du quotidien.
On note que même les adoptants expérimentés ayant dernièrement adopté un chien peuvent sous-anticiper certains aspect, tels que l'organisation pour les absences (comment faire garder son animal) pour 8,9 % ou les comportements possibles de l'animal pour 8 %.
Le profil qui semble le mieux anticiper tous ces sujets est l'adoptant expérimenté ayant dernièrement adopté un chat, avec d'excellents scores d’anticipation sur toutes les thématiques (de 83 à 89 %), et de faibles taux de sous-anticipation (2,9 à 6 %).
Note : pourquoi un adoptant « expérimenté » peut-il malgré tout sous-anticiper certaines thématiques ?
Un biais de notre analyse tient à la manière dont nous définissons un adoptant « expérimenté ». Nous considérons comme tel toute personne ayant déjà adopté un animal avant celui dont il est question dans le questionnaire. Or, l’animal adopté en dernier peut être d’une espèce différente de celui adopté antérieurement.
Par exemple, une personne qui a adopté en dernier un chien est classée comme « expérimentée » si elle a déjà eu un animal par le passé, même si c’était un chat. Les besoins d’un chien et d’un chat étant très différents, cela pourrait entraîner des erreurs d’anticipation malgré une certaine expérience dans l’adoption d’un animal.
Les réponses possibles sont :
Les résultats sont les suivants :
En croisant ces données avec le type d’animal adopté, nous obtenons ces résultats.
Cela met en lumière une quasi-symétrie parfaite entre les propriétaires de chats et de chiens concernant la perception du coût annuel de leur animal. Le type d’animal ne semble pas être un facteur déterminant de bonne ou mauvaise anticipation budgétaire.
Nous avons, pour la suite des analyses, regroupé les perceptions positives et négatives. Nous obtenons le tableau suivant.
Perception du coût annuel | Effectif (%) |
---|---|
Aussi cher que prévu | 59,6% |
Moins cher que prévu | 11,8% |
Plus cher que prévu | 28,5% |
Total général | 100,0% |
Nous avons par la suite croisé la perception du coût annuel d’un animal, avec l’expérience de l’adoptant.
Perception du coût annuel | Adoptant expérimenté | Primo adoptant |
---|---|---|
Plus cher que prévu | 27,7% | 31,7% |
Aussi cher que prévu | 61,4% | 52,9% |
Moins cher que prévu | 10,9% | 15,4% |
Total général | 100,0% | 100,0% |
Bien que les écarts ne soient pas énormes, on observe une anticipation budgétaire un peu meilleure chez les adoptants qui ont déjà adopté un animal par le passé, alors que les primo adoptants semblent plus susceptibles d’être surpris (positivement ou négativement) par les coûts liés à leur animal.
Perception du coût annuel | 18-24 ans | 25-34 ans | 35-44 ans | 45-54 ans | 55-64 ans | 65 ans et plus | Total général |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Aussi cher que prévu | 56,5% | 56,5% | 57,9% | 56,7% | 65,1% | 62,9% | 59,6% |
Plus cher que prévu | 25,3% | 31,5% | 28,7% | 32,5% | 23,1% | 29,7% | 28,5% |
Moins cher que prévu | 18,2% | 12,0% | 13,4% | 10,8% | 11,7% | 7,4% | 11,8% |
Total général | 100,0% | 100,0% | 100,0% | 100,0% | 100,0% | 100,0% | 100,0% |
Les différences entre générations existent mais semblent modérées, ce qui tend à montrer que les niveaux d’anticipation budgétaire sont assez homogènes, quelle que soit l’âge de l’adoptant. On note que :
Les résultats à cette question sont les suivantes :
Une large majorité des répondants est très satisfaite de son adoption :
Une minorité exprime des doutes ou des regrets :
Malgré certaines difficultés et des thématiques parfois mal anticipées, les résultats suggèrent que l’adoption est très largement perçue comme une bonne décision. Toutefois, une meilleure préparation et une information plus complète en amont pourraient limiter certaines déceptions.
Nous avons croisé les réponses de la question « Avec le recul, referiez-vous le même choix d’adoption ? » avec l’expérience de l’adoptant. Les résultats sont les suivants :
Réponses | Adoptant expérimenté | Primo adoptant |
---|---|---|
Oui, sans hésitation. | 81,4% | 68,3% |
Oui, mais en anticipant mieux certains aspects. | 14,1% | 20,6% |
Je ne sais pas. | 2,6% | 4,9% |
Non, j'aurais repoussé mon projet d'adoption d’un animal. | 1,1% | 2,9% |
Non, je n’aurais pas adopté d’animal. | 0,8% | 3,3% |
Les adoptants expérimentés expriment une plus grande certitude :
Les primo-adoptants expriment plus d’incertitude et de regrets : environ 10 % des primo-adoptants se dit incertain ou exprime un regret (réponses "Je ne sais pas", "Non, j’aurais repoussé", "Non, je n’aurais pas adopté") contre seulement 4,5 % chez les adoptants expérimentés.
Cela illustre un taux de satisfaction un peu moins élevé chez les primo-adoptants, ce qui reste cohérent avec les autres indicateurs de l’enquête (difficultés perçues, anticipation, charge au quotidien…).
Cela renforce l’intérêt d’une attention spécifique des primo-adoptants, avec des outils, des conseils ou un parcours pédagogique pour mieux anticiper la réalité quotidienne. L’expérience semble jouer un rôle important dans la sérénité post-adoption.
Les résultats sont les suivants :
Un constat globalement critique :
Même si la grande majorité des répondants referaient le même choix d’adoption, une part significative perçoit un déficit d’information ou de sensibilisation du grand public sur ce qu'implique d'adopter un animal.
Pour cette dernière question, nous avons proposé aux répondants plusieurs idées d’actions qui pourraient permettre de mieux préparer ou sensibiliser les futurs adoptants de chien ou de chat. Ils pouvaient sélectionner autant d’actions qu’ils le souhaitent. Ils pouvaient également choisir la réponse « Aucune de ces actions, les futurs adoptants sont bien préparés », mais aussi proposer des idées d’action via une réponse libre (champs « Autres »).
Les résultats sont les suivants.
Idées d'actions | Nombre de citations | % de répondants |
---|---|---|
Une formation obligatoire avant l’adoption | 579 | 39,1% |
Une sensibilisation renforcée sur les réseaux sociaux et dans les médias | 553 | 37,4% |
Une réglementation plus stricte pour les particuliers cédant des animaux | 890 | 60,2% |
Des campagnes d’information dans les écoles et lieux publics | 536 | 36,2% |
Un guide très détaillé remis aux adoptants avant l’adoption | 723 | 48,9% |
Une « période d’essai » obligatoire avant adoption définitive | 571 | 38,6% |
Un entretien obligatoire avec un professionnel avant l’adoption | 642 | 43,4% |
Aucune de ces actions, les futurs adoptants sont bien préparés | 44 | 3,0% |
Autres | 46 | 3,1% |
Ce que l’on peut déduire de ces réponses :
Que retenir des réponses libres ? Après l'analyse :
1 https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044394119
2 https://www.cnr-bea.fr/wp-content/uploads/2023/06/Avis-CNR-BEA-OCAD-etat-des-lieux-abandon-chiens-chats-mars-2022.pdf
3 https://www.la-spa.fr/articles/triste-record-dabandons-pour-lete-2021-stoppons-lhemorragie/
4 https://www.ipsos.com/fr-fr/barometre-de-la-pauvrete-ipsos-secours-populaire-40-pourcent-des-francais-ont-deja-connu-une-situation-de-pauvrete
5 https://www.facco.fr/chiffres-cles/les-chiffres-de-la-population-animale/
6 https://www.ifop.com/publication/de-linflation-a-labandon-les-francais-et-leurs-animaux-de-compagnie-face-a-la-hausse-des-prix/
7 https://www.insee.fr/fr/statistiques/4268033
8 https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000030250342
9 https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2023-06/PUBLI%20Ipsos%20x%20Royal%20Canin%202023%20-%20Vague%204.pdf
10 https://sante.gouv.fr/fichiers/bo/1999/99-01/a0010058.htm
11 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560
12 https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2496_proposition-loi
13 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560
14 https://www.peuple-animal.com/sur-un-salon-des-leveurs-antidatent-le-certificat-dengagement/