Allergies chez le chien : types, symptômes et traitements

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Les différentes allergies chez le chien

Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !

Votre chien se gratte sans arrêt, perd ses poils ou souffre d’otites à répétition ? Il souffre peut-être d’une allergie. Comme chez les humains, les allergies chez le chien sont des maladies de plus en plus fréquentes, et peuvent avoir des origines très variées : piqûres de puces, aliments, pollens, acariens, shampoings…

Ce qu’il faut retenir

  • Les allergies chez le chien provoquent surtout des démangeaisons, mais aussi des troubles digestifs, des otites ou des infections de la peau.
  • Il existe plusieurs types d’allergies : alimentaire, de contact (rare), environnementale (atopie), ou aux puces.
  • Un chien peut être allergique à plusieurs choses en même temps, ce qui complique le diagnostic.
  • Il n’y a pas toujours de test rapide pour trouver la cause : souvent, le vétérinaire procède par élimination (puces, alimentation, puis environnement).
  • Le traitement repose sur l’éviction de l’allergène, si possible, et sur des soins pour soulager les symptômes (démangeaisons, infections…).
  • Quelques mesures préventives (traitement antiparasitaire, brossage régulier…) peuvent éviter certaines allergies ou limiter les crises.

Tableau récapitulatif : les allergies chez le chien

Type d’allergie Causes (allergènes) Symptômes principaux Traitement Coût estimé Prévention
Allergie aux piqûres de puces
(dermatite allergique aux puces)
  • Piqûres de puces : réaction aux protéines de la salive injectée.
  • Saisonnalité : surtout printemps-été, mais possible toute l’année.
  • Tous les chiens peuvent être atteints.
  • Démangeaisons intenses localisées (dos, queue, cuisses, ventre).
  • Plaies de grattage, croûtes, pertes de poils.
  • Agitation liée à l’inconfort.
  • Élimination des puces sur le chien et dans son environnement.
  • Soins contre les démangeaisons et infections cutanées.
  • Amélioration rapide après éradication des puces.
  • Environ 10 €/mois pour prévention antiparasitaire.
  • Environ 100 € ponctuellement (consultation, soins).
Être à jour dans les traitements antiparasitaires.
Allergie environnementale
(dermatite atopique)
  • Pollens, acariens, moisissures, squames, etc.
  • Prédisposition génétique (~15 % des chiens).
  • Apparaît vers 1–3 ans, parfois saisonnière.
  • Démangeaisons généralisées (tête, pattes, oreilles…).
  • Otites, conjonctivite, léchage excessif.
  • Rougeurs, perte de poils, épaississement de la peau.
  • Éviction des allergènes si possible.
  • Médicaments anti-démangeaisons et soins locaux.
  • Désensibilisation sur plusieurs mois/années.
  • De 50 à 500 €/an selon traitements.
  • Consultations vétérinaires régulières.
  • Difficile à prévenir.
  • Éviter la reproduction de chiens atopiques.
  • Alimentation équilibrée, hygiène régulière.
Allergie alimentaire
  • Réaction à certaines protéines (bœuf, poulet, blé, etc.).
  • Pas de prédisposition particulière.
  • Apparaît après des mois d’exposition à l’aliment.
  • Démangeaisons et otites récurrentes.
  • Vomissements, diarrhées, gaz, perte de poids.
  • Régime d’éviction strict (8–12 semaines).
  • Nourriture hypoallergénique à vie.
  • Diagnostic : 200–300 €.
  • Croquettes spécialisées : 60–80 €/mois.
Aucune prévention garantie, mais alimentation de qualité recommandée.
Allergie de contact
  • Substances en contact avec la peau : plastiques, produits ménagers, plantes.
  • Allergie plus rare.
  • Lésions localisées (rougeurs, eczéma, boutons).
  • Démangeaisons à l’endroit du contact.
  • Identifier et supprimer l’allergène de l’environnement.
  • Soins apaisants et anti-inflammatoires si nécessaire.
  • Consultation + produits : 60–100 €.
  • Dépend de la facilité à trouver l’allergène.
Difficile à prévenir sans exposition préalable.

Une allergie, c’est quoi exactement ?

Une allergie est une réaction excessive du système immunitaire contre des substances normalement inoffensives appelées allergènes : le corps les considère à tort comme des menaces et déclenche une réponse immunitaire disproportionnée. Les allergènes peuvent être très divers : pollen, acariens, aliments, etc…

L’exposition à l’allergène provoque une inflammation et divers symptômes (démangeaisons, rougeurs, éternuements, troubles digestifs, etc.). Les allergies ne sont pas contagieuses, mais certains chiens ont des prédispositions génétiques.

les allergies chez le chien

1. Allergie aux piqûres de puces (DAPP)

L’allergie aux puces - ou dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP) - est l’une des plus fréquentes chez le chien. Elle est causée par la salive des puces lorsqu’elle mord. On observe une certaine saisonnalité, notamment en printemps-été lorsque les puces sont particulièrement présentes.

Paradoxalement, ce sont parfois les chiens qui sont les moins souvent exposés aux puces qui développent les réactions allergiques les plus vives : leur système immunitaire n’a pas appris à tolérer ces piqûres.

Quels sont les symptômes de l’allergie aux piqûres de puces ?

Les principaux symptômes de l’allergie aux piqûres de puces sont les suivants :

  • des démangeaisons principalement sur le bas du dos, la croupe, la base de la queue, l’arrière des cuisses et le ventre : le chien mordille et se gratte ces zones.
  • des lésions cutanées : plaques rouges, zones enflammées et suintantes, croûtes, chutes de poils.
  • des éventuelles infections secondaires à cause de la peau abîmée

Comment diagnostiquer une allergie aux piqûres de puces ?

Pour diagnostiquer une allergie aux piqûres de puces, le vétérinaire :

  1. commence par examiner le pelage pour voir la présence de puces ou de leurs déjections dans le pelage (avec un peigne à puces).
  1. Peut traiter préventivement le contre les puces, même s’il n’en voit pas : si le chien va mieux quelques jours après le début du traitement antipuce, c’est qu’il était allergique aux piqûres de puces.
  2. Peut éventuellement réaliser des tests allergologiques dans certains cas complexes.

les allergies chez le chien

Quel est le traitement de l’allergie aux piqûres de puces ?

Pour traiter une allergie aux piqûres de puces chez le chien, il faut :

  • commencer par éradiquer les puces, via des antiparasitaires : c’est indispensable. Notez qu’il faut aussi traiter préventivement les autres animaux du foyer s’il y en a.
  • traiter les éventuelles lésions (shampooing dermatologique apaisant et antiseptique, antibiotiques, pommade…)
  • éviter que le chien continue de se gratter et de se mutiler, grâce à des médicaments antiprurigineux
  • suivre l’état du toutou,
  • et continuer les traitements antiparasitaires, à vie, pour éviter de nouvelles rechutes :

Comment prévenir l’allergie aux puces ?

La prévention est la clé pour limiter le plus possible de nouvelles piqûres de puces et relancer une crise. Il est donc essentiel de veiller à être à jour dans ses traitements antiparasitaires préventifs. Il faut aussi surveiller le chien régulièrement (s’il commence à trop se gratter par exemple) et traiter rapidement.

2. Allergie environnementale (atopie)

On parle d’allergie environnementale (ou dermatite atopique) lorsqu’un chien réagit de façon excessive à certains allergènes de son environnement. Et ce n’est pas rare : environ 15% des chiens souffriraient d’atopie !

Les substances en cause peuvent être variées : pollen (allergies souvent saisonnières), acariens (présents toute l’année dans la maison), moisissures.

Certaines races seraient plus sensibles aux allergies atopiques, et notamment les Terriers, Retrievers, Bouledogues, Boxers, Bergers Allemand, Shar Pei… L’atopie apparaît généralement chez le jeune adulte (entre 1 et 3 ans), et très rarement avant 6 mois ou après 6-7 ans. Malheureusement, c’est une maladie chronique : les crises sont plus ou moins fréquentes selon les expositions.

Quels sont les symptômes de l’allergie environnementale ?

Les principaux symptômes de l’allergie environnementale sont les suivants :

  • des démangeaisons généralisées : le chien atopique se gratte un peu partout
  • des otites chroniques (otites externes récidivantes) : le chien secoue la tête, se gratte les oreilles, qui deviennent rouges et malodorantes.
  • une possible conjonctivite allergique chez certains chiens atopiques.
  • des rougeurs, pellicules, pertes de poils voire un épaississement à force de grattage chronique sur les zones lésées)
  • des éventuelles surinfections, comme pour les puces

Comment diagnostiquer une allergie environnementale chez le chien ?

Pour diagnostiquer une allergie environnementale, le vétérinaire :

  1. repose souvent sur diagnostic d’exclusion : il pensera à l’atopie après avoir écarté les autres causes (traitement préventif contre les puces, régime d’éviction alimentaire pour exclure une allergie alimentaire…). En l’absence de ces autres causes, on peut envisager l’atopie.
  2. s’appuie sur le profil du chien : son âge, sa race, les zones des lésions ou encore une éventuelle saisonnalité des symptômes (chaque printemps par exemple).
  3. réalise des tests allergènes spécifiques une fois le diagnostic de “dermatite atopique” posé. Il essaye donc d’identifier l’allergène, via des tests intradermiques multi-allergènes et/ou des tests sanguins.

Quel est le traitement de l’allergie environnementale d’un chien ?

Pour traiter une allergie environnementale chez le chien, il faut :

  • éviter l’allergène : dans la pratique, ce n’est pas toujours évident (on ne peut pas enlever le pollen de l’air par exemple !). Si ce n’est pas possible, il faut essayer de limiter l’exposition.  Par exemple dans le cadre du pollen, promener le chien tôt le matin lors des fortes saisons polliniques permet de grandement atténuer les symptômes.
  • faire une désensibilisation (ou « immunothérapie spécifique ») : le principe est d’injecter régulièrement au chien des doses croissantes des allergènes pour habituer progressivement son système immunitaire et provoquer une tolérance. Ce traitement est parfois assez long mais le taux de succès serait intéressant (près de 70%) selon certaines sources.  
  • donner des médicaments et soins pour contrôler le prurit et l’inflammation cutanée, notamment pendant les crises (mais aussi les éventuelles infections secondaires évidemment).

Comment prévenir l’allergie environnementale ?

Déjà, pour les éleveurs, il faut éviter de faire reproduire les chiens atteints d’atopie sévère : étant donné le caractère héréditaire de l’atopie, cela permet de diminuer l’incidence chez les descendants.

Sinon, il est couramment conseillé de laisser le chiot être exposé aux allergènes courants, pour qu’il puisse développer une tolérance. Par exemple, il faut le laisser jouer dehors pour qu’il soit un peu exposé naturellement à du pollen, des poussières…

Si les parents du chien étaient atopiques, il n’y a pas de miracle : il faut essayer de limiter un peu l’exposition aux allergènes.

les allergies alimentaires chez le chien

3. Allergie alimentaire

L’allergie alimentaire est une réaction une protéine contenue de l’alimentation chez le chien.

Une étude scientifique1 sur près de 300 chiens a montré que les allergènes alimentaires les plus fréquemment rapportés chez le chien sont :

  • le bœuf (34 % des cas),
  • les produits laitiers (17 %),
  • le poulet (15 %)
  • et le blé (13 %).

Si cette allergie peut survenir à tout âge, il est assez rare qu’elle se déclare jeune : il faut souvent un certain temps d’exposition avant qu’elle n’apparaisse. En revanche, une fois l’allergie installée, de faibles quantités de l’aliment peuvent déclencher des symptômes très rapidement.

Quels sont les symptômes de l’allergie alimentaire chez le chien ?

Les principaux symptômes de l’allergie alimentaire chez le chien sont les suivants :

  • des manifestations cutanées similaires à celles de la dermatite atopique : démangeaisons sur les oreilles, pattes, face, ventre, otites externes… ce qui rend pratiquement impossible la distinction entre ces deux allergies sur ce seul symptôme.  
  • des troubles digestifs : vomissements, diarrhée (avec parfois du sang), gaz intestinaux et douleurs abdominales.
  • une possible perte de poids, conséquences de troubles digestifs
  • un appétit parfois réduit

Sachez que les symptômes alimentaires peuvent aussi apparaître très vite après le repas (moins d’une heure) que bien plus tardivement (plusieurs jours après).

les allergies alimentaires chez le chien

Comment diagnostiquer une allergie alimentaire chez le chien ?

Le diagnostic d’une allergie alimentaire chez le chien repose principalement sur :

  • un examen clinique et une exclusion des autres causes: le vétérinaire examine le chien et écarte d’abord d’autres origines possibles (puces, acariens, infections, gale...).
  • un régime d’éviction (8 à 12 semaines): le chien reçoit une alimentation composée d’ingrédients nouveaux ou hydrolysés (croquettes hypoallergéniques). Aucun écart n’est permis pendant toute la durée du test. Une amélioration visible suggère une origine alimentaire.
  • un test de provocation (réintroduction): on redonne l’ancien aliment, et si les symptômes reviennent, alors le diagnostic est confirmé.

Des tests allergologiques pour la nourriture existent mais sont assez peu fiables pour ce type d’allergie (beaucoup de faux positifs/négatifs).

Quel est le traitement de l’allergie alimentaire ?

Pour traiter l’allergie alimentaire d’un chien, il faut d’abord identifier l’allergène (l’aliment) responsable. En parallèle, lors d’une éventuelle crise, le vétérinaire soulage les symptômes.

Ensuite, il n’y a pas de traitement miracle :  il faut supprimer définitivement cet aliment de la ration du chien. Il faut donc acheter des croquettes qui ne contiennent pas l’aliment (par exemple au bœuf, s’il est allergique au poulet). Si l’allergène n’est pas précisément identifié, le plus simple est d’acheter des croquettes hypoallergéniques.

Comment prévenir l’allergie alimentaire ?

Il n’existe pas vraiment de mesures préventives efficaces à 100%. Il est cependant conseillé de donner de la nourriture de qualité à votre chien. Les aliments hautement digestibles aident les chiens à mieux digérer, ce qui est utile pour les troubles digestifs ou les allergies alimentaires.

4. Allergie de contact

Plus rare, l’allergie de contact se produit lorsque la peau du chien entre en contact direct avec un allergène : plastiques ou caoutchoucs (jouets, gamelles), produits chimiques (lessive sur le panier, shampooing…), ou encore des plantes (sève, herbe traitée, lierre, etc.).

Seule la zone de peau en contact avec la substance réagit : c’est d’ailleurs ce qui amène le vétérinaire à rapidement orienter le diagnostic.

Quels sont les symptômes de l’allergie de contact ?

Les principaux symptômes de l’allergie de contact sont les suivants :

  • des lésions localisées : on observe des rougeurs, papules (petits boutons), parfois de petites vésicules ou croûtes, exactement à l’endroit où la peau a touché l’allergène
  • le chien se gratte ou lèche la zone atteinte, mais souvent l’inconfort est moindre qu’avec les puces ou l’atopie.
  • le reste du corps n’est pas touché, et on ne constate pas de troubles digestifs.
  • dès lors que l’allergène n’est plus en contact, les lésions s’estompent rapidement (en quelques jours par exemple) et le poil repousse.

Comment diagnostiquer une allergie de contact ?

Pour diagnostiquer une allergie de contact, le vétérinaire :

  1. inspecte les lésions, et notamment si celles-ci sont strictement localisées.
  2. exclut d’autres causes : puces, dermatite atopique, allergies alimentaires…
  3. peut (rarement) effectuer des patch-tests : on applique sur la peau rasée du chien des disques contenant des substances suspectées et on observe après 48h si une réaction locale apparaît.
  4. confirme par l’éviction : il s’agit de simplement retirer l’objet ou le produit suspect de l’environnement du chien pendant quelques semaines et voir si les symptômes cessent.

Quel est le traitement de l’allergie de contact ?

On ne guérit pas un chien qui a une allergie de contact. En revanche, plusieurs éléments sont mis en place :

  • après identification de la surface problématique, on fait en sorte que le chien n’y soit plus exposé. Cela suffit à régler le problème.
  • on donne des soins locaux de la peau si nécessaire.

Comment prévenir l’allergie de contact ?

Là encore, il est difficile de « prévenir » une allergie de contact car par définition, tant que le chien n’entre pas en contact avec la surface, on ne peut pas savoir qu’il y est allergique.


Référence

1 Mueller, R. S., Olivry, T., & Prélaud, P. (2016). Critically appraised topic on adverse food reactions of companion animals (2): Common food allergen sources in dogs and cats.