Enquête - Abandon d’animaux en France : le parcours d’adoption en question

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Enquête - Abandon d’animaux en France : le parcours d’adoption en question

Etude préalable : l’abandon d’animaux en France

C’est quoi un « abandon » exactement ?

L’abandon d’un animal domestique est considéré comme un acte de maltraitance et un délit selon l’article 521-1 du Code pénal1 : « Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. […] »​, suivi de « […] Est également puni des mêmes peines l'abandon d'un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité […].

On entend par là que l’abandon consiste à se séparer volontairement et de manière définitive d’un animal dont on a la responsabilité, en le laissant sans soins ni protection.

Si l’abandon entraîne la mort de l’animal, les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende​

Dans la pratique, la notion d’abandon recouvre plusieurs réalités. La représentation la plus flagrante est celle d’un animal laissé attaché à un arbre ou errant sur la voie publique sans eau ni nourriture – situation dans laquelle le propriétaire laisse son animal sans soins, sans possibilité de s'alimenter ni de s'abreuver.

Cependant, un animal peut aussi être abandonné lorsqu’il est confié à un refuge, un particulier ou à une fourrière par son propriétaire. Juridiquement, remettre volontairement son animal à un refuge n’est pas assimilé à un abandon délictuel (puisque l’animal continue de recevoir soins et protection)​.

Néanmoins, ces animaux “donnés” aux refuges sont comptabilisés dans les statistiques d’abandon au sens large du terme. Ainsi, l’Observatoire national OCAD retient qu’un chien ou chat est compté comme abandonné lorsqu’il entre en fourrière puis est transféré en refuge, ou bien lorsqu’il est directement cédé à un refuge par un particulier​.

Par ailleurs, un animal trouvé en état de divagation (errance) est récupéré par la fourrière : si le propriétaire ne le réclame pas sous 8 jours, l’animal est considéré comme abandonné et peut être proposé à l’adoption par un refuge​.

Dans la pratique, on englobe sous le terme abandon aussi bien les animaux laissés sur la voie publique que ceux déposés en refuge par leurs maîtres, ainsi que les animaux non réclamés en fourrière.

Pour simplifier, l’abandon d’un animal pourrait être classée selon trois catégories :

  1. L’abandon pénalement répréhensible : Il s’agit des cas où l’animal est volontairement laissé dans un environnement hostile, sans eau ni nourriture, mettant sa vie en danger (ex. : attaché à un arbre, abandonné sur une autoroute). Cet acte est considéré comme un délit par le Code pénal et peut entraîner des sanctions sévères.
  2. L’abandon de fait : Il concerne les animaux errants récupérés par une fourrière et non réclamés par leur propriétaire après un délai de huit jours ouvrés. Cette situation peut résulter d’un défaut d’identification ou d’une négligence dans la mise à jour des coordonnées du propriétaire. Dans ces cas, l’animal devient légalement la propriété du gestionnaire de la fourrière. Cela peut aussi concerner des animaux errants provenant de portées d’animaux eux-mêmes errants. Dans ce cas, un abandon est compté alors que factuellement… l’animal n’appartient à personne.
  3. L’abandon propre : Certains propriétaires amènent directement leur animal dans un refuge, considérant cela comme une alternative responsable. Toutefois, les associations de protection animale estiment qu’il s’agit aussi d’un abandon, car il traduit un désengagement du propriétaire vis-à-vis de son animal. L’abandon propre peut aussi concerner la cession d’un animal à un particulier : de la même manière qu’en refuge, le propriétaire se désengage de ses responsabilités envers son animal.

Un phénomène massif et très difficile à quantifier

Au total, sur l’année 2023, environ 44 844 animaux abandonnés ou maltraités ont été recueillis au sein des refuges SPA. Il s’agit de chiffres officiels provenant des refuges SPA uniquement. Parmi ces 44 844 animaux abandonnés ou maltraités, on retrouve 28 652 chats, 13 124 chiens et 3 068 NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie), équidés et animaux de ferme. Plus de 40 000 abandons par an, cela paraît énorme. Pourtant, on ne parle ici que de chiffres provenant des refuges SPA.

En 2021, le CNR BEA2 (Centre National de Référence pour le Bien-Être Animal) a quant à lui a recensé 206 907 abandons de chiens et de chats (147 547 chats et 59 360 chiens), en se basant sur les données du fichier d’identification national (I-CAD). C’est un nombre plutôt stable sur ces dernières années. Ce chiffre reste une estimation, car :

  • de nombreux abandons échappent aux statistiques, notamment ceux concernant les animaux non identifiés ou cédés entre particuliers.
  • au contraire, les chats non identifiés récupérés par les fourrières et associations sont comptabilisés : or, on sait que la population des chats errant est très importante. Cela s’explique en partie par la reproduction plus « incontrôlée » des chats errants ou non stérilisés. Il y aurait plus de 11 millions de chats errants en France ! Ces chats errants récupérés peuvent largement provenir de portées de chats eux même errants. Dans ce cas, ces chats ne résultent pas d’un abandon « direct » et viennent très largement gonfler ce nombre de 200 000 abandons.

En effet, toujours selon l’étude2 du CNR BEA, environ 84% des abandons enregistrés concernent des animaux non identifiés récupérés. Cela inclut donc les chats errants qui ne sont pas directement abandonnés par des propriétaires (les chats errants pouvant provenir d’autres chats errants).

Essayons de nous recentrer sur le cœur de notre étude : les abandons d’animaux identifiés. Toujours selon, l’étude de CNR BEA2 :

  • environ 5,8% des abandons sont des animaux identifiés arrivés en fourrières et non récupérés, soit environ 12 000 en 2021
  • environ 8,4% d’animaux identifiés ramenés directement à un refuge par le propriétaire, soit environ 17 380 en 2021.
  • à cela il convient d’ajouter des cessions entre particuliers (non quantifiable),

Essayons de comprendre pourquoi ces trois catégories d’abandons représentent à elles seules au moins 30 000 animaux chaque année.

Pourquoi un pic d’abandon l’été ?

La saison estivale est souvent pointée du doigt comme un pic d’abandons. Les refuges constatent en effet un afflux chaque été : par exemple, la SPA3 (Société Protectrice des Animaux) a accueilli 16 894 animaux entre mai et août 2021. Toutefois, les données nationales indiquent que si les abandons de chats culminent en été (corrélés aux naissances de chatons du printemps), les abandons de chiens, eux, restent relativement constants toute l’année​. Autrement dit, le “pic d’été” pourrait en partie être dû à l’arrivée massive de chatons non désirés en juin-juillet, tandis que l’abandon de chiens est un phénomène régulier tout au long de l’année​.

Les principales causes des abandons

Pourquoi certains propriétaires abandonnent leur chien ou leur chat ? Nous avons recensé les principales raisons évoquées, bien que cette liste ne soit pas exhaustive. À ce jour, il semble qu’aucune étude ne quantifie précisément l'importance de chaque cause dans le total des abandons.

  • Les abandons involontaires: une part non négligeable des abandons sont involontaires, liés souvent à des événements de la vie, tels que le décès d’un propriétaire d’animal sans héritier, l’hospitalisation très longue durée, une maladie, un handicap’ qui empêche de s’occuper correctement du chien, une entrée dans un EHPAD… Dans ces cas, l’abandon de l’animal est difficilement prévisible et évitable.
  • Les difficultés financières: les problèmes d'argent poussent certains propriétaires à abandonner leur animal, faute de pouvoir assumer les dépenses liées à son entretien. D'après le baromètre de la pauvreté Ipsos/Secours Populaire4 de septembre 2024, seuls 48 % des Français parviennent à épargner, tandis que 16 % vivent à découvert. Pourtant, 61 % des foyers possèdent un animal de compagnie (baromètre FACCO-ODOXA5 2024), ce qui signifie qu’une partie d'entre eux rencontre des difficultés financières croissantes. Selon ce sondage de l’IFOP6 de 2022, en deux ans, le budget moyen consacré aux animaux a augmenté de 125 €. Pour y faire face, 30 % des propriétaires réduisent leurs propres dépenses et 20 % achètent des produits de moindre qualité pour leurs animaux. Malgré ces sacrifices, 7 % des propriétaires envisagent de s’en séparer, faute de moyens. Aussi, l’inflation a été particulièrement élevée ces dernières années, ce qui tendrait à aggraver le problème : 1,6% en 2021, 5,2% en 2022, 4,9% en 2023 et 2% en 2024, selon l’INSEE7.
  • Les portées non voulues (défaut de stérilisation): l'absence de stérilisation est l'une des principales causes d'abandon des chats. Une chatte peut avoir plusieurs portées par an, avec environ 4 à 6 chatons par portée, ce qui entraîne une reproduction rapide et incontrôlée. Chaque printemps-été, les refuges font face à l’arrivée de chatons non désirés. Si l’idée qu’un couple de chats puisse engendrer 20 000 descendants en quatre ans semble exagérée dans des conditions réelles, elle illustre tout de même l’importance de la stérilisation. Actuellement, environ 8 chats sur 10 seraient stérilisés en France (baromètre FACCO-ODOXA5 2024). Chez les chiens, la reproduction est davantage contrôlée, et environ 50 % des chiens sont stérilisés. Sans stérilisation, il faut trouver des familles pour chaque naissance, ce qui est loin d’être simple. Malheureusement, certains propriétaires abandonnent les chatons ou les laissent livrés à eux-mêmes, contribuant à la saturation des refuges et aux euthanasies. Bien que la stérilisation ne soit pas obligatoire en France, les enquêtes montrent que les Français y sont de plus en plus favorables, conscients qu’elle est essentielle pour limiter les abandons, les euthanasies et la surpopulation féline.
  • La séparation du couple: lorsqu’un couple se sépare, la question de la garde de l’animal peut devenir un sujet conflictuel. Bien qu’il soit reconnu depuis 20158 comme un être vivant doué de sensibilité, la loi le considère toujours comme un bien meuble. Dans le cadre d’un divorce, le juge peut attribuer provisoirement la garde de l’animal à l’un des époux, puis statuer définitivement selon le régime matrimonial et les preuves de propriété. Pour les couples non mariés (concubinage, PACS), l’animal appartient à celui qui l’a adopté ou acheté avant ou pendant la relation. Si l’achat ou l’adoption a été fait en commun, l’animal est considéré comme un bien indivis, nécessitant un accord amiable, ou à défaut, une décision de justice. En pratique, ces démarches peuvent être complexes. Faute d’accord ou face à des difficultés financières et un changement de logement, certains propriétaires choisissent malheureusement d’abandonner leur animal après une séparation.
  • Le manque de temps: prendre soin d’un animal demande un investissement quotidien : il faut le nourrir, le promener, nettoyer son espace de vie, l’emmener chez le vétérinaire, le socialiser et aussi l’éduquer. Ces responsabilités ont forcément un impact sur le mode de vie du propriétaire, qui doit s’adapter à ce nouveau membre de la famille. Malheureusement, une adoption non réfléchie, impulsive, ne permet sans doute pas de bien anticiper le facteur temps. Aussi, il peut arriver que des animaux soient acquis sans que leurs besoins spécifiques aient été étudiés : par exemple, le Malinois, chien très énergique et « à la mode » ces dernières années, est très actif et a besoin de se dépenser énormément au quotidien. De nombreux propriétaires pourraient se retrouver débordés et, faute de temps, prendre la décision d’abandonner leur animal dans un refuge.
  • Ennui et désintérêt envers l’animal: l’ennui et le désintérêt envers l’animal sont une cause d’abandon, peut-être sous-estimée. Dans l’étude menée par Ipsos pour Royal Canin9 en 2023 , 26% des propriétaires et potentiels futurs propriétaires estiment que le coup de cœur pour l’animal constitue une des raisons d’adoption. Bien sûr, avoir un coup de cœur envers un animal peut être une très belle chose. En revanche, elle devient problématique lorsqu’elle constitue l’élément déclencheur de la volonté d’adopter. L’adoption après un coup de cœur pourrait augmenter le risque d’un désintérêt envers l’animal lorsque l’effet « nouveauté » s’estompe, et qu’ils réalisent qu’ils n’avaient pas pleinement mesuré l’engagement nécessaire concernant l’attention et les soins à donner. L’ennui peut aussi toucher les animaux eux-mêmes, notamment ceux qui manquent de stimulation et d’interactions, ce qui peut entraîner des comportements jugés gênants (destruction, malpropreté, aboiements…). Ces comportements peuvent renforcer le désintérêt du propriétaire et précipiter la décision d’abandon. Les adoptions impulsives, souvent influencées par des tendances ou des effets de mode (comme pour certaines races de chiens), peuvent sans aucun doute aggraver le phénomène.
  • Un déménagement: certains déménagements s’accompagnent d’un changement radical de cadre de vie. Cela peut engendrer des contraintes qui compliquent la cohabitation avec son chien, voire un chat. Souvent, c’est le passage d’une maison (avec jardin par exemple) ou d’un grand appartement à un logement plus modeste, en ville, qui rend difficile la cohabitation avec un chien. Cela peut s’appliquer pour un chat habitué à la vie en extérieur, qui ne peut plus sortir. Là encore, le manque d’anticipation est souvent à mettre en cause. Lorsqu’un chien ou un chat est adopté, il devient un membre de la famille, et ses besoins doivent être pris en compte si un déménagement est prévu. Il est aussi important de rappeler qu’avec du temps, de la volonté, des aménagements spécifiques, un animal (chien ou chat) peut s’adapter à de nouveaux environnements.
  • Départ en vacances et période estivale : l’été est une période où les refuges constatent une hausse des abandons, mais les raisons sont plus variées qu’on ne le pense. Les données montrent que les abandons de chiens restent constants toute l’année, tandis que ceux des chats augmentent en été : contrairement à l’image du chien attaché à un arbre sur la route des vacances, beaucoup d’abandons estivaux concernent des chatons non désirés, nés au printemps et sevrés en juin-juillet. Aussi, si la plupart des propriétaires trouvent des solutions de garde de chien ou garde de chat (quelqu’un de leur famille, des amis, une pension canine, ou bien un pet sitter via une plateforme comme Animaute), certains abandonnent probablement leur animal faute d’organisation ou de budget.
  • Un problème de comportement de l’animal: certaines sources indiquent qu’il s’agit d’une des principales causes d’abandon. Lorsqu'un animal manifeste des comportements indésirables tels que de l'agressivité, la destruction de biens ou de la malpropreté, les propriétaires peuvent se sentir dépassés et incapables de gérer la situation. Souvent, ces comportements résultent d'un manque de socialisation, d'une éducation inadéquate ou de conditions de vie inadaptées. Malheureusement, plutôt que de se remettre en question et de chercher véritablement des solutions, telles que la consultation de professionnels du comportement animal ou l'adaptation de l'environnement, certains propriétaires optent pour l'abandon. Cette décision pourrait être largement évitée avec un accompagnement approprié et une meilleure compréhension des besoins spécifiques de l'animal.
  • Une allergie envers l’animal: les allergies aux chiens et aux chats sont souvent évoquées comme raison d’abandon. Elles sont causées par des protéines présentes dans la salive, la peau ou les poils des animaux et peuvent provoquer des symptômes gênants : éternuements, démangeaisons, conjonctivite... S’il n’existe pas de traitement curatif, plusieurs solutions permettent d’atténuer les symptômes et d’éviter une séparation précipitée : désensibilisation, purificateurs d’air, nettoyage régulier, zones interdites à l’animal, toilettage fréquent, ou encore antihistaminiques pour soulager les réactions allergiques. Avant de prendre la décision d’abandonner son animal, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour confirmer l’allergie et tester ces solutions. Attention, malgré tous les efforts et la meilleure volonté, il n’est pas exclu que dans certains cas la cohabitation soit totalement impossible.
  • D’autres raisons d’abandon: il est difficile d’établir une liste exhaustive des causes d’abandon. Outre les motifs cités précédemment, d’autres facteurs peuvent être en cause :
    • âge et santé de l’animal : il existe aujourd’hui de plus en plus de solutions d’assurances pour réduire les frais vétérinaires : Santévet, Dalma ou encore Kozoo,
    • manque d’expérience du propriétaire,
    • expulsion d’un logement,
    • incarcération du propriétaire,
    • naissance d’un enfant,
    • ou encore sous-estimation de la taille du chien une fois adulte…

Chaque situation est unique, mais beaucoup d’abandons pourraient probablement être évités avec une meilleure anticipation et plus d'informations avant l’adoption.

Beaucoup de ces causes d’abandons semblent souligner un manque d’anticipation

Si l’on reprend la liste des raisons évoquées précédemment pour « justifier » l’abandons d’animaux, on se rend vite compte que la majorité d’entre elles (les abandons involontaires étant à part) traduisent surtout un vrai manque d’anticipation, de recul, de réflexion avant l’adoption.

Portées non voulues, difficultés financières (sauf cas exceptionnels), manque de temps, ennui ou désintérêt, déménagement, séparation, problèmes de comportements… toutes ces questions peuvent être anticipées et mieux préparées avant l’adoption.

Deux pistes sont possibles :

  • Il y a un vrai manque de sensibilisation envers les futurs propriétaires d’animaux ;
  • Il y a un vrai manque de responsabilisation personnelle lorsqu’il s’agit de prendre la décision d’adopter un animal pour de nombreuses années.

Les deux pistes sont bien sûr liées : une meilleure sensibilisation conduirait sans aucun doute à une meilleure anticipation, une plus grande responsabilisation des futurs propriétaires.

Sensibilisation avant adoption : qu’en est-il aujourd’hui ?

Cadre légal et obligations des propriétaires

  • L’identification obligatoire depuis 1999: l’identification par puce électronique ou tatouage est déjà obligatoire depuis 1999, par l’article 276-2 du code rural10. La loi rappelle cette obligation et prévoit une amende en cas de défaut d’identification (750 €)​. L’identification est en effet le seul lien légal entre un animal et son propriétaire​, indispensable pour retrouver les maîtres d’un animal perdu ou pour engager leur responsabilité en cas d’abandon​. Une meilleure identification contribue à réduire les abandons en permettant plus de retours au foyer et en dissuadant l’impunité.
  • Interdiction de la vente d’animaux en animalerie : la loi n° 2021-153911 du 30 novembre 2021 a interdit la vente de chiens et chats en animalerie à compter du 1er janvier 2024​. Cette mesure vise à freiner les achats d’animaux sur un coup de cœur en vitrine. De plus, toute publicité ou promotion commerciale incitant à l’acquisition d’un animal (du type “satisfait ou remboursé”) est désormais interdite​​. La vente aux mineurs sans consentement parental est également bannie​. L’ensemble de ces dispositions réduit la “marchandisation” des animaux de compagnie et rappelle qu’un animal n’est pas un objet de consommation courante​. La loi permet cependant toujours, aujourd’hui, la vente de chiens ou chats dans les foires, salons ou autres manifestations « spécifiquement consacrés aux animaux ». Une proposition de loi12 avait d’ailleurs été déposée le 11 avril 2024 pour interdire la vente de chiens et de chats dans les foires et salons, même ceux « spécifiquement consacrés aux animaux ».
  • Des sanctions alourdies: comme évoqué au début de l’étude, selon l’article 521-1 du Code pénal1, l’abandon constitue un délit désormais puni de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende (contre 2 ans et 30 000 € auparavant)​. Les peines pour maltraitance en général ont été renforcées par la loi de 2021, avec des circonstances aggravantes spécifiques pour l’abandon (par ex. abandon commis en présence d’un mineur, ou abandon d’un animal dans des conditions dangereuses pour lui)​.
  • Le certificat d'engagement et de connaissance (CEC): depuis le 1ᵉʳ octobre 2022, toute personne souhaitant adopter un animal de compagnie doit signer un certificat d’engagement et de connaissance (cf Loi n° 2021-1539 du 30 novembre 202113. Ce document vise à sensibiliser les futurs propriétaires sur les responsabilités liées à la détention d’un animal. Il précise :
    • les besoins fondamentaux de l’animal ainsi que les obligations au sujet l’identification de l’animal ;
    • les contraintes financières et logistiques qu’implique son adoption : alimentation, soins, espace de vie, sorties quotidiennes, garde en cas d’absence.

Pour garantir une adoption réfléchie, le cédant (particulier, éleveur, refuge) doit s’assurer que l’adoptant a signé ce certificat au moins sept jours avant l’acquisition de l’animal. Si le cédant ne s’assure pas que l’acquéreur a bien signé le certificat d’engagement et de connaissance relatif à l’espèce animale qu’il acquiert, il peut être puni d’une amende prévue pour les contraventions de 3e classe (450 €). Une des limites à ce dispositif est que le certificat n’a pas de date de validité. Aussi, selon cet article14, sur les foires et salons, certains professionnels n’hésiteraient également pas à antidater ce CEC pour éviter aux acheteurs la règle des 7 jours de réflexion.

Campagnes de sensibilisation et d’information du public

  • Campagnes nationales #StopAbandon : le ministère de l’Agriculture a lancé en 2021 la campagne de communication #StopAbandon (affichage, réseaux…) pour rappeler que l’abandon n’est pas une fatalité, en particulier à l’approche des vacances d’été​. Elle est reprise régulièrement, toujours avec le hashtag #StopAbandon.
  • Plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie : en 2024, le gouvernement a lancé un Plan national15 pour le bien-être des animaux de compagnie incluant la lutte contre l’abandon comme priorité​. Ce plan prévoit d’améliorer la compréhension du phénomène (via l’Observatoire OCAD), de mieux former et informer les propriétaires, et de renforcer la réglementation ainsi que les financements des refuges​.
  • Journée mondiale contre l’abandon : instaurée le dernier week-end de juin, juste avant les “grands départs” en vacances, elle vise à médiatiser le sujet.
  • Sensibilisation à la stérilisation : pour s’attaquer à une cause majeure d’abandon de chats (les portées non désirées), les vétérinaires et mairies doivent faire apparaître une signalisation qui présente l’intérêt de la stérilisation des animaux domestiques. De nombreuses communes, avec le soutien financier de l’État ou de fondations, organisent aussi des campagnes de stérilisation des chats errants pour limiter leur prolifération.

Conditions et protocoles inhérents aux refuges et acteurs

Les structures telles que les refuges ou les élevages peuvent mettre en place leurs propres procédures afin de préparer et sensibiliser les futurs propriétaires. Par exemple :

  • Contrat d’adoption engageant : Toute adoption en refuge s’accompagne d’un contrat stipulant les obligations de l’adoptant (prise en charge vétérinaire, bonnes conditions de vie, interdiction de céder l’animal sans en informer le refuge, etc.). La plupart des refuges demandent une participation financière aux frais vétérinaires engagés pour l’animal. Ce forfait couvre en général la stérilisation, l’identification et la vaccination de l’animal avant adoption​
  • Des justificatifs de domicile et de revenus peuvent être demandés, afin de s’assurer que le futur propriétaire pourra subvenir aux besoins de l’animal ;
  • Suivi post-adoption : un suivi téléphonique ou des visites sont parfois mis en place pour vérifier que l’animal s’adapte bien ;
  • Autres procédures pouvant être mises en place : guides sur l’alimentation et les besoins de la race, séances d’éducation / prévention / sensibilisation gratuites ou payantes, obligation de rester une journée sur place pour faire connaissance avec le chien, faire une promenade seul avec le chien… sont autant de moyens parfois mis en place pour limiter au maximum les retours.

Malheureusement, toutes ces conditions et procédures ne sont généralement pas mis en place lors d’une cession entre particulier (sauf le certificat d’engagement qui est obligatoire), ce qui favorise sans aucun doute les adoptions coup de cœur et les risques d’abandon.

Objectif de l’enquête

Notre enquête visait à mieux comprendre le parcours d’adoption des propriétaires de chiens et de chats, en analysant :

  • Le profil des adoptants,
  • Leur niveau d'expérience, de préparation avant l'adoption,
  • Le niveau d’informations reçu par le cédant,
  • Leur perception de la réalité quotidienne après l'arrivée de l'animal.

L’idée est de pouvoir identifier des facteurs et parcours les plus à risque de difficultés afin de prévenir les abandons.

Méthode utilisée 

1479 réponses obtenues via un questionnaire diffusé aux utilisateurs de la plateforme Animaute.

Synthèse de l'enquête en infographie

infographie parcours adoption animaux france risque abandon

Résultats de l’enquête : synthèse

Partie 1. Profil des répondants

  • Environ 80 % de femmes, 19% d'hommes et moins de 1% ne souhaitant pas préciser
  • Âge : réparti uniformément de 18 à 65 ans et plus.
  • Statut professionnel : très divers, dont actifs salariés (29 %) et retraités (23 %).

L’enquête se concentre uniquement sur le dernier animal adopté par le répondant :

  • Chien : 53,6 % des répondants
  • Chat : 46,4 % des répondants

Deux profils d’adoptants :

  • 79 % sont des « adoptant expérimentés » : avaient déjà adopté au moins un autre animal auparavant
  • 21 % sont des « primo-adoptants » : le « dernier animal adopté » est le tout premier

Lieu d’adoption : 3 principaux canaux (85 % des adoptions) :

  • Via un particulier (amis, famille, annonces…) : 36,85 %
  • Via un refuge / une association : 27,72 %
  • Via un élevage professionnel : 22,11 %

Partie 2. Expertise et réflexion avant l’adoption : des décisions rapides, parfois sans réelle expertise

2.1 Niveau d’expertise (d’expérience) perçue avec l’espèce avant de l’adopter

  • Note moyenne d’expertise (sur 10) : 7,27
    → Primo-adoptants : 5,72
    → Adoptants expérimentés : 7,67

2.2 Délai de réflexion* avant l’adoption

  • 25 % des répondants ont pris leur décision en moins d'une semaine
  • 44 % en moins d’un mois
  • 63 % en moins de 3 mois
  • 40 % des personnes avec un score d’expertise ressentie avant adoption faible (1 à 5/10) ont eu un délai de réflexion de moins de 1 mois

* Délai de réflexion : correspond au temps entre le souhait d’adopter un animal et la décision concrète de passer à l’action. Le délai peut être subjectif, surtout si l’adoption est ancienne. Il ne prend pas en compte le temps d’attente éventuel avant l’arrivée effective de l’animal au sein du foyer.

Environ 1 adoptant sur 4 se décide en moins d'une semaine. Un tiers des primo-adoptants (32 %) ont déclaré avoir eu un délai de réflexion de moins d’un mois (50 % chez les adoptants expérimentés). Adopter un animal est souvent décidé très rapidement, même sans grande expérience (expertise) avec l’espèce.

Partie 3. Niveau de préparation et informations reçues avant adoption

3.1 Avant l’adoption : une préparation encore trop incomplète

Auto-évaluation sur le niveau de renseignement de l’adoptant sur 6 thématiques liées à la vie de l’animal, avant son adoption : alimentation, soins vétérinaires, temps / charge au quotidien, budget annuel, comportements possibles de l’animal, organisation pendant les absences

Primo-adoptants : les moins bien préparés

  • Sur chacune des 6 thématiques, seuls 48 % à 56 % des primo-adoptants se disent « bien » ou « très bien » renseignés (vs 69 % à 78 % chez les adoptants expérimentés)
  • Sur chacune des 6 thématiques, 17 % à 28 % des primo-adoptants se déclarent peu ou très peu renseignés (vs 7 % à 12 % chez les adoptants expérimentés)

Les 3 thématiques les moins maîtrisées par les primo-adoptants avant adoption

  • Budget annuel : 28,1 % peu ou pas renseignés
  • Alimentation : 23,5 % peu ou pas renseignés
  • Organisation pendant les absences : 22,2 % peu ou pas renseignés
Sur plusieurs thématiques liées à la vie d’un animal, près d’un primo-adoptant sur quatre étaient peu renseignés : notamment le budget, l’alimentation ou la gestion des absences. Sur chacune des 6 thématiques, seuls 48 à 56 % d’entre eux se disent bien renseignés, contre 69 à 78 % des adoptants expérimentés.

3.2 Anticiper les imprévus de la vie ? Un vrai défi

6 événements de la vie (plutôt rares mais susceptibles de se produire au moins une fois au cours d'une vie) proposés au répondant : Séparation ou divorce ; Difficultés financières / perte d’emploi ; Problèmes de comportement de l’animal ; Accident / hospitalisation / longue maladie / handicap ; Déménagement ; Vieillesse de l’animal.

Le répondant devait cocher les situations pour lesquelles il avait anticiper, avant l’adoption, la façon dont il s’organiserait pour son animal elles devaient un jour se produire.

27 % des répondants n’avaient envisagé, pour aucune des situations proposées, la façon dont ils s’organiseraient pour leur animal si elle venait à se produire (33 % chez les primo-adoptants)

Top 3 des situations les moins anticipées :

  • Séparation ou divorce : 78 %*
  • Difficultés financières : 67 %*
  • Problèmes de comportement de l’animal : 63 %*

Suivi par : Accident / hospitalisation / longue maladie / handicap (61 %*), Déménagement (57 %*), Vieillesse de l’animal (54 %*)

* Pourcentage des répondants n’ayant pas réfléchi, avant adoption, à la manière dont ils s’organiseraient pour leur animal si cela devait arriver

Plus d’un quart des adoptants (et 33 % chez les primo-adoptants) n’ont pas envisagé comment ils s’organiseraient pour leur animal dans le cas où l’une de ces 6 situations de la vie arriverait. Séparation, difficultés financières ou problèmes de comportement figurent parmi les situations les moins anticipées, en particulier chez les primo-adoptants

3.3. Canal d’adoption : niveau d’information sur les responsabilités et engagements liés à l’adoption

Refuges & élevages : un bon niveau d’information

  • % de répondants ayant reçu des infos complètes et détaillées :
    • 74 % en refuge
    • 61 % via des éleveurs pros
  • % de répondants n’ayant pas l’impression d’avoir été particulièrement informés :
    • 7 % en refuge
    • 16 % via des éleveurs pros
  • Suivi post-adoption absent dans :
    • 35 % des cas en refuge
    • 40 % des cas via des éleveurs pros
  • Respect du CEC : 89 % en refuge, 82 % en élevage

Entre particuliers : un gros déficit

  • % de répondants ayant reçu des infos complètes et détaillées : 22 %
  • % de répondants n’ayant pas l’impression d’avoir été particulièrement informés : 52 %
  • Suivi post-adoption absent dans 49 % des cas
  • Respect du CEC : 33 %
L’adoption entre particuliers semble être le maillon faible de l’information : seuls 22 % des adoptants y reçoivent des explications complètes sur leurs responsabilités, contre 74 % en refuge. Le suivi post-adoption et le respect du certificat d’engagement y sont aussi bien moins fréquents.

Partie 4. La réalité après adoption de l’animal

4.1. Auto-évaluation de la facilité de gestion de l’animal au quotidien : la majorité s’en sort très bien

  • 79 % jugent la gestion de leur animal très facile (notes 8 à 10/10)
  • Seuls 6 % déclarent des difficultés importantes (notes 1 à 5/10)

Les profils qui rencontrent le plus de difficultés au quotidien (dont la proportion de notes de 1-5/10 est supérieure à la proportion globale de 6 %) :

  • Primo adoptants de chiens via un particulier : 18,2 %*
  • Primo adoptants de chiens via un élevage professionnel : 9,4 %*
  • Primo adoptants de chats via un particulier : 7,5 %*
  • Adoptants expérimentés de chiens via un particulier : 7,0 %*

* Pourcentage se donnant une note de 1 à 5/10 concernant la facilité de gestion de leur animal au quotidien

79 % des adoptants trouvent la gestion quotidienne de leur animal très facile, mais certains profils peinent davantage — notamment les primo-adoptants de chiens via un particulier, dont 18 % semblent connaître des difficultés notables (et 9,4 % chez les primo adoptants de chiens via un élevage professionnel).

4.2 Anticipation des besoins : l’expérience fait vraiment la différence

Auto-évaluation sur le niveau réel d’anticipation de l’adoptant sur les 6 thématiques liées à la vie de l’animal, avec le recul : alimentation, soins vétérinaires, temps / charge au quotidien, budget annuel, comportements possibles de l’animal, organisation pendant les absences

Sur chacune des 6 thématiques :

  • 66 % à 79 % des primo adoptants estiment avoir « bien » ou « parfaitement » anticipé les besoins de leur animal (vs 80 % à 89 % chez les adoptants expérimentés)

Top 3 des thématiques les moins anticipées par les primo adoptants :

  1. Organisation en cas d’absence : 14,4 % ont « plutôt » ou « fortement » sous-anticipé (vs 7,5 % chez les adoptants expérimentés)
  2. Comportements possibles de l’animal : 11,4 % ont « plutôt » ou « fortement » sous-anticipé (vs 6,6 % chez les adoptants expérimentés)
  3. Budget annuel : 9,8 % ont « plutôt » ou « fortement » sous-anticipé (vs 5,6 % chez les adoptants expérimentés)
Avec le recul, les primo-adoptants reconnaissent avoir moins bien anticipé les besoins de leur animal que les adoptants expérimentés, notamment en cas d’absence, sur le comportement possible de l’animal ou le budget. Selon les thématiques, jusqu’à 14,4% admettent une vraie sous-estimation de certaines contraintes (contre 9,5 % chez les adoptants expérimentés). Les personnes ayant déjà adopté par le passé ont systématiquement mieux anticipé tous les besoins de l’espèce adoptée.

4.3 Perception du coût annuel de l’animal : des attentes parfois dépassées

  • 59,6 % des répondants trouvent le coût annuel de l’animal conforme à leurs attentes
  • Mais 28,5 % jugent que leur animal leur coûte plus cher que prévu : 31,7 % chez les primo-adoptants vs 27,7 % chez les expérimentés
60 % des répondants estiment le budget conforme à leurs attentes. Cependant, 28,5 % le jugent plus élevé, en particulier chez les primo-adoptants, qui sont près d’un tiers à estimer que leur animal est plus coûteux que prévu. 

Partie 5. Satisfaction générale et perception du parcours d’adoption

Un taux de satisfaction très élevé :

  • 78,7 % referaient le même choix d’adoption, sans hésiter
  • 15,4 % referaient le même choix, mais avec plus d’anticipation

Une minorité plus incertaine : 3,1 % ne savent pas s’ils referaient ce choix

2,8 % regrettent leur adoption (auraient repoussé ou abandonné le projet).

La majorité des adoptants, qu'ils soient primo-adoptants ou expérimentés, vivent une expérience positive avec leur animal, malgré des marges d'amélioration sur la préparation.

Partie 6. Besoins d'amélioration exprimés

Pour les répondants, les futurs adoptants sont-ils bien informés et sensibilisés sur ce qu’implique d’adopter un animal ?

  • 43,5 % estiment que non (addition des réponses "Pas vraiment" et "Pas du tout")
  • 27,5 % estiment que oui (addition des réponses "Tout à fait" et "Plutôt oui")

Plusieurs idées d’actions visant à mieux préparer / sensibiliser les futurs adoptants étaient proposées aux répondants. Les actions les plus souvent choisies par les répondants étaient :

  • Mieux encadrer les adoptions entre particuliers (60,2 %),
  • Remettre un guide très détaillé aux futurs adoptants (48,9 %),
  • Organiser un entretien obligatoire avec un professionnel avant adoption (43,4 %),
  • Proposer une formation obligatoire (39,1 %).

Les primo-adoptants auprès d’un particulier pourraient être particulièrement ciblés.

Partie 7. Trois facteurs de risque identifiés ?

La grande majorité des adoptants ne regrettent pas leur choix, mais notre enquête révèle certains facteurs qui pourraient potentiellement être associés à une expérience plus difficile : être primo-adoptant, adopter via un particulier, et adopter un chien plutôt qu’un chat.

7.1. Être primo-adoptant

Etre primo-adoptant semble être un facteur de risque associé à des difficultés accrues.

Pourquoi ?

  • Expertise perçue avant adoption : les primo-adoptants s’auto-évaluent à 5,72/10 en moyenne, contre 7,67/10 pour les adoptants expérimentés.
  • Préparation avant adoption : sur chacune des 6 thématiques, seulement 48 % à 56 % des primo-adoptants se sentent bien ou très bien renseignés (contre 69 % à 78 % chez les expérimentés).
  • Anticipation réelle après adoption : sur chacune des 6 thématiques, entre 66 % et 79 % des primo-adoptants estiment avoir bien anticipé (vs 80,1 % à 88,7 % chez les expérimentés).
  • Gestion quotidienne : la proportion de notes 1 à 5 sur 10 concernant la facilité à gérer son animal au quotidien est plus élevée chez les primo-adoptants (9,5 % contre 5 % chez les adoptants expérimentés), surtout s’ils ont adopté via un particulier (18,2 % pour les primo-adoptants de chiens via un particulier)
  • Coût réel : les primo-adoptants semblent un peu plus souvent surpris par le coût réel de leur animal (31,7 % contre 27,7 % chez les expérimentés).

7.2. Adopter via un particulier

Les adoptions entre particuliers semblent être associées à un déficit d’information et de suivi.

Pourquoi ?

  • Information reçue au moment de l’adoption : seulement 27 % des adoptants de chien et 18 % des adoptants de chat ayant adopté via un particulier ont reçu des informations complètes et détaillées. À l’inverse, 60 % des adoptants de chats et 40 % des adoptants de chiens n'ont reçu aucune information sur les responsabilités liées à l’adoption.
  • Respect du CEC : seuls 33 % des adoptants via un particulier étaient en conformité, contre 82-89 % pour les 2 principaux autres canaux.
  • Un suivi post-adoption défaillant : 49 % des adoptions entre particuliers n’ont fait l’objet d’aucun suivi.
  • Une gestion au quotidien qui semble plus difficile : 18,2 % des primo-adoptants de chiens (et 7,5 % pour un chat) via un particulier ont donné une note de 1 à 5 sur la facilité de gestion quotidienne (contre 6 % au global).

7.3. Adopter un chien plutôt qu’un chat

Même si la différence est moins marquée, l’adoption d’un chien pourrait être associée à des difficultés un peu plus fréquentes, notamment chez les primo-adoptants.

Pourquoi ?

  • Réflexion préalable : les primo-adoptants de chats ont souvent un délai de réflexion plus court (39 % < 1 mois) que ceux de chiens (28 %), mais ce sont les primo-adoptants de chiens qui semblent rencontrer plus de difficultés post-adoption.
  • Gestion quotidienne : les taux les plus élevés de difficultés au quotidien concernent les primo-adoptants de chiens via particulier (18,2 % se sont donné une note de 1-5/10) et via un élevage professionnel (9,4 % se sont donné une note de 1-5/10).
  • Anticipation des besoins de l’animal : les taux de mauvaise anticipation sont systématiquement un peu plus élevés chez les adoptants de chien, pour toutes les thématiques : alimentation, soins vétérinaires, temps / charge au quotidien, budget annuel, comportements de l'animal et organisation pour les absences.

Annexes - Résultats de l’étude : analyse complète du questionnaire

Note : régulièrement au long de l’étude, nous distinguons les « primo-adoptants », dont l’animal adopté est le tout premier, des « adoptants expérimentés », qui ont déjà adopté au moins un animal auparavant. Attention : dans ce cadre, le terme « expérimenté » renvoie uniquement à une adoption antérieure, sans présumer du niveau de connaissance ou de compétence vis-à-vis de l’espèce adoptée.

PARTIE 1 : PROFILS DES REPONDANTS

Nous commençons par quelques questions générales pour connaitre le profil des répondants.

Question : Genre des répondants

Sur les 1479 répondants au questionnaire :

  • 1190 sont des femmes : 80 %
  • 278 sont des hommes : 19 %
  • 11 n’ont pas souhaité préciser : < 1 %

Question : Âge des répondants

Il y a une répartition assez équitable de l’âge des répondants :

  • 170 répondants (11%) ont entre 18-24 ans
  • 276 répondants (19%) ont entre 25-34 ans
  • 202 répondants (14%) ont entre 35-44 ans
  • 268 répondants (18%) ont entre 45-54 ans
  • 307 répondants (21%) ont entre 55-64 ans
  • 256 répondants (17%) ont 65 ans ou plus

Question : Quel est votre statut professionnel ?

L’échantillon est largement composé d’actifs salariés et de retraités (1 sur 4) :

Statut Effectif %
Ouvrier(e) 27 2%
Employé(e) 426 29%
Technicien(ne) / Agent de maîtrise 79 5%
Cadre / Ingénieur(e) 252 17%
Travailleur indépendant 102 7%
Chef d’entreprise 41 3%
Étudiant(e) 107 7%
Sans emploi 108 7%
Retraité(e) 337 23%
Total 1479 100%

Proportion de primo-adoptants et d'adoptants expérimentés.

Tous les répondants ont au moins un chat ou un chien. Certains ont un seul animal, d’autres plusieurs, dont parfois des NAC.

Le questionnaire porte uniquement sur le dernier animal adopté.

Nous avons demandé aux répondants « Combien d’animaux avez-vous actuellement ? » :

  • les répondants ayant aux moins deux animaux au moment de l’enquête sont classés comme adoptant expérimenté (puisqu’ayant au moins adopté un autre animal antérieurement) ;
  • les répondants propriétaires d’un seul animal étaient invités à répondre à une autre question : « Cet animal est-il le premier que vous avez adopté ? » :
    • ceux qui répondent « non » sont classés comme adoptant expérimenté
    • ceux qui répondent « oui » sont classés comme primo adoptant

La répartition est alors la suivante :

  • 306 répondants (21 %) sont primo adoptants
  • 1173 répondants (79 %) sont des adoptants expérimentés

Question : Quel animal avez-vous adopté le plus récemment ?

Comme indiqué à la question précédente, toutes les questions posées par la suite concernent l’animal adopté le plus récemment : cette question permet donc de connaître la répartition chien / chat des réponses à ce questionnaire.

Au total :

  • Chien : 792 réponses, soit 54 %
  • Chat : 687 réponses, soit 46 %

Question : Où avez-vous adopté votre animal ?

A cette question, nous avions sous-estimé le nombre de répondants ayant adoptés des animaux trouvés chez eux, errants (dans leur jardin par exemple). Lors de l’analyse des réponses, nous avons alors créé une nouvelle catégorie « Trouvé / errant » pour qu’elle soit clairement distinguée.

Selon notre enquête, trois canaux d’adoption sont clairement privilégiés et représentent à eux seuls plus de 85 % des adoptions :

  • Via un particulier (amis, famille, annonces…) : 545 répondants (36,85 %) sur 1479
  • Via un refuge ou une association : 410 répondants (27,72 %) sur 1479
  • Via un élevage professionnel : 327 répondants (22,11 %) sur 1479

PARTIE 2 : AVANT L'ADOPTION – RÉFLEXION ET ANTICIPATION

Cette partie a pour but de connaître le niveau d’expérience et de réflexion du répondant au sujet de l’adoption de son animal, avant qu’il n’adopte.

Question : Avant d’adopter votre animal, à quel point vous sentiez-vous expérimenté (expert) avec cette espèce ?

Cette question doit amener l’adoptant à s’auto-évaluer entre 1 et 10, rétrospectivement, sur son niveau d’expertise avec son animal adopté ; sachant que :

  • 1 = Aucune expérience avec l’espèce,
  • 10 = Expérience très avancée avec l’espèce

Note : ici, « expérience » doit être compris comme « compétence / connaissance / expertise », et non comme « a déjà adopté l’espèce dans le passé »

  • Moyenne : 7,27
  • Médiane : 8
  • Écart-type : 2,71

Avec une moyenne à 7,27 sur 10 et une médiane à 8, cela suggère que les répondants se sentaient, dans l’ensemble, suffisamment expérimentées (experts) avec l’espèce avant de l’adopter.

L’écart-type de 2,71 montre une dispersion modérée à forte autour de la moyenne, ce qui signifie qu’il existe à la fois :

  • des adoptants très novices (notes basses)
  • et des adoptants très expérimentés

Cela pourrait indiquer une certaine hétérogénéité dans le profil des adoptants.

Les primo adoptants se sentent clairement moins compétents / connaisseurs avec l’espèce

En croisant les notes avec l’expérience du répondant (primo adoptant / adoptant expérimenté), nous obtenons le graphique suivant.

  • Avec une moyenne de 5,72/10, les primo-adoptants déclarent avoir un niveau de confiance / de connaissance / d’expérience beaucoup plus modéré, ce qui est cohérent.
  • Les adoptants expérimentés affichent une confiance nettement plus élevée : la moyenne de 7,67/10 montre que ceux ayant déjà adopté auparavant se sentaient bien plus à l’aise avec l’espèce.

Les résultats confirment que l’expérience vécue influe fortement sur le sentiment de compétence (d’expérience) perçue au moment de l’adoption.

Les primo adoptants de chat se sentent moins expérimentés que les primo adoptants de chien

En croisant le score d’expérience perçue selon et l’expérience de l’adoptant et l’animal adopté, nous obtenons le graphique suivant.

Selon notre enquête, les primo adoptants de chats se sentent moins expérimentés avec l’espèce que les primo adoptant de chien, malgré l’image d’un animal peut-être un peu plus « facile » à s’occuper, puisque plus indépendant.

En revanche, les adoptants expérimentés se sentent particulière à l’aise avec les chats (moyenne de 8,34). Les scores chez les adoptants expérimentés de chiens sont plus modérés (7,09) : cela peut traduire une certaine prudence, une plus grande complexité à appréhender toutes les facettes de l’éducation et des besoins d’un chien.

Expérience perçue selon l’âge des répondants : pas de différence significative

En croisant le score d’expérience perçu selon l’âge du répondant, nous obtenons le graphique suivant :

Globalement, nous ne notons pas de différence radicale selon l’âge : on observe une légère hausse progressive de l’expérience/expertise avec l’âge.

Question : Quel a été le délai de réflexion avant d’adopter votre animal ?

Le délai de réflexion reste difficile à quantifier : il s'agit d'une notion subjective, souvent floue, en particulier lorsque l’adoption date de plusieurs années. Il correspond ici à la période qui s’étend entre le moment où l’on émet le souhait d’adopter un animal, jusqu’à la décision ferme et définitive d’adopter, celle qui déclenche une démarche concrète de recherche.

L’objectif était avant tout de tenter de « quantifier » le véritable délai de réflexion, en excluant la période entre le choix d'un animal et son arrivée effective au domicile. En effet, ce laps de temps peut parfois s’avérer long, notamment dans le cas d’adoptions auprès d’élevages professionnels.

Délai de réflexion Effectif Pourcentage
Moins de 1 semaine 369 24,95%
Entre 1 semaine et 1 mois 279 18,86%
Entre 1 et 3 mois 287 19,41%
Entre 3 et 6 mois 173 11,70%
Entre 6 mois et 1 an 150 10,14%
Plus de 1 an 221 14,94%
Total 1479 100%

Voici les résultats représentés graphiquement :

Pour un adoptant sur quatre, le délai de réflexion a été de moins d’une semaine

Un quart des répondants ont pris leur décision d’adopter leur animal en moins d’une semaine (24,95 %). Cela traduit :

  • une décision rapide, parfois impulsive
  • ou une opportunité soudaine (animal trouvé, don, urgence…)

Cela soulève la question du niveau de préparation de l’adoptant à ce qu’implique l’adoption d’un chien ou d’un chat.

Nous pouvons également voir que :

  • près de deux tiers des répondants (63,22 %) ont pris leur décision d’adopter leur animal en moins de 3 mois.
  • 25 % environ ont attendu plus de 6 mois.
  • Près de la moitié des adoptants (44%) a eu un délai de réflexion de moins de 1 mois.
Près d’un tiers des primo adoptants d’un animal ont pris leur décision en moins de 1 mois

Chez les adoptants expérimentés, il est compréhensible que la décision d’adopter puisse parfois être rapide, voire très rapide, en raison de leur familiarité et de leur expérience avec l’animal :

  • 50 % des adoptants expérimentés interrogés affirment avoir eu un temps de réflexion de moins de 1 mois.
  • cependant, chez les primo adoptants, ce sont 32 % qui ont déclaré avoir eu un délai de réflexion de moins d’un mois.

A l’inverse, les primo adoptants sont plus nombreux à avoir pris un temps de réflexion très long : 22 % ont attendu plus d’un an avant d’adopter, contre 13 % des adoptants expérimentés.

Les adoptants de chien prennent plus souvent leur temps
  • 61,5 % des adoptants de chien mettent plus d’un mois pour se décider (487 répondants sur 792)
  • La proportion est de 50,1 % chez les adoptants de chats (344 répondants sur 687)

L’écart est assez net : adopter un chien semble souvent perçu comme un engagement plus lourd, ce qui incite à réfléchir davantage en amont. À l’inverse, l’adoption d’un chat semble plus spontanée, avec une décision plus rapide.

Mécaniquement, les chats sont adoptés plus vite : près de la moitié des chats (343 répondants sur 687 = 49,9 %) adoptés ont fait l’objet d’un délai de réflexion de moins de 1 mois.

Comme évoqué précédemment, cela peut traduire :

  • un processus plus spontané (chat errant trouvé, donné…)
  • une perception d’adoption moins engageante (vie en appartement, autonomie du chat, etc…)

4 primo adoptants de chat sur 10 prennent leur décision en moins d’un mois

Allons un peu plus loin dans les délais de réflexion selon les profils de répondants. Voilà un tableau qui récapitule ce délai selon :

  • le type d’animal
  • l’expérience de l’adoptant
Délai de réflexion % Primo adoptant - Chien % Primo adoptant - Chat % Adoptant expérimenté - Chien % Adoptant expérimenté - Chat
Moins de 1 semaine 15% 21% 21% 33%
Entre 1 semaine et 1 mois 13% 18% 20% 19%
Entre 1 et 3 mois 16% 24% 21% 18%
Entre 3 et 6 mois 12% 17% 11% 11%
Entre 6 mois et 1 an 15% 7% 11% 8%
Plus de 1 an 30% 13% 16% 10%
Total 100% 100% 100% 100%

Voici également un graphique simplifié en gardant « 1 mois » comme délai témoin :

Parmi les 4 profils étudiés, les primo adoptants de chiens sont ceux qui semblent prendre le plus leur temps pour prendre leur décision : 72,7 % ont un délai de réflexion de plus de 1 mois. Avec une lecture inverse, on note que près de 30% de ces primo adoptants prennent leur décision d’adopter leur chien en moins de un mois.  

Les primo adoptants de chats, quant à eux, semblent se décider bien plus rapidement :

  • 39 % prennent leur décision en moins d’un mois
  • 13 % mettent plus d’un an

Cela pourrait suggérer que le chat est perçu comme un animal plus facile à intégrer, ou moins engageant pour un novice.

Les adoptants expérimentés prennent leur décision d’adopter un peu plus rapidement, quel que soit l’animal :

  • Pour un chien, la décision est prise en moins de 1 mois pour 41 % d’entre eux, et en plus de 6 mois pour 25%.
  • Pour un chat, la décision est prise en moins de 1 mois pour 52 % d’entre eux, et en plus de 6 mois pour 18%
Le manque d’expérience ressenti ne semble pas fortement impacter le délai de réflexion

Il ne semble pas y avoir de corrélation entre la note d’expérience (d'expertise) que s'était attribué précédemment le répondant, avec le délai de réflexion. Quelle que soit la note attribuée, environ 40-45 % des répondants semblent avoir pris leur décision d'adopter en moins de 1 mois.

On relève tout de même que pour les répondants s'étant attribués un score d’expérience de 10, ce sont 55 % d'entre eux qui avaient pris leur décision en moins de 1 mois.

Question : Quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé(e) à adopter votre animal ?

L’attachement aux animaux est leur motivation principale : « Par amour des animaux » arrive largement en tête avec 1025 citations, soit 69 % des répondants environ. Elle surpasse nettement toutes les autres.

Il semble exister une forte « continuité », une certaine « habitude » chez les adoptants : en effet, 623 répondants – soit environ 42 % - ont indiqué "J’ai toujours vécu avec des animaux". Avoir un animal de compagnie peut ainsi traduire une forme d’héritage, de normalité, une évidence et tout simplement une habitude de vie.

Une dimension éthique importante pour les répondants : « Pour sauver un animal » a été choisi parmi les raisons principales d’adoption chez 512 personnes, soit environ 35 %.

Le bien-être et l’équilibre personnel semble aussi être une des principales raisons d’adoption d’un chien ou d’un chat : 490 répondants ont choisi cette raison, soit 39%.

On note également que :

  • 3 % des répondants se sont vu offrir leur dernier chien ou chat ;
  • 10 % des répondants ont adopté leur dernier animal « pour leurs enfants » ;
  • 14 % des répondants ont adopté leur dernier chien ou chat par « coup de cœur » pour lui.

Question : Avant d’adopter votre animal, à quel point étiez-vous renseigné(e) sur les aspects suivants ?

Cette question devait inciter les répondants à s’auto évaluer sur leur niveau de connaissance sur les principales thématiques liées à la vie avec un chien ou un chat, avant de l'adopter :

  • Les besoins en alimentation
  • Les soins vétérinaires de base (stérilisation, vaccin, vermifuge…)
  • La charge de temps au quotidien (éducation, activité, stimulation…)
  • Le budget annuel nécessaire
  • Les comportements possibles (griffures, destruction…)
  • L’organisation pour les absences (modes de garde pour les vacances…)

Voici les résultats :

Thématique Pas du tout renseigné Peu renseigné Assez renseigné Bien renseigné Très bien renseigné Total
Alimentation 5% 9% 19% 30% 37% 100%
Soins vétérinaires 3% 7% 16% 28% 45% 100%
Temps / charge 3% 6% 18% 31% 42% 100%
Budget annuel 6% 9% 20% 29% 36% 100%
Comportements 4% 7% 18% 29% 42% 100%
Absences 5% 9% 18% 29% 39% 100%

Ce type d’auto-évaluation étant très subjective, nous avons regroupé les résultats en 2 niveaux de connaissance :

  • « Se sentait bien ou très bien renseigné » : regroupe « Bien renseigné » + « Très bien renseigné »
  • « Se sentait pas ou peu renseigné » : regroupe « Pas du tout renseigné » + « Peu renseigné »

Voilà les résultats sur le graphique suivant :

  • Les soins vétérinaires semblent être le sujet sur lequel les répondants se sentaient le mieux préparés (près de 74 %), avec un niveau de méconnaissance relativement bas (10 %).
  • Le budget annuel à prévoir pour l’animal serait le sujet le moins bien maîtrisé par les répondants : environ 15 % déclarent qu’ils étaient peu voire pas du tout renseignés à ce sujet.
  • Globalement, entre 65 % et 74 % des répondants déclarent être bien ou très renseignés à propos de ces thématiques.
  • A l’inverse, entre 9 % et 15 % des répondants semblaient être peu voire pas du tout renseignés à leur propos.
Peu de différence selon l’animal

En croisant le niveau de connaissance avant adoption sur les différentes thématiques et le type d’animal, nous n’observons pas de réelles différences.

Primo adoptant : un niveau de connaissance avant adoption très inférieur

Il existe, chez les répondants, une nette différence de connaissance des besoins de l'animal selon l'expérience de l'adoptant.

Sur l’ensemble des 6 thématiques, les adoptants expérimentés déclarent systématiquement être mieux renseignés que les primo adoptants. En général, les adoptants expérimentés sont entre 69 % et 78 % environ à se sentir bien ou très bien renseignés sur les différentes thématiques, contre 48 % à 56 % environ chez le primo adoptants.

Mécaniquement, les primo adoptants sont bien plus nombreux à se sentir mal informés : sur tous les sujets, la proportion de primo adoptants qui déclarent se sentir pas ou peu renseignés est environ deux fois plus élevée que chez les expérimentés. Le niveau de méconnaissance chez les primo adoptants varie entre 17 % et 28 %, contre 7 % et 12 % environ chez les adoptants expérimentés.

Quelques résultats à retenir :

  • 28,1 % des primo adoptants étaient peu ou pas du tout renseignés sur le budget annuel nécessaire à l'animal de compagnie qu'ils allaient adopter.
  • 23,5 % des primo adoptants étaient peu ou pas du tout renseignés sur l'alimentation de l'animal de compagnie qu'ils allaient adopter.
  • 22,2 % des primo adoptants étaient peu ou pas du tout renseignés sur la manière dont ils allaient s'organiser lors de futures absences (vacances, etc) lorsqu'ils ont adopté.

Attention : un répondant qui ne se sentait pas renseigné sur un sujet pouvait tout à fait se sentir bien ou très bien renseigné sur un autre !

Question : Avant d’adopter, aviez-vous réfléchi à la façon dont vous vous organiseriez pour votre animal dans ces situations de la vie ?

Le répondant devait cocher toutes les situations pour lesquelles il avait réfléchi à la manière dont il s’organiserait pour son animal si elles devaient arriver. Les situations étaient les suivantes :

  • Séparation ou divorce
  • Difficultés financières / perte d’emploi
  • Problèmes de comportement de l’animal
  • Accident / hospitalisation / longue maladie / handicap
  • Déménagement
  • Vieillesse de l’animal (besoin accru en temps, soins et budget)

Le répondant pouvait également choisir : « Je n’avais anticipé aucune de ces situations avant l’adoption ».

Toutes ces propositions sont malheureusement des situations de la vie qui peuvent tout à fait se produit au moins une fois. 

Les résultats sont les suivants :

Un quart des répondants (27 %) ont déclaré qu’ils n’avaient anticipé aucune de ces situations.

Pour chacune de ces situations de la vie, la majorité des répondants n’ont pas réfléchi, avant adoption, à la façon dont ils s’organiseraient si elle devait arriver :

  • La situation la moins bien anticipée est la séparation ou le divorce pour 78 % des répondants
  • Deux tiers des répondants (67 %) n’ont pas anticipé des difficultés financières ou une perte d’emploi
  • Un peu plus de 60 % des répondants n’ont pas réfléchi, avant adoption, à la façon dont ils s’organiseraient si ils devaient faire face à un problème de santé ou des problèmes de comportements avec l’animal.
  • Un peu plus de la moitié des répondants n’ont pas anticipé un éventuel déménagement ou les conséquences de la vieillesse de l’animal.
Peu de différence selon l’animal

En croisant le niveau d’anticipation de ces situations avant adoption et le type d’animal, nous n’observons pas de réelles différences.

Les écarts sont assez modestes, généralement autour de 2 à 4 points.

On constate un même taux d’anticipation pour :

  • La séparation ou le divorce : 22 % chez les adoptants de chat et de chien.
  • Les problèmes de comportement : 37 % dans les deux cas.

La seule vraie différence concerne le déménagement, avec des adoptants de chats qui semblent plus l'anticiper : cela peut peut-être traduire le fait que les personnes plus susceptibles de déménager régulièrement (les étudiants par exemple), ont tendance à adopter un chat.

Les adoptants expérimentés anticipent davantage les situations de la vie

En croisant les niveaux d’anticipation des situations de la vie avec l’expérience de l’adoptant, nous constatons que les adoptants expérimentés semblent davantage anticiper toutes les situations, par rapport aux primo adoptants. L’écart varie de 4 à 9 points environ, par exemple :

  • Vieillesse de l’animal : 48 % d’adoptants expérimentés ont anticipé cette situation, contre 39 % de primo adoptants.
  • Problèmes de comportement : 38 % vs 31 %
  • Déménagement : 44 % vs 39 %.

Cela semble confirmer une meilleure préparation générale des adoptants ayant déjà eu un animal.

Aussi, les primo adoptants sont plus nombreux à... ne rien anticiper : 33 % des primo adoptants déclarent n’avoir anticipé aucune des situations, contre 25 % chez les expérimentés.

PARTIE 3 : ADOPTION D’UN ANIMAL - SENSIBILISATION

Cette partie avait pour but d’en savoir plus sur le niveau de sensibilisation que le répondant a reçu avant d’adopter son chien ou son chat.

Question : Avant l’adoption, le cédant de votre animal vous a-t-il informé(e) sur les responsabilités et engagements liés à l’adoption ?

A cette question :

  • 670 adoptants (45 % du total) ont déclaré avoir reçu des informations complètes et détaillées. Moins de la moitié des adoptants estime donc avoir été correctement informé lorsqu'ils ont adopté leur chien ou leur chat.
  • 325 adoptants (22 % du total) ont déclaré avoir reçu quelques informations
  • 484 adoptants (33 % du total) ont déclaré ne pas avoir l’impression d’avoir été particulièrement informés : 1/3 des répondants estiment ne pas avoir été particulièrement informés ou sensibilisés à ce que représente l’adoption d’un animal.

Les adoptants de chats semblent beaucoup moins informés et sensibilisés.

En croisant le niveau d’information et sensibilisation reçu au moment de l’adoption de son animal et le type d’animal, on constate que :

  • 49 % des adoptants de chiens déclarent avoir reçu des informations complètes et détaillées, contre seulement 41 % pour les chats. Cela suggère que les cédants de chiens prennent davantage le temps d’expliquer les responsabilités liées à l’adoption.
  • Des écarts existent aussi sur la réponse "Oui, j’ai reçu quelques informations" : 26 % des adoptants de chiens ont reçu quelques informations, contre 18 % côté chats. Cela peut renforcer l’idée que les adoptants de chats sont globalement moins accompagnés, y compris pour un niveau d'information intermédiaire.
  • 41 % des adoptants de chats disent ne pas avoir été particulièrement informés, contre "seulement" 26 % chez les adoptants de chiens.

L’écart est assez important : les chats étant plus souvent adoptés entre particuliers ou via des situations moins encadrées (trouvés, donnés…), cela pourrait expliquer ce manque d’informations et de sensibilisation à l'adoption.

Un niveau de sensibilisation et d’information différent selon le lieu d’adoption ?

Nous avons croisé le niveau d’information et de sensibilisation reçu à l’adoption d’un animal, en fonction des 3 principaux canaux d’adoption, qui représentent 1282 adoptions chez nos répondants, soit 87 % du total :

  • Entre particuliers : 545 répondants (37 %)
  • En refuge / association : 410 répondants (28 %)
  • Dans un élevage professionnel : 327 répondants (22 %)

Les autres canaux d’adoption (animalerie - avant 2024, foire et salon, fourrière, animal errant / trouvé, et autres) représentent environ 13 % des adoptions chez les répondants.

Au sein des refuges :

  • 74 % des adoptants déclarent avoir reçu des informations complètes et détaillées
  • 19 % ont reçu quelques informations
  • Seuls 7 % estiment ne pas avoir été particulièrement informés

Au sein des élevages professionnels :

  • 61 % ont reçu des informations complètes, un peu moins que les refuges
  • 23 % ont reçu quelques informations
  • 16 % n’ont pas l’impression d’avoir été informés

Et enfin, entre particuliers :

  • Seulement 22 % ont reçu des informations complètes
  • 26 % ont reçu quelques informations
  • 52 % disent ne pas avoir été informés du tout
Les refuges/associations : un excellent niveau d’information et de sensibilisation à l’adoption

Les refuges et associations semblent très bien informer les adoptants de chats et de chiens. Chez les répondants qui ont adopté leur animal au sein de ces structures :

  • Près de 80 % des adoptants de chat estiment avoir été très bien informés et sensibilisés, contre 68 % pour les chiens.
  • 23 % des adoptants de chien estiment avoir reçu quelques informations, contre 16 % pour les adoptants de chats
  • 9 % des répondants ayant adopté un chien dans un refuge ou une association pensent qu’ils n’ont pas été particulièrement informés. Cela tombe à 5 % chez les adoptants de chats.

Les élevages professionnels : un bon niveau d’information et de sensibilisation à l’adoption

Là encore, le niveau d’information et de sensibilisation à propos des responsabilités et engagements liées à l’adoption semble très correct.

Il existe assez peu de différences entre les chiens et les chats, même si les adoptants de chats au sein d’élevage professionnels sont plus nombreux à s’être sentis particulièrement informés.

On note tout de même que le taux d’adoptants via un élevage professionnel qui déclarent ne pas s’être sentis particulièrement informés à propos des responsabilités et engagements liées à l’adoption est plus élevé (16%) que via les refuges et associations (9% pour les chiens et 5 % pour les chats).

Les adoptions entre particuliers : là où l'information s'effondre

C’est le canal le plus problématique :

  • Une majorité d’adoptants de chat (60 %) disent ne pas avoir été informés / sensibilisés.
  • Le constat est tout aussi préoccupant pour les chiens (44 %)

L'adoption d’un animal entre particuliers manque peut-être d'un cadre, permettant à l'adoptant d'être suffisamment sensibilisé aux responsabilités liées à cette adoption.

Le niveau d’information reçu varie donc fortement selon le canal d’adoption : si les refuges et les élevages semblent jouer un rôle clé de pédagogie, les adoptions entre particuliers semblent massivement défaillantes en matière de sensibilisation — particulièrement pour les chats.

 

Question : Avant l’adoption de votre animal, sous quelle(s) forme(s) le cédant vous a informé(e) ou préparé(e) ?

Nous avons demandé aux répondants les moyens et supports éventuellement proposés ou mis à disposition des cédants, afin de préparer ou sensibiliser (au sens large) l'adoptant. Une liste a été proposée. Les résultats sont visibles sur le graphique suivant. 

Le certificat d’engagement (25 %), obligatoire depuis 2022 pour certaines espèces (notamment chiens et chats) se place en quatrième position : beaucoup d'adoptions ont pu être actées avant octobre 2022, expliquant ce taux assez faible.

1 adoptant sur 4 environ (341 répondants) déclare n’avoir bénéficié d’aucun dispositif : évidemment, les animaux errants, trouvés, puis adoptés, « gonflent » les résultats.

Les supports écrits (guides, brochures...) demeurent assez peu utilisés : seuls 225 répondants (15 %) les mentionnent. Cela pourrait suggérer un manque d’outils standardisés

Comparaison refuges & associations vs éleveurs professionnels vs particuliers

Nous avons comparé le recours aux différents supports d’information par les adoptants, selon les trois principaux canaux d’adoption.

  • Les refuges/associations et les élevages, en tant que structures plus professionnalisées, mettent plus fréquemment à disposition des outils comme des questionnaires ou formulaires d’adoption, ainsi que des supports informatifs (guides, brochures, vidéos, fiches sur l’animal ou sa race).
  • Seulement 74 % des adoptants en refuge et 60 % de ceux ayant adopté dans un élevage professionnel se souviennent avoir signé un contrat d’adoption (attestation de cession). Il est probable que la majorité ait effectivement signé un document, mais certains répondants ont pu confondre le contrat avec l’attestation de cession (CEC), ou inversement. Aussi, une part non négligeable des adoptants – tous canaux confondus – déclare ne plus se souvenir précisément des documents ou dispositifs auxquels elle a eu accès. Ces deux éléments peuvent, selon nous, expliquer en grande partie pourquoi les taux de réponse semblent relativement bas.
  • On note qu’un tiers des adoptants par un particulier déclare n’avoir bénéficié d’aucun support d’information."

Retrouvez ci-dessous le tableau complet de résultats.

Moyen / support d'information Refuge et association (SPA, LPA…) Refuge et association (SPA, LPA…) (%) Élevage professionnel Élevage professionnel (%) Entre particuliers (amis, famille, annonces…) Entre particuliers (amis, famille, annonces…) (%)
Contrat d’adoption à signer avec le cédant 304 74% 197 60% 69 13%
Moment d’interaction obligatoire avec l’animal avant adoption 186 45% 130 40% 174 32%
Échange téléphonique avec le cédant 108 26% 164 50% 169 31%
Certificat d'engagement et de connaissance, signé et exigé 180 44% 133 41% 34 6%
Questionnaire ou formulaire d’adoption 237 58% 75 23% 15 3%
Visite physique à votre domicile 88 21% 61 19% 133 24%
Guides, brochures, vidéos ou fiches informatives sur l’animal ou sa race 69 17% 110 34% 31 6%
Je n’ai bénéficié d’aucun de ces dispositifs 15 4% 21 6% 193 35%
Je ne me souviens plus 14 3% 12 4% 52 10%

Question : Le cédant a-t-il assuré un suivi après l’adoption durant les premières semaines ?

Le suivi après adoption est loin d’être systématique :

  • Près de 1 adoptant sur 2 (47 %) n’a bénéficié d’aucun suivi.
  • Seulement 16 % évoquent un véritable suivi encadré après l’adoption.
  • 38 % des répondants mentionne déclarent que le cédant a pris quelques nouvelles.

Nous avons regroupé les réponses en deux groupes :

  • Le cédant a assuré « un suivi strict ou quelques nouvelles »
  • Le cédant n’a assuré « aucun suivi »

Nous avons également analysé les chiffres selon les 3 principaux lieux d’adoption :

  • 35 % des adoptions en refuge ou association n’ont fait l’objet d’aucun suivi
  • 40 % des adoptions chez un éleveur professionnel n’ont fait l’objet d’aucun suivi
  • 49 % des adoptions par un particulier n’ont fait l’objet d’aucun suivi

Question : Avez-vous signé le Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) pour adopter votre animal ?

Le Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) est obligatoire pour toute nouvelle adoption de chien, chat, furet ou lapin depuis le 1er octobre 2022.

À savoir – CEC et Adoption d’un animal errant ou trouvé : que dit la loi ?

En France, l’adoption d’un animal errant (trouvé dans la rue, sans propriétaire identifié) ne peut se faire librement. Conformément au Code rural, tout animal trouvé doit être remis à la fourrière compétente de la commune. Il y est gardé pendant 8 jours ouvrés. Si, passé ce délai, aucun propriétaire ne s’est manifesté, l’animal peut alors être proposé à l’adoption par une structure habilitée (refuge, association, etc.).

C’est uniquement à ce stade que l’adoption peut être envisagée dans un cadre légal. Comme pour toute adoption formelle, la signature du Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) est obligatoire depuis le 1er octobre 2022. Ce document doit être signé au moins 7 jours avant l’adoption, y compris pour les animaux errants pris en charge par une structure.

Lorsqu’un particulier recueille un animal trouvé et l’identifie directement à son nom chez un vétérinaire, il semble qu’aucune vérification du CEC ne soit imposée au vétérinaire. Celui-ci peut informer l’adoptant de ses obligations, mais un transfert de propriété sans passage préalable par la fourrière sort du cadre légal.

C’est pourquoi, pour cette question, nous avons exclu les répondants ayant déclaré avoir adopté un animal errant ou abandonné, car il est possible qu’une partie d’entre eux n’a pas respecté la procédure de dépôt en fourrière — en particulier lorsqu’il s’agit de chat.

Voici les réponses à la question « Avez-vous signé le Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) pour adopter votre animal ? »

Seuls les 536 répondants ayant adopté leur animal après le 1er octobre 2022 pouvaient y répondre (hors animaux trouvés / errants).

Avez-vous signé le CEC ? Effectif Pourcentage
Oui, je l’ai signé spécifiquement pour cette adoption 280 49,7%
Je l’avais déjà signé pour un autre animal 21 3,7%
Non, je ne l’ai pas signé alors que j’aurais dû 7 1,2%
Non, je ne connaissais pas son existence 97 17,2%
Non, je ne savais pas qu’il était obligatoire 52 9,2%
Je ne sais pas / Je ne me souviens pas 106 18,8%

Pour analyser les réponses, nous avons :

  • exclu les répondants incertains ou qui ne se souviennent plus,
  • regroupé les réponses en 2 groupes :
    • « Conforme » qui regroupe les réponses "Oui, je l’ai signé spécifiquement pour cette adoption" et "Je l’avais déjà signé pour un autre animal",
    • « Non conforme » qui regroupe "Non, je ne l’ai pas signé alors que j’aurais dû", "Non, je ne connaissais pas son existence" et "Non, je ne savais pas qu’il était obligatoire"

Voici les résultats, pour les 457 répondants restants :

On constate qu’une majorité d’adoptants sont dans les règles. En excluant les cas “hors cadre” (animaux trouvés/errants) et les personnes ne se souvenant pas clairement avoir signé le CEC ou non, près de 2 adoptants sur 3 (66 %) ont bien respecté la loi en signant le CEC au moment de l’adoption.

Cela semble montrer une assez bonne sensibilisation, malgré le caractère récent de la mesure (entrée en vigueur fin 2022). Environ 1 tiers des répondants n’étaient pas en règle.

Les adoptants chez des particuliers, un angle mort du CEC ?

Nous avons croisé les réponses des adoptants (hors animaux trouvés/errants et adoptants incertains) après le 1er octobre 2022 avec les 3 principaux lieux d’adoption :

  • 89 % des adoptants via des refuges / associations étaient conformes avec le CEC ;
  • 82 % des adoptants via des éleveurs professionnels étaient conformes avec le CEC ;
  • 33 % des adoptants via des particuliers étaient conformes avec le CEC.

Question : Le cédant vous a-t-il demandé de fournir un Certificat d’Engagement et de Connaissance (CEC) avant l’adoption de votre animal ?

Pour analyser les résultats, nous avons filtreé pour ne conserver que les adoptions effectuées via les refuges/associations, les élevages professionnels et les particuliers. Nous avons également écarté les incertains.

Les résultats sont les suivants :

Réponse Refuge et association (N) Refuge et association (%) Élevage professionnel (N) Élevage professionnel (%) Entre particuliers (N) Entre particuliers (%)
Oui, il me l’a demandé avant de finaliser l’adoption 117 86,0% 68 77,3% 33 23,7%
Non, il ne me l’a pas demandé alors qu’il aurait dû 19 14,0% 20 22,7% 106 76,3%
Total 136 100% 88 100% 139 100%

Il y a (logiquement) des chiffres très similaires entre la conformité des adoptants avec le CEC et le niveau de vérification de la signature de ce CEC par les cédants :

  • 86 % des répondants ayant adopté via un refuge ont bien reçu la demande de fournir le CEC ;
  • avec 77,3 % de conformité, les élevages professionnels semblent également plutôt bien appliquer la règle ;
  • en revanche, seuls 23,7 % des adoptants déclarent que le cédant particulier leur a demandé un CEC. Cela pourrait traduire un manque de connaissance vis-à-vis de l’existence même de ce CEC pour le particulier.

Question : Avez-vous entendu parler de ces campagnes de sensibilisation ?

Nous avons voulu en savoir plus sur le niveau de notoriété de différentes campagnes de sensibilisation en lien plus ou moins proche de l’adoption d’un chien ou d’un chat. Les répondants pouvaient cocher les campagnes dont ils ont au moins « entendu parler ».

Les résultats sont visibles dans le tableau suivant :

Campagne mentionnée Nombre de répondants Pourcentage de répondants connaissant la campagne
#StopAbandon 853 57,7%
Journée mondiale contre l’abandon des animaux 890 60,2%
Sensibilisation à la stérilisation des chats 652 44,1%
Semaine de l’identification des animaux 224 15,1%
Non, aucune de ces campagnes 273 18,5%

Vous pouvez également visualiser les réponses sur le graphique ci-dessous.

Une majorité de répondants connaissent au moins une campagne :

  • Seulement 18,5 % des répondants n’ont entendu parler d’aucune des campagnes listées : cela signifie que plus de 4 personnes sur 5 (81,5 %) ont été exposées à au moins une action de sensibilisation. C’est un bon indicateur de portée des campagnes en général.
  • Les deux campagnes liées à l’abandon bénéficient de la plus grande visibilité : plus d’un répondant sur deux en a entendu parler.
  • La stérilisation des chats est un sujet bien diffusé, mais reste moins visible que les campagnes contre l’abandon. Chez les répondants dont le dernier animal adopté est un chat (687), le niveau connaissance de cette campagne monte à 53,3%.

Question : D’une manière générale, comment évaluez-vous le niveau d’information et de sensibilisation des futurs adoptants avant l’adoption d’un animal ?

Cette question, directement placée après la question sur les campagnes de sensibilisation, devait permettre d’évaluer si ces dernières semblent suffisantes pour les adoptants.

Les résultats sont les suivants :

Niveau perçu Effectif Pourcentage
Très bon 163 11,0%
Assez bon 431 29,1%
Moyen 588 39,8%
Faible 213 14,4%
Très faible 84 5,7%
Total 1479 100,0%

PARTIE 4 : APRÈS ADOPTION – LA RÉALITÉ

Nous passons maintenant à la dernière partie du questionnaire, qui doit permettre de faire un bilan sur la réalité de la vie avec l’animal (donc après l’adoption), les éventuelles difficultés rencontrées.

Question : Avec le recul, comment évaluez-vous la gestion quotidienne de votre animal ?

Le répondant s’auto-évalue de 1 à 10, de 1 = « Extrêmement difficile » à 10 = « Aucune difficulté, jamais ».

La gestion de l'animal au quotidien est perçue comme facile par une large majorité des répondants :

  • 79% des répondants (1171 sur 1479) ont attribué une note de 8 ou plus.
  • Les scores les plus fréquents sont 10 (400 réponses), 9 (385) et 8 (387).
  • Cela montre que la grande majorité estime ne pas rencontrer de difficulté majeure au quotidien avec leur animal.
  • La moyenne est d’environ 8,37 : cela confirme une satisfaction généralisée, avec relativement peu de cas de gestion perçue comme difficile.
  • Seulement 88 personnes (≈ 6 %) ont donné une note de 5 ou moins, signalant un quotidien difficile.
  • Le score "1" (extrêmement difficile) a été très peu attribué (9 fois).

Nous avons regroupé ces notes selon 3 catégories.

Note Nombre de réponses Pourcentage
Notes de 1 à 5 88 6%
Notes de 6 à 7 219 15%
Notes de 8 à 10 1171 79%
  •  Notes de 1 à 5

Cela traduit une gestion avec des difficultés assez marquées. Environ 6 % des adoptants déclarent avoir rencontré des difficultés réelles et récurrentes dans la gestion quotidienne de leur animal. Ces difficultés peuvent être de diverses natures : comportementales, organisationnelles, émotionnelles ou financières.

  • Notes de 6 à 7

Cela traduit une gestion assez facile avec quelques difficultés possibles (15 %)

Pour 15 % des répondants, la gestion reste globalement positive, mais quelques petites difficultés ponctuelles semblent exister. Ces réponses pourraient traduire un équilibre fragile, sans pour autant générer de réelle frustration au quotidien.

  • Notes de 8 à 10

Cela traduit une gestion très facile et épanouissante (79 %). La très grande majorité des adoptants indiquent ainsi une gestion très simple et agréable de leur animal au quotidien. Cela témoigne d’un fort niveau de satisfaction et d’une bonne préparation à l’adoption.

Les primo-adoptants semblent avoir un peu plus de difficultés

Ce tableau croise les niveaux de facilité de gestion quotidienne de l’animal (notes de 1 à 10) avec le statut d’adoptant (primo-adoptant vs adoptant expérimenté).

Notes Primo adoptants % Primo adoptants Adoptants expérimentés % Adoptants expérimentés
Notes de 1 à 5 29 9,5% 59 5,0%
Notes de 6 à 7 68 22,2% 151 12,9%
Notes de 8 à 10 209 68,3% 963 82,1%
Total 306 100% 1173 100,0%

La majorité des répondants, quel que soit leur profil, jugent la gestion de leur animal facile.

  • 68,3 % des primo-adoptants donnent une note de 8 à 10
  • contre 82,1 % des adoptants expérimentés.

Cependant, les primo-adoptants semblent rencontrer plus souvent de petites ou grandes difficultés :

  • près de 10% des primo-adoptants qui ont répondu à notre enquête déclarent avoir une gestion plutôt difficile (ou avec des difficultés régulières) : c'est deux fois plus que les répondants ayant déjà adopté dans le passé (5%).
  • les répondant primo adoptants sont également presque deux fois plus présents dans la tranche intermédiaire (6 à 7) : 22,2 % contre 12,9 % pour les expérimentés. Cette tranche est tout de même synonyme de gestion positive, on le rappelle.
Pas de différences en fonction du lieu d’adoption
Notes Refuge et association % Refuge et association Élevage professionnel % Élevage professionnel Particuliers % Particuliers
Notes de 1 à 5 21 5,1% 15 4,6% 39 7,2%
Notes de 6 à 7 53 12,9% 61 18,7% 87 16,0%
Notes de 8 à 10 336 82,0% 251 76,8% 419 76,9%
Total 410 100,0% 327 100,0% 545 100,0%

Visuellement, nous obtenons ce graphique.

Globalement, la gestion quotidienne est très bien vécue dans l’immense majorité des cas, tous modes d’adoption confondus.

  • 82 % des adoptants ayant adopté via un refuge ou une association se sont attribués une note entre 8 et 10, soit la proportion la plus élevée.
  • Seuls 5,1 % d’entre eux ont exprimé des difficultés notables (notes de 1 à 5), soit la part la plus faible parmi les trois modes d’adoption.
  • 76,8 % des adoptants au sein d'un élevage professionnel évaluent très positivement la gestion quotidienne (notes de 8 à 10) de leur chien ou chat, un score légèrement inférieur à celui des refuges.
  • Les notes les plus basses (1 à 5) des adoptants via un élevage professionnel représentent également une part assez faibles (4,6 %).
  • 76,9 % des adoptants par via un particulier s'attribuent une note très positive.
  • En revanche, les adoptants qui sont passés par un particulier s'attribuent également la part plus importante de notes basses (7,2 %).
Les profils potentiellement à risque

Nous avons croisé la note de difficulté au quotidien avec le lieu d’adoption et le profil de l’adoptant pour tenter d’isoler des profils potentiellement plus à risque. Attention cependant aux conclusions définitives, car un tel croisement réduit fortement la taille des effectifs.

Nous avons d’ailleurs volontairement écarté le profil "Élevage professionnel – Primo adoptant – Chat", en raison d’un effectif trop faible (n = 10), insuffisant pour en tirer simplement des tendances.

Lieu d'adoption Expérience Animal Notes de 1 à 5 Notes de 6 à 7 Notes de 8 à 10 Total % Notes de 1 à 5 % Notes de 6 à 7 % Notes de 8 à 10 % Total
Entre particuliers Primo adoptant Chien 10 8 37 55 18,2% 14,5% 67,3% 100%
Élevage professionnel Primo adoptant Chien 6 25 33 64 9,4% 39,1% 51,6% 100%
Entre particuliers Primo adoptant Chat 5 16 46 67 7,5% 23,9% 68,7% 100%
Entre particuliers Expérimenté Chien 14 38 148 200 7,0% 19,0% 74,0% 100%
Refuge et association Primo adoptant Chat 3 9 37 49 6,1% 18,4% 75,5% 100%
Refuge et association Expérimenté Chat 9 17 146 172 5,2% 9,9% 84,9% 100%
Refuge et association Expérimenté Chien 8 22 126 156 5,1% 14,1% 80,8% 100%
Entre particuliers Expérimenté Chat 10 25 188 223 4,5% 11,2% 84,3% 100%
Élevage professionnel Expérimenté Chien 8 30 169 207 3,9% 14,5% 81,6% 100%
Refuge et association Primo adoptant Chien 1 5 27 33 3,0% 15,2% 81,8% 100%
Élevage professionnel Expérimenté Chat 0 5 41 46 0,0% 10,9% 89,1% 100%

Selon les répondants, voici les profils semblant indiquer davantage de difficultés. Nous avons pour cela isolé les profils dont les notes de 1 à 5 sont supérieures à la moyenne globale (qui est de 6 % on le rappelle) :

  • Primo adoptants de chiens via un particulier : 18,2 %
  • Primo adoptants de chiens via un élevage professionnel : 9,4 %
  • Primo adoptants de chats via un particulier : 7,5 %
  • Adoptants expérimentés de chiens via un particulier : 7,0 %

Trois facteurs pourraient être associés à une proportion plus élevée de difficultés perçues dans la gestion quotidienne de l’animal :

  • Le fait d’être primo adoptant
  • Le fait d’avoir adopté un chien plutôt qu’un chat
  • Le fait d’être passé par un particulier

Ces tendances ne devraient pas constituer une preuve irréfutable à ce stade. Elles sont issues de croisements sur des sous-groupes parfois limités en effectif, et doivent être interprétées avec précaution. Néanmoins, ils reflètent sans doute une tendance globale.

Le délai de réflexion : un faible impact sur la gestion facile ou difficile au quotidien.

Nous avons étudié l’influence du délai de réflexion avant adoption (moins ou plus d’un mois) sur la perception d’une gestion difficile au quotidien, en croisant ces données avec le profil des adoptants (primo-adoptants ou expérimentés) :

  • un délai de réflexion plus court ne semble pas clairement associé à une gestion plus compliquée, quel que soit le profil de l’adoptant.
  • toutefois, une légère tendance se dessine : parmi les adoptants qui rencontrent des difficultés au quotidien (notes 1 à 5), la part de ceux ayant réfléchi moins d’un mois est légèrement plus élevée.

Cette tendance reste discrète et doit être interprétée avec prudence ! Là encore, attention, il ne s’agit pas de preuves irréfutables, simplement une observation.

Question : Maintenant que vous vivez avec votre animal, comment jugez-vous ces aspects par rapport à ce que vous imaginiez avant l’adoption ?

Cette question fait écho à celle de la partie 2 « Avant d’adopter votre animal, à quel point étiez-vous renseigné(e) sur les aspects suivants ? »

Le principe est que l’adoptant juge son niveau d’anticipation réel sur les différents aspects de la vie avec l’animal, après adoption.

Les résultats sont les suivants :

Thématique J’avais fortement sous-anticipé J’avais plutôt sous-anticipé Anticipation moyenne J’avais bien anticipé J’avais parfaitement anticipé
Alimentation 1,8% 2,5% 9,2% 41,5% 45,0%
Soins vétérinaires 2,2% 3,9% 11,5% 38,6% 43,8%
Comportements 2,8% 4,7% 12,7% 37,6% 42,1%
Budget annuel 2,2% 4,3% 12,0% 39,5% 42,0%
Absences 3,7% 5,2% 13,8% 35,6% 41,7%
Temps / charge 1,9% 3,7% 12,5% 40,3% 41,7%

Pour plus de clarté, nous avons regroupés les réponses :

  • positives « J’avais bien anticipé » et « J’avais parfaitement anticipé »
  • négatives : « J’avais fortement sous-anticipé » et « J’avais plutôt sous-anticipé »

Voici les résultats, présentés au sein d’un graphique.

De manière générale, les réponses montrent une bonne anticipation des différents aspects de la vie avec un animal. Sur l’ensemble des thématiques :

  • entre 35 % et 45 % des répondants estiment avoir parfaitement anticipé chaque thème.
  • en additionnant les réponses "J'avais bien anticipé" et "J'avais parfaitement anticipé", on atteint des scores compris entre 77 % et 86 % environ, ce qui révèle une anticipation globalement réussie.
  • en additionnant les réponses "plutôt" et "fortement" sous-anticipé, aucune thématique n'a franchi la barre des 9 %. L'organisation pour les absences est la thématique la plus sous-anticipée chez les répondants (8,9 % ont "plutôt" et "fortement" sous-anticipé).
Des tendances proches, mais une sous-anticipation légèrement plus importante chez les adoptants de chien ?

En croisant le niveau d’anticipation selon l’animal adopté, nous avons les résultats suivants :

Sujet % Adoptant chien - "Bien" + "Parfaitement" anticipé % Adoptant chat - "Bien" + "Parfaitement" anticipé % Adoptant chien - "Plutôt" + "Fortement" sous-anticipé % Adoptant chat - "Plutôt" + "Fortement" sous-anticipé
Alimentation 86,6% 86,5% 4,8% 3,6%
Soins vétérinaires 81,6% 83,4% 6,3% 5,8%
Temps / charge au quotidien 79,2% 85,2% 6,7% 4,2%
Budget annuel 81,7% 81,2% 7,3% 5,5%
Comportements (griffures, destruction…) 78,3% 81,4% 8,7% 6,3%
Organisation pour les absences 74,5% 80,5% 9,8% 7,9%

S’il existe quelques écarts entre les deux groupes, les différences restent globalement modérées. Les propriétaires de chats semblent légèrement plus nombreux à anticiper positivement chaque thème. Par exemple :

  • Comportements : 78,3 % (chien) vs 81,4 % (chat)
  • Absences : 74,5 % (chien) vs 80,5 % (chat)
  • Temps / charge : 79,2 % (chien) vs 85,2 % (chat)

À l’inverse, certains sujets affichent des niveaux de sous-anticipation un peu plus marqués chez les propriétaires de chiens :

  • Organisation pour les absences : 9,8 % de sous-anticipation chez les adoptants de chiens contre 7,9 % chez ceux de chats
  • Comportements (griffures, destructions, etc.) : 8,7 % (chiens) vs 6,3 % (chats)
  • Budget annuel : 7,3 % (chiens) vs 5,5 % (chats)
Les adoptants expérimentés (ayant déjà adopté) anticipent nettement mieux que les primo adoptants

Nous avons croisé le niveau d’anticipation selon le profil d’adoptant : primo adoptant et adoptant expérimenté.

Voici les résultats :

Les adoptants expérimentés anticipent nettement mieux. Sur l’ensemble des six thématiques :

  • les adoptants ayant déjà adopté affichent entre 80,1 % et 88,7 % de réponses “bien” ou “parfaitement anticipé”.
  • les primo-adoptants restent systématiquement en dessous de 80 %, avec des scores parfois inférieurs à 70 %.

A l'inverse, les primo-adoptants déclarent plus fréquemment avoir sous-estimé tous les aspects (sauf pour l'alimentation). Le podium :

  • Comportements possibles : 11,4 % des primo-adoptants déclarent avoir été pris au dépourvu (contre 6,6 % chez les adoptants expérimentés)
  • Organisation pour les absences : 14,4 %, contre 7,5 % chez les adoptants plus expérimentés
  • Budget annuel : 9,8 %, contre 5,6 %.
Les primo adoptants de chien et de chat semblent plus souvent sous-estimer toutes les thématiques (hors alimentation)

Nous avons croisé le nveau d’anticipation avec le profil de l’adoptant et le type d’animal adopté. Au sein du tableau :

  • « bonne anticipation » : correspond aux réponses « J’avais bien anticipé » + « J’avais parfaitement anticipé »
  • « sous anticipation » : correspond aux réponses « J’avais fortement sous-anticipé » + « J’avais plutôt sous-anticipé »

Quel que soit le thème abordé, les adoptants expérimentés – qu’ils aient adopté en dernier un chien ou un chat – affichent des taux de bonne anticipation systématiquement plus élevés que les primo-adoptants.
L’alimentation ressort comme la thématique la mieux anticipée par tous les profils, avec plus de 77 % de bonne anticipation et peu de sous-anticipation (seulement 3 à 5 %).

Les primo-adoptants rencontrent plus de difficultés (hors alimentation).

  1. Primo-adoptants de chats : sous-anticipation marquée sur plusieurs thèmes
  • Organisation des absences : 14,9 % déclarent avoir sous-anticipé ce point – taux le plus élevé de toute l’étude. Leur taux de bonne anticipation est également bas (70,9 %).
  • Comportements : 11,3 % de sous-anticipation
  • Budget annuel : 10,6 %
  • Soins vétérinaires : environ 10 %
  • Temps / charge au quotidien : 9,2 %
  1. Primo-adoptants de chiens : des tendances similaires
  • Organisation des absences : 13,9 % de sous-anticipation
  • Comportements : 11,5 %
  • Budget annuel : 9,1 %
  • Soins vétérinaires : 8,5 %
  • Temps / charge : 9,2 %

Ces résultats suggèrent que les primo-adoptants, quel que soit l’animal, sont plus souvent surpris par les implications pratiques de l’adoption – notamment sur les sujets les plus exigeants du quotidien.

On note que même les adoptants expérimentés ayant dernièrement adopté un chien peuvent sous-anticiper certains aspect, tels que l'organisation pour les absences (comment faire garder son animal) pour 8,9 % ou les comportements possibles de l'animal pour 8 %.

Le profil qui semble le mieux anticiper tous ces sujets est l'adoptant expérimenté ayant dernièrement adopté un chat, avec d'excellents scores d’anticipation sur toutes les thématiques (de 83 à 89 %), et de faibles taux de sous-anticipation (2,9 à 6 %).

Note : pourquoi un adoptant « expérimenté » peut-il malgré tout sous-anticiper certaines thématiques ?

Un biais de notre analyse tient à la manière dont nous définissons un adoptant « expérimenté ». Nous considérons comme tel toute personne ayant déjà adopté un animal avant celui dont il est question dans le questionnaire. Or, l’animal adopté en dernier peut être d’une espèce différente de celui adopté antérieurement.

Par exemple, une personne qui a adopté en dernier un chien est classée comme « expérimentée » si elle a déjà eu un animal par le passé, même si c’était un chat. Les besoins d’un chien et d’un chat étant très différents, cela pourrait entraîner des erreurs d’anticipation malgré une certaine expérience dans l’adoption d’un animal.

Question : Financièrement, diriez-vous que votre animal vous coûte annuellement :

Les réponses possibles sont :

  • Beaucoup plus cher que prévu
  • Un peu plus cher que prévu
  • Aussi cher que prévu
  • Moins cher que prévu
  • Beaucoup moins cher que prévu

Les résultats sont les suivants :

  • La majorité des adoptants interrogés (près de 60 %) avaient une bonne anticipation des dépenses liées aux besoins de leur animal.
  • Un peu plus d'un quart des répondants ont sous-estimé le coût annuel de leur animal, parfois légèrement, parfois de manière importante.
  • Moins de 12 % ont constaté un coût inférieur à leurs attentes.
Chien ou chat, pas de différences notables concernant l’anticipation des coûts

En croisant ces données avec le type d’animal adopté, nous obtenons ces résultats.

Cela met en lumière une quasi-symétrie parfaite entre les propriétaires de chats et de chiens concernant la perception du coût annuel de leur animal. Le type d’animal ne semble pas être un facteur déterminant de bonne ou mauvaise anticipation budgétaire.

Nous avons, pour la suite des analyses, regroupé les perceptions positives et négatives. Nous obtenons le tableau suivant.

Perception du coût annuel Effectif (%)
Aussi cher que prévu 59,6%
Moins cher que prévu 11,8%
Plus cher que prévu 28,5%
Total général 100,0%
Les adoptants expérimentés semblent mieux anticiper les coûts que les primo adoptants

Nous avons par la suite croisé la perception du coût annuel d’un animal, avec l’expérience de l’adoptant.

Perception du coût annuel Adoptant expérimenté Primo adoptant
Plus cher que prévu 27,7% 31,7%
Aussi cher que prévu 61,4% 52,9%
Moins cher que prévu 10,9% 15,4%
Total général 100,0% 100,0%

Bien que les écarts ne soient pas énormes, on observe une anticipation budgétaire un peu meilleure chez les adoptants qui ont déjà adopté un animal par le passé, alors que les primo adoptants semblent plus susceptibles d’être surpris (positivement ou négativement) par les coûts liés à leur animal.

L’âge n’apparaît pas comme un facteur déterminant dans la perception du coût annuel d’un animal
Perception du coût annuel 18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65 ans et plus Total général
Aussi cher que prévu 56,5% 56,5% 57,9% 56,7% 65,1% 62,9% 59,6%
Plus cher que prévu 25,3% 31,5% 28,7% 32,5% 23,1% 29,7% 28,5%
Moins cher que prévu 18,2% 12,0% 13,4% 10,8% 11,7% 7,4% 11,8%
Total général 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Les différences entre générations existent mais semblent modérées, ce qui tend à montrer que les niveaux d’anticipation budgétaire sont assez homogènes, quelle que soit l’âge de l’adoptant. On note que :

  • Les + de 55 ans semblent mieux anticiper les coûts
  • Les 18 – 24 ans semblent plus souvent « surestimer » le coût de l’animal qu’ils souhaitent adopter, par rapport aux autres générations.

Question : Avec le recul, referiez-vous le même choix d’adoption ?

Les résultats à cette question sont les suivantes :

Une large majorité des répondants est très satisfaite de son adoption :

  • près de 79 % des répondants déclarent qu’ils referaient le même choix "sans hésitation", un chiffre très élevé qui témoigne d’un attachement fort à leur animal et d’une expérience globalement positive.
  • 15,4 % referaient ce choix, mais avec plus d’anticipation : cela indique que certains adoptants ont rencontré des surprises ou des difficultés, sans que cela remette en cause leur décision.
  • Ces deux premières catégories représentent donc plus de 94 % de réponses positives, ce qui constitue un signal très rassurant.

Une minorité exprime des doutes ou des regrets :

  • 3,1 % ne savent pas s’ils referaient ce choix, un signe d’expérience mitigée.
  • 2,8 % ne referaient pas ce choix (dont 1,5 % auraient repoussé leur projet, et 1,3 % n’auraient pas adopté du tout). Cela reste une minorité très marginale.

Malgré certaines difficultés et des thématiques parfois mal anticipées, les résultats suggèrent que l’adoption est très largement perçue comme une bonne décision. Toutefois, une meilleure préparation et une information plus complète en amont pourraient limiter certaines déceptions.

Les primo-adoptants expriment plus d’incertitude et de regrets

Nous avons croisé les réponses de la question « Avec le recul, referiez-vous le même choix d’adoption ? » avec l’expérience de l’adoptant. Les résultats sont les suivants :

Réponses Adoptant expérimenté Primo adoptant
Oui, sans hésitation. 81,4% 68,3%
Oui, mais en anticipant mieux certains aspects. 14,1% 20,6%
Je ne sais pas. 2,6% 4,9%
Non, j'aurais repoussé mon projet d'adoption d’un animal. 1,1% 2,9%
Non, je n’aurais pas adopté d’animal. 0,8% 3,3%

Les adoptants expérimentés expriment une plus grande certitude :

  • 81,4 % des adoptants expérimentés déclarent qu’ils referaient le même choix sans hésitation, contre « seulement » 68,3 % chez les primo-adoptants.
  • En parallèle, ils sont moins nombreux à estimer qu’ils devraient mieux anticiper certains aspects (14,1 % contre 20,6 %).

Les primo-adoptants expriment plus d’incertitude et de regrets : environ 10 % des primo-adoptants se dit incertain ou exprime un regret (réponses "Je ne sais pas", "Non, j’aurais repoussé", "Non, je n’aurais pas adopté") contre seulement 4,5 % chez les adoptants expérimentés.

Cela illustre un taux de satisfaction un peu moins élevé chez les primo-adoptants, ce qui reste cohérent avec les autres indicateurs de l’enquête (difficultés perçues, anticipation, charge au quotidien…).

Cela renforce l’intérêt d’une attention spécifique des primo-adoptants, avec des outils, des conseils ou un parcours pédagogique pour mieux anticiper la réalité quotidienne. L’expérience semble jouer un rôle important dans la sérénité post-adoption.

Question : Avec le recul, pensez-vous que les futurs adoptants sont bien informés et sensibilisés sur ce qu’implique d’adopter un animal ?

Les résultats sont les suivants :

Un constat globalement critique :

  • 43,5 % des répondants estiment que les futurs adoptants ne sont pas bien informés (addition des réponses "Pas vraiment" et "Pas du tout").
  • À l’inverse, seuls 27,5 % pensent qu’ils le sont (dont seulement 6,2 % "tout à fait").
  • Cela renforce le constat formulé plus tôt dans l’enquête : un déficit perçu d’information ou de sensibilisation, notamment sur les responsabilités réelles que suppose l’adoption.
  • 29,1 % des répondants se disent incertains ("Je ne sais pas").

Même si la grande majorité des répondants referaient le même choix d’adoption, une part significative perçoit un déficit d’information ou de sensibilisation du grand public sur ce qu'implique d'adopter un animal.

Question : Selon vous, quelles actions permettraient de mieux préparer les futurs adoptants ?

Pour cette dernière question, nous avons proposé aux répondants plusieurs idées d’actions qui pourraient permettre de mieux préparer ou sensibiliser les futurs adoptants de chien ou de chat. Ils pouvaient sélectionner autant d’actions qu’ils le souhaitent. Ils pouvaient également choisir la réponse « Aucune de ces actions, les futurs adoptants sont bien préparés », mais aussi proposer des idées d’action via une réponse libre (champs « Autres »).

Les résultats sont les suivants.

Idées d'actions Nombre de citations % de répondants
Une formation obligatoire avant l’adoption 579 39,1%
Une sensibilisation renforcée sur les réseaux sociaux et dans les médias 553 37,4%
Une réglementation plus stricte pour les particuliers cédant des animaux 890 60,2%
Des campagnes d’information dans les écoles et lieux publics 536 36,2%
Un guide très détaillé remis aux adoptants avant l’adoption 723 48,9%
Une « période d’essai » obligatoire avant adoption définitive 571 38,6%
Un entretien obligatoire avec un professionnel avant l’adoption 642 43,4%
Aucune de ces actions, les futurs adoptants sont bien préparés 44 3,0%
Autres 46 3,1%

Ce que l’on peut déduire de ces réponses :

  1. La réglementation envers les particuliers, un levier prioritaire pour les répondants.
  • 60,2 % des répondants estiment qu’il faudrait une réglementation plus stricte pour les particuliers cédant des animaux.
  • Mieux encadrer les cessions entre particuliers semble être une idée intéressante, car perçues comme un point faible du système actuel.
  1. Le besoin d'information plus concrète et structurée :
  • 48,9 % des répondants approuvent la remise d’un guide très détaillé aux futurs adoptants,
  • 43,4 % soutiennent l’idée d’un entretien obligatoire avec un professionnel.
  • Ces types d'actions pourraient être à destination des primo adoptants, par exemple.
  1. Les approches pédagogiques complémentaires semblent bien accueillies :
  • Une formation obligatoire recueille 39,1 % d’adhésion.
  • Une "période d’essai" est également soutenue à 38,6 %.
  • La sensibilisation via les réseaux sociaux recueille 37,4 % de "vote", et les campagnes dans les écoles ou lieux publics 36,2 %
  1. Peu de personnes pensent que rien n’est à faire
  • 3,0 % seulement estiment que les futurs adoptants sont déjà bien préparés, ce qui confirme une perception largement partagée d’un besoin d’amélioration.

Que retenir des réponses libres ? Après l'analyse :

  • plusieurs personnes suggèrent la mise en place d’un permis d’adoption ou d’un certificat de capacité, parfois accompagné d’une formation en ligne obligatoire adaptée à l’espèce adoptée (chien, chat, NAC…).
  • certains appellent à un fichier centralisé pour empêcher l’adoption par des personnes maltraitantes ou irresponsables, qu'il faudrait consulter pour pouvoir céder un animal afin de s'assurer que l'adoptant ne soit pas interdit.
  • on note aussi des propositions plus ciblées comme des peines plus lourdes en cas de maltraitance.


Références

1 https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044394119

2 https://www.cnr-bea.fr/wp-content/uploads/2023/06/Avis-CNR-BEA-OCAD-etat-des-lieux-abandon-chiens-chats-mars-2022.pdf

3 https://www.la-spa.fr/articles/triste-record-dabandons-pour-lete-2021-stoppons-lhemorragie/

4 https://www.ipsos.com/fr-fr/barometre-de-la-pauvrete-ipsos-secours-populaire-40-pourcent-des-francais-ont-deja-connu-une-situation-de-pauvrete

5 https://www.facco.fr/chiffres-cles/les-chiffres-de-la-population-animale/

6 https://www.ifop.com/publication/de-linflation-a-labandon-les-francais-et-leurs-animaux-de-compagnie-face-a-la-hausse-des-prix/

7 https://www.insee.fr/fr/statistiques/4268033

8 https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000030250342

9 https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2023-06/PUBLI%20Ipsos%20x%20Royal%20Canin%202023%20-%20Vague%204.pdf

10 https://sante.gouv.fr/fichiers/bo/1999/99-01/a0010058.htm

11 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560

12 https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2496_proposition-loi

13 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560

14 https://www.peuple-animal.com/sur-un-salon-des-leveurs-antidatent-le-certificat-dengagement/